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Citation de genou


genou
15 septembre 2013
« Bonjour, Maximilien, disait cette voix,vous êtes exact, merci !

– C’est vous, comte, s’écria le jeune homme avec un mouvement qui ressemblait à de la joie, et en serrant de ses deux mains la main de Monte-Cristo.

– Oui, vous le voyez, aussi exact que vous ; mais vous êtes ruisselant, mon cher ami : il faut vous changer, comme dirait Calypso à Télémaque. Venez donc, il y a par ici une habitation toute préparée pour vous, dans laquelle vous oublierez fatigues et froid. »

Monte-Cristo s’aperçut que Morrel se retournait ; il attendit.

Le jeune homme, en effet, voyait avec surprise que pas un mot n’avait été prononcé par ceux qui l’avaient amené,qu’il ne les avait pas payés et que cependant ils étaient partis.On entendait même déjà le battement des avirons de la barque qui retournait vers le petit yacht.

« Ah ! oui, dit le comte, vous cherchez vos matelots ?

– Sans doute, je ne leur ai rien donné, et cependant ils sont partis.

– Ne vous occupez point de cela, Maximilien,dit en riant Monte-Cristo, j’ai un marché avec la marine pour que l’accès de mon île soit franc de tout droit de charroi et de voyage. Je suis abonné, comme on dit dans les pays civilisés. »

Morrel regarda le comte avec étonnement.

« Comte, lui dit-il, vous n’êtes plus le même qu’à Paris.

– Comment cela ?

– Oui, ici, vous riez. »

Le front de Monte-Cristo s’assombrit tout à coup.

« Vous avez raison de me rappeler à moi-même, Maximilien, dit-il, vous revoir était un bonheur pou rmoi, et j’oubliais que tout bonheur est passager.

– Oh ! non, non, comte ! s’écria Morrel en saisissant de nouveau les deux mains de son ami ;riez au contraire, soyez heureux, vous, et prouvez-moi par votre indifférence que la vie n’est mauvaise qu’à ceux qui souffrent.Oh ! vous êtes charitable ; vous êtes bon, vous êtes grand, mon ami, et c’est pour me donner du courage que vous affectez cette gaieté.

– Vous vous trompez, Morrel, dit Monte-Cristo,c’est qu’en effet j’étais heureux.

– Alors vous m’oubliez moi-même ; tant mieux !

– Comment cela ?

– Oui, car vous le savez, ami, comme disait le gladiateur entrant dans le cirque au sublime empereur, je vous dis à vous : « Celui qui va mourir te salue. »

– Vous n’êtes pas consolé ? demanda Monte-Cristo avec un regard étrange.

– Oh ! fit Morrel avec un regard plein d’amertume, avez-vous cru réellement que je pouvais l’être ?
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