Permettez à une jeune Française, héritière de l'enthousiasme et de la fidélité que les siens professent pour la famille Impériale, de vous offrir avec le sincère hommage de ses vœux de bonheur, l'assurance la plus vive de son entier et inaltérable dévouement.
J'ose espérer que vous daignerez accepter ce double souvenir de France, emblème du génie, de l'infortune et de la victoire. A vous seule il appartient, à vous qui, à vingt ans, connaissiez toutes les extrémités des choses humaines : l'extrême infortune quand vous vous êtes vue bannie de France, et la félicité sans bornes par la destinée qui s'annonce et qui vous attend.
Mme de La Rochefoucauld, duchesse de Bisaccia, est l'une de nos dernières grandes dames : elle l'est de race et elle l'est défait, et c'est elle qui tient aujourd'hui la tête de la société française. Née Marie de Ligne, elle est la fille du prince Eugène de Ligne, d'Amblise et d'Épinoy, grand d'Espagne de première classe, chevalier de la Toison-d'Or, et de la princesse Hedwige Lubomirska, troisième femme du prince, qui avait épousé en premières noces la fille du marquis de Conflans, et, en secondes, Mlle de Trazégnies.
S'il est un nom qui s'impose quand on veut parler de grâce, d'élégance, de charme et d'esprit, c'est celui de la princesse de Metternich. Toute pétrie de ces tendances exquises du XVIIIe siècle dont aujourd'hui n'a gardé que le souvenir, altière à la fois et simple comme les grandes dames d'alors, avec la crâne allure de la femme moderne, c'est sous l'influence de cette princesse fée que la fin de ce siècle a reconquis toutes les élégances perdues, le goût raffiné et le sentiment artistique qui s'est glissé désormais dans les moindres détails de notre art somptuaire.
L'homme fut la force. Elle fut la séduction. Et lorsque Dieu la vit si belle, si chaste et si parfaitement harmonieuse en son corps et en son âme, il se dit que son œuvre était accomplie ; et, remontant dans ses nues, il abandonna la terre, qui n'avait plus rien à attendre de sa munificence ni de sa bonté.
Notre Prince a débarqué sur cette terre sauvage qui, en échange de son héroïsme, ne lui réserve que la mort. Mais on dirait que le ciel ne nous le montre si parfait que pour nous le faire regretter encore davantage. Nous l'admirons, mais lorsque "nous voulons le saisir, il n'est plus!!