Alexandre McCabe

Quatre parcours du XXIe siècle à Montréal.



Il y a Philippe, un avocat prospère qui, du haut de sa tour, assiste aux manifestations étudiantes de 2012.



On y voit Benoit, un amoureux déçu qui ira marcher sur le chemin de Compostelle.



Et puis, Jean, un vieil homme désabusé, qui revient sur son histoire et commente l’évolution de la politique québécoise depuis la Seconde Guerre mondiale.



Et finalement, Marie qui fera le lien entre tous.



Un court roman qui tient parfois de l’essai avec des pages de réflexions et de commentaires sur la société.

On ne croirait pas qu'il s'agit-là d'un premier roman tant le style est bien maîtrisé et l'histoire habilement présentée. Contrairement à sa couverture, ce roman est coloré et lumineux. Une belle découverte!

Quelle belle écriture, quelle richesse de vocabulaire, quelle évocation imagée et vivante du fait nationaliste, des attaches aux origines, à la famille. On lit le bouquin en deux jours, et on en garde des souvenirs vibrants pendant des semaines. J'espère sincèrement que Monsieur Mc Cabe écrira encore beaucoup d'autres romans. Comme pour Tremblay, son bagage familial semble une source de intarissable d'inspiration. Victor Proteau, le notaire Desjardins, la Reine... J'attends déjà le prochain titre avec impatience.

Alexandre Mc Cobe est passionné par son grand-père. Il le remercie de lui avoir légué un héritage familial lumineux, et ce roman aux airs autobiographique lui rend fort bien hommage.

En fermant ce roman, j’étais désolée de quitter ce personnage tout à fait attachant : un peu pataud, pas mal anti-héros et très sensible, il sait susciter chez le lecteur l’empathie non seulement envers lui mais aussi envers chaque personnage qui lui est rattaché de près ou de loin. Son hypersensibilité lui a d’ailleurs permis de réaliser l’exploit, en très peu de pages, de donner de l’épaisseur à chacun des personnages (amis et famille) : sa tante Le Reine dont la maison est centrale pour la famille, son grand-père pour qui il écrit, son indéfectible ami Thomas en sont quelques exemples. Son écriture aussi rend ces personnages proches de nous : un mélange de poésie et d’ironie teintées d’humour, un vocabulaire riche.

Pour finir les Français qui le liront seront ravis de refaire une petite virée en Provence le temps de quelques pages et d’apprécier un dialogue entre deux peuples qui s’admirent, incarnés par un couple de français et l’auteur protagoniste.

Excellent roman à 4 voix pour tous les amoureux du Canada et plus particulièrement du Québec. Il faudrait le lire à haute voix avec l'accent québécois qui affleure dans chaque phrase. Par ailleurs, on apprend un tas de choses sur la politique québécoise, sur des événements plus ou moins récents, qui nous ont peut être échappé par manque d'attention sur ce qui se passe ailleurs.

Mon seul regret est que le nombre de personnages soit limité à 4. J'aurais bien continué le roman en lisant d'autres chapitres avec d'autres personnages et d'autres points de vue sur le Canada et le Québec.

Je recommande vivement ce roman qui donne envie de retourner encore et encore dans ce magnifique et grandiose pays.

C'est parce qu'il ne voulait pas que son grand-père «meure une deuxième fois» qu'Alexandre Mc Cabe a décidé d'écrire Chez la reine. Dans ce premier roman sur l'héritage et la transmission, il rend hommage à sa famille tout en se penchant sur l'histoire récente du Québec, du référendum de 1980 jusqu'au milieu des années 2000.
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