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Critiques de Alice Massat (12)
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Les quatre éborgnés

C’est un roman au style fluide, direct que nous propose Alice Massat, ce qui n’exclut pas la fantaisie, l’humour, et le jeu avec les mots. On a parfois l’impression d’être dans un film lorsqu’on lit ces phrases courtes, incisives, qui donnent à l’histoire un rythme permanent et une impression de récit raconté au plus près de l’action.



Point de fioritures donc dans le style, tout le contraire de ses personnages qui n’ont de cesse d’être obsédés par leur image, et d’en arriver à toutes les compromissions pour obtenir ce qu’ils souhaitent.



Leur nom est le premier signe de leurs personnalités compliquées, de leur fausseté ou de leur mégalomanie : Ugolin Doutre, Isidore Dumouflé, Jefferson Snick…



L‘histoire commence dans les locaux du groupe éditorial Scoop, hebdomadaire à grand tirage et son supplément trimestriel Glyphe, revue de prestige. Pour le bouclage des magazines, tout le monde s’affole et s’interroge sur un changement de une de dernière minute (les apparences , l’image encore …).



Le choix est crucial en effet : doit-on privilégier l’ego surdimensionné d’Ugolin Doutre l’écrivain qui vient de publier Le Panopticon, un livre sur l’image, le regard ou bien le remplacer par un portrait d’Isidore Dumouflé, architecte à l’audace légendaire (bâtisses prétentieuses de pierres rouges) qui vient de perdre un œil dans une agression perpétrée à travers l’œilleton de sa porte ?



Au milieu de ces personnages sophistiqués, il y a Lune, simple stagiaire du journal, employée aux tâches subalternes. Elle n’a pas de siège, ni de bureau, elle fait les photocopies, le café. Elle apparait lorsqu’on la sonne, disparait quand on n’a plus besoin d’elle : elle est transparente, discrète, ne cherche pas à briller et elle nous repose de toutes les attitudes maniérées des autres.



Son compagnon, Gaspard Sand est photographe pour le magazine. Il décrypte l’image, il capte dans ses sujets une évidence que même leurs proches n’avaient pas vue.



Est-elle si transparente que ça, la petite Lune ? Pas sûr. Sous l’apparence d’une jeune fille sans histoire, se cache en fait un personnage énigmatique qui virevolte entre les acteurs de cette fable, tous extrêmement différents, mais tous reliés par des liens de domination, de dépendance, d’intérêt, de pouvoir.



Les quatre éborgnés pose de nombreuses questions sans tenter de les résoudre, il interroge en divertissant. L’auteure ne cherche pas à convaincre, elle n’est pas moraliste mais elle nous montre simplement, bien que de façon fantaisiste et originale, des êtres aux relations malsaines, dépendant en premier lieu de leurs propres vanités.



Paule DELPEUX (2013)

© Culture-Chronique
Lien : http://www.culture-chronique..
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Les quatre éborgnés

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Premier rôle

Il s'agit d'un roman sur le sentiment d'imposture, qui met en jeu des rivalités féminines, enfantines d'abord. On retrouve toute une palette de comédies et de rôles que chacun peut s'inventer du moment où il entre en relation avec les autres. Ici, par le biais d'un narratrice dont les premières années sont plutôt instables (ce qui lui donne un point de vue dénué de repères déjà préformatés), on se demande de quel rôle il va s'agir pour devenir quel personnage…
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Le ministère de l'intérieur

Le style est classique pour des descriptions crues, sans métaphore, là où il est courant d’en trouver d’habitude. Pourtant la juxtaposition, dans la deuxième partie du livre, entre des scènes sexuelles décrites sans fioritures et des évocations alimentaires souvent écœurantes sous-entendent d’autres allusions peut-être encore plus indécentes que celles qui y sont décrites, mais taboues, sous entendues : celles qui vont à l’encontre du désir, de l’appétit, de l’amour. Il semblerait que cela soit le vrai sujet de ce livre, tellement peu racoleur en fin de compte, mais qui ose commettre une véritable transgression en traitant de ces sujets rarement abordés : dégoût, saturation, attraction-répulsion.
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Le ministère de l'intérieur

L'alimentation est un thème très féminin, souvent traité par des filles boulimique, anorexiques, ou les deux. Ici c'est autre chose, en tout cas il y cette importance forte donnée aux aliments. Et le lien de la nourriture avec l'activité sexuelle n'est pas sans intérêt.
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Les quatre éborgnés

un roman subtil et étonnant

par baillondom le 06/10/13

Un roman à histoire unique mais doté de multiples tiroirs et découpé par personnage, avec des chapitres qui se croisent et s'entremêlent dans un désordre apparent. Mais si cette confusion ajoute au mystère, les phrases courtes et le rythme enlevé évitent au lecteur de se perdre, le faisant glisser d'un personnage à l'autre, d'une rencontre à la suivante, sans avoir le temps de s'ennuyer ou de s'interroger vraiment. Nourri par une profusion de détails, parfois anodins, parfois essentiels, comme des pièces de puzzle qui donneraient forme à l'ensemble, l'affaire a pour cible et décor le microcosme artistique parisien contemporain.L'affaire et l'enquête qui nous sont racontées pourraient elles-mêmes n'être qu'un prétexte à une méditation, une variation, sur l'essence du regard, celui que l'on porte, que l'on surprend chez l'autre ou que l'on recherche, et sur cet organe de la vue qui le porte, celui des expressions comme "œil pour œil" ou "mon œil" quand le doute s'immisce, ou celui que les victimes perdent définitivement. Durant la lecture de ce texte énigmatique, on s'interroge sur la complicité de l'héroïne qui semble mener l'enquête mais pourrait bien en être partiellement actrice voire instigatrice, sur ce qui se cache derrière l'assurance et l'ambition des autres protagonistes, sans trouver véritablement de réponses. Au final, le mystère de cette quadruple affaire est entretenu par l'auteur jusqu'à cette fin ouverte qui laisse bien des questions en suspens. A découvrir. DBL
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Le Code civil

L'écriture est assez différente des autres livres de cet auteur, mais on retrouve ses thèmes de prédilection, ici très caricaturés et souvent très drôles, sur le milieu littéraire parisien de la fin de XXème siècle : les jeux de séductions, les faussaires ou les impostures. On remarquera aussi la cadence et les rythmes de cet écrit, qui, même si le style reste très oral (la narratrice est une jeune fille un peu naïve), est constitué de phrases de douze pieds pour la plupart, comme des alexandrins qui n'auraient rien à faire ici…

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Les Forces de l'ordre

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Le Succès de l'imposture

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Premier rôle

Un premier rôle très étrange et même limite effrayant.



Alice Massat, en plus d'être écrivain, est aussi psychanalyste, d'où ce livre légèrement torturé...



L'histoire se passe dans les années 70. Deux petites filles se rencontrent à la maternelle, se côtoient jusqu'à l'âge de 10 ans, avant de se perdre de vue pour se retrouver à l'âge de 20 ans. Entre elles s'instaure une relation ambigüe, entre admiration et jalousie.

L'histoire est racontée par l'une des deux, Raquel, celle qui semble la plus faible psychologiquement, celle qui se met moins en avant, celle qui attire moins la lumière. Elle parle donc de sa "rivale", Thérèse, une gamine qui lui ressemble beaucoup physiquement, sauf qu'elle est bien plus petite, ce qui lui vaut le surnom de "la naine". Cette dernière sait s'imposer. Dans le récit, elle apparaît comme opportuniste, voire mesquine.

Raquel, quant à elle, semble hypnotisée par cette fille, tout en obéissant à une voix intérieure, qu'elle nomme son "dieu", et qui la guide dans ses actes pour qu'elle agisse "bien".



C'est une histoire, ni plus ni moins, de fascination et d'envie entre deux petites filles, qui va les marquer jusqu'à l'âge adulte.



J'ai bien du mal à vous décrire l'ambiance de ce livre.

Étrange et un peu dérangeant me semblent des qualificatifs assez justes.

Raquel, la narratrice, parle de sa petite enfance et de son enfance, mais d'un point de vue qui semble tellement adulte.



suite de la critique sur mon blog, merci
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Les Forces de l'ordre

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Les quatre éborgnés

La romancière et psychanalyste Alice Massat est culottée [...]. Elle fait bien : Les quatre éborgnés, son dernier opus en forme de conte philosophique contemporain, est empreint d'un charme ambigu.
Lien : http://www.lepoint.fr/livres..
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