Comment ne pas voir que le déferlement des passions les plus noires, les plus inexorables, court sans cesse sous l'apparente simplicité du vers de Racine ? Comment ne pas sentir qu'un langage clair exprime l'ombre qu'il rejette, qu'il l'indique pour ainsi dire en creux ? Les arbres aux silhouettes impeccablement taillées ne sont-ils pas les plus inquiétants ? Ainsi le style classique n'est peut-être pas fondé sur la négation du désordre - on devrait plutôt le comparer à un vase, d'une ligne élégante, destiné à contenir le chaos et à le rendre présentable. La danse classique n'est vraiment belle, et convaincante, que dans la mesure où elle recèle une énergie sauvage. (p. 118)