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Citation de SZRAMOWO


Et, avec un soupir qui répondait à l’exclamation du roi, elle entra dans la salle à manger.
Les couverts du roi, de la reine, de Madame Royale, du dauphin et de Mme Élisabeth étaient mis.
Il n’y avait point de couvert pour Andrée.
Le roi, pressé par la faim, n’avait point remarqué cette omission, qui, du reste, n’avait rien de blessant, puisqu’elle était faite selon les lois de la plus stricte étiquette.
Mais la reine, à qui rien n’échappait, s’en aperçut au premier coup d’œil.
– Le roi permettra que la comtesse de Charny soupe avec nous, dit la reine, n’est-ce pas, sire ?
– Comment donc ! s’écria le roi, aujourd’hui nous dînons en famille, et la comtesse est de la famille.
– Sire, dit la comtesse, est-ce un ordre que le roi me donne ?
Le roi regarda la comtesse avec étonnement.
– Non, madame, dit-il, c’est une prière que le roi vous fait.
– En ce cas, dit la comtesse, je prie le roi de m’excuser, mais je n’ai pas faim.
– Comment ! vous n’avez pas faim ? s’écria le roi, qui ne comprenait pas que l’on n’eût point faim à dix heures du soir, après une journée aussi fatigante, et quand on n’avait pas mangé depuis dix heures du matin, heure à laquelle on avait si mal mangé.
– Non, sire, dit Andrée.
– Ni moi, dit la reine.
– Ni moi, dit Mme Élisabeth.
– Oh ! vous avez tort, madame, dit le roi ; du bon état de l’estomac dépend le bon état du reste du corps, et même de l’esprit ; il y a là-dessus une fable de Tite-Live, imitée par Shakespeare et par La Fontaine, que je vous invite à méditer.
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