AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de VincentGloeckler


Il va lui apprendre à rire, malgré la vie, tout le temps, à rire rien que chez eux. Toujours cette retenue, la peur d’être entendue, vue, la terreur de la vulgarité alors d’abord le rire contenu, les lèvres pincées, un défi pour lui qui remet une couche, en rajoute dans la description de la scène à laquelle il a assisté, dans le calembour, la plaisanterie, qu’a-t-il à perdre ? Trente ans qu’il attendait de pouvoir faire rire quelqu’un, qu’il se pensait drôle, des jeux de mots, des fulgurances qui lui traversaient l’esprit mais qu’il ne pouvait partager avec personne, toujours cerné par la peur du ridicule. Quoi à perdre ? Beaucoup, tant l’absence de réaction de la part de Louise le paralyse, le terrifie, le plonge dans des angoisses aussi ridicules que sincères, « Et si je ne l’amusais plus, qu’adviendra-t-il de nous ? ». Il en jouit, vraiment, une véritable décharge comme l’autre, tout son corps parcouru du bonheur, de l’éclair, de l’instant où il la voit enfin lâcher prise, un rire en cascades, une avalanche qui déferle, rien pour le contenir et lui, parfois, dans les grands jours, qui se laisse emporter avec elle. Le rire comme ciment de leur couple, plus fort que celui qui fait tenir les murs de leur maison, plus solide que la charpente en sapin, plus résistant aux vents que l’abri qu’il a construit là-haut. Ils ne sont unis ni par les idées, elle pense mieux que lui, sait bien plus de choses, ni par la violence imposée par l’un, ni par l’origine sociale, les conventions, pas plus que par l’habitude, les contraintes, le fatalisme puisque personne ne quitte personne en ce temps-là. Ils sont unis par le rire, l’humour qui tourne à l’amour.
(pp.18-19)
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}