[...] cette utopie carcérale selon laquelle le coupable doit expier au travers de l'épreuve d'une souffrance bien méritée. La prison ne donne aucune force de se régénérer. Elle étanche juste la passion vengeresse de la société et inflige une cruauté qu'elle camoufle.
Le prénom "Geneviève" est composé de l'élément celte gen et de l'élément germanique vefa, qui se traduisent respectivement par "naissance" et "femme". "Geneviève" signifie donc "la femme qui donne la vie".
J'ai payé ma dette à la société. Et si on ne répare jamais, on se restaure. J'essaie de donner un sens à ma vie, pour ne pas tuer mes victimes une seconde fois. C'est ma Renaissance.
Une travailleuse du sexe n'est pas qu'une putain. Elle est avant tout une femme. Une femme amoureuse, une mère, une grand-mère, qui donne et qui reçoit de l'amour. Et je reçois beaucoup d'amour. Les hommes me désirent, me témoignent du respect et il y a aussi de la tendresse. Au risque de choquer tous les coincés du cul et du coeur, l'humanité et la bienveillance prennent ici tout leur sens. Toutes les putes ne sont pas des victimes et tous les clients ne sont pas des bourreaux.
... le fait qu'une personne soit l'auteure d'une action dommageable implique-t-il nécessairement qu'elle soit coupable du dommage subi ? Pour répondre à cette question, il convient d'essayer de s'élever, de prendre le recul utile, malgré l'horreur hors ormes et non contestée des faits. Réussir à penser la notion de responsabilité, en dehors du lien de causalité qui unit l'auteur aux actes qui lui sont reprochés. Apprécier que sous le poids d'une série de facteurs cumulés, qui résultent de son anamnèse, l'auteur puisse en effet être à l'origine d'une action sans pour autant avoir évalué les conséquences de celle-ci. Cette "contrainte irrésistible", cause d'excuse juridique prévue à l'article 71 du Code pénal, c'est tout l'écart si difficilement appréciable qui existe entre l'intention et le résultat.
Force est de constater que l'être humain n'étant pas une machine, mais un être porté par des ressentis qui lui sont complexes et moteur, en agissant d'une certaine manière, il ne maîtrise pas toujours la portée de ses actes, même si c'est bien sa seule et unique volonté qui lui dicte sur l'instant d'agir... et de commettre.
Poussant encore plus loin le raisonnement, Daech n'affiche aucun complexe à abolir les barrières entre spiritualité et criminalité. Le mouvement djihadiste utilise les "compétences" des voyous pour autofinancer ses réseaux en Europe. La plupart des attentats sont "sponsorisés" par le crime organisé.
Comme le développe Jean Bergeret dans La Violence fondamentale - L'inépuisable Oedipe, confondre violence et agressivité, c'est méconnaître la spécificité d'une violence naturelle innée nécessaire à la survie de l'individu. Ainsi, les relations affectives du nouveau-né avec ses deux parents ne comportent ni sentiment d'amour ni sentiment de haine, tout se réduisant à une violence raciale réglée par la loi du "moi ou l'autre". En revanche, l'interaction constante et progressive de l'imaginaire de l'individu avec les imaginaires de son entourage conduit, à travers toutes les crises marquant l'enfance et l'adolescence, à la structure mentale ambivalente qui caractérise le psychisme de l'adulte : d'une part les instincts de conservation et, d'autre part, la pulsion libidinale.
"Victime d'on ne sait quoi", concluait un psychologue consulté par Geneviève Lhermitte pendant ses études secondaires. Victime, dans cette histoire, tout le monde l'est. Une approche humaniste de l"affaire Lhermitte, qui est celle, en principe, de la justice pénale dans une démocratie, aurait à l'évidence été plus salutaire pour chacun. Car les faits commis par la mère infanticide l'ont été, non par un incident déclenchant, mais par une situation enracinée dans un vécu, perpétuelle et de tous les instants, sans fait particulier porteur qui s'invite à la table. Addition de plats aigres plusieurs fois repassés, il lui aura fallu parcourir un long chemin pour construire cette erreur morale dont elle aura fait sa logique... au point d'en perdre la raison.
Une chose est sûre, un homme à qui l'on ne donne pas de sens à sa peine peut se transformer en fou dangereux, à l'identique de Nordine Amrani, le tueur de Liège, ou de Mohamed Merah qui sont tous deux passés par la case prison, just avant de perpétrer leur massacre.
Une chose est sûre, un homme à qui l'on ne donne pas de sens à sa peine peut se transformer en fou dangereux, à l'identique de Nordine Amrani, le tueur de Liège, ou de Mohamed Merah qui sont tous deux passés par la case prison, just avant de perpétrer leur massacre.