Alinor découvrit qu'il y avait deux sortes de mines. Les mines anti-char ordinaires, du type de celles qu'elle avait vues dans le sable du désert, et les mines « anti-personnel » de diverses variétés. Certaines d'entre elles, à haut pouvoir explosif, apparaissaient sous la forme anodine de stylos, miroirs, jouets, brins d'herbe. En prenait-on une pour l'élever vers son visage qu'on perdait une main, un œil, un bras… Marchait-on dessus ? On perdait une jambe, ou les deux pieds… C'étaient les plus redoutables. Les hommes, les animaux étaient en danger constant. Quant aux enfants, pouvait-on les empêcher de ramasser un joli jouet dans l'herbe ?
Cette fille… c'était une gamine comme les autres, elle voulait faire des études, se marier, avoir des enfants… et maintenant, c'est une prostituée… pour ces hommes dont les épouses sont mortes et pour ces soldats invalides qui n'auront jamais de femme.