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Citation de DavidG75


Elle regardait agoniser la petite flamme de la lampe, observait de temps en temps, dans le miroir, son visage redessiné par les affres de ces petites lueurs désespérées. Elle s’aida de ces dernières bouffées de lumière pour s’approcher du lit, où, sous les couvertures, une petite fille dormait, ignorante de tous les ailleurs, et très jolie. Ann Devéria la regarda – mais d’un regard pour lequel le mot 𝘳𝘦𝘨𝘢𝘳𝘥𝘦𝘳 est déjà trop fort – regard merveilleux qui voit sans se poser de questions, qui voit, c’est tout – un peu comme deux choses qui se touchent – les yeux et l’image – un regard qui ne 𝘱𝘳𝘦𝘯𝘥 pas mais qui 𝘳𝘦ç𝘰𝘪𝘵, dans le silence le plus absolu de l’esprit, 𝘭𝘦 𝘴𝘦𝘶𝘭 regard qui vraiment pourrait nous sauver – vierge de toute demande, encore non entamé par le vice du 𝘴𝘢𝘷𝘰𝘪𝘳 – seule innocence qui pourrait prévenir la blessure des choses quand elles pénètrent dans le cercle de nos sensations – voir – sentir – car ce ne serait plus qu’un merveilleux face-à-face, un ê𝘵𝘳𝘦-𝘭à, nous et les choses, et dans les yeux 𝘳𝘦𝘤𝘦𝘷𝘰𝘪𝘳 le monde tout entier – recevoir – sans aucune demande, et même, sans étonnement – recevoir – rien d’autre – recevoir – dans les yeux – le monde. Ainsi seuls les yeux des madones savent voir, sous la voûte des églises, l’ange descendu d’un ciel d’or, à l’heure de l’Annonciation.
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