AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de HenryWar


La fatigue commençait à marquer les visages. Les yeux rougis par le manque de sommeil, cillaient douloureusement. Les joues bleues de barbe, les hommes se frottaient le menton en échangeant des regards sceptiques. Et pourtant, ils continuaient à chercher. Tout ce jour-là et la nuit suivante, où la pluie ne tomba pas, ils continuèrent à arpenter les alentours, et l’on voyait leurs lanternes vaciller au loin dans l’obscurité de la Prairie désolée comme autant de lugubres feux follets. La deuxième nuit, certains rentrèrent vers minuit et, fourbus, s’écroulèrent sur le plancher de la maison, d’autres dans la grange. Mais après un somme d’une heure à peine ils étaient de nouveau debout et repartaient. Pendant deux nuits et deux journées entières ils battirent la campagne et ce ne fut que peu avant le coucher du soleil, le deuxième jour, alors que la pluie s’était calmée et que le vent était tombé, que cinq coups de feu à la suite résonnèrent dans la cour de la ferme. Jusque loin dans les collines les hommes de la battue les entendirent et, avec un soupir de soulagement, tournèrent bride en direction de Hawk’s Hill.
William MacDonald se trouvait alors à l’extrême limite de la zone de recherches, et sa fatigue aussi était extrême car il n’avait ni fermé l’œil, ni mangé, ni pris le moindre repos depuis le début ; mais lui aussi tourna bride vers la maison et força Dover à prendre le galop à contrecœur – la pauvre bête était aussi fourbue que lui – dès que le bruit assourdi de la salve lui parvint.
Tout le monde, ou presque, était déjà là lorsqu’il arriva. Le murmure des conversations s’éteignit et les regards se tournèrent vers lui. Il n’y avait pas un sourire.
« On l’a trouvé ? » s’écria MacDonald en sautant de son cheval pour courir vers la compagnie assemblée devant la maison. « Il va bien ? Où est-il ? »
Esther jeta ses bras autour de lui et enfouit son visage contre l’épaule de son mari.
« On ne l’a pas trouvé, Will. On n’a pas retrouvé notre Ben. »
Les joues de MacDonald s’enflammèrent, son regard durcit et balaya les figures sombres.
« Qui a tiré ? demanda-t-il d’une voix cassante. Qui a tiré alors qu’on ne l’a pas encore retrouvé ? »
Joe Billington se détacha du groupe. Par contraste avec ses grands échalas de fils, c’était un homme petit et trapu, au torse large et puissant.
« C’est moi qui ai tiré, MacDonald, dit-il. Je voulais qu’on parle. Ça n’est plus la peine de continuer. On ne trouvera pas le gosse. »
Commenter  J’apprécie          00









{* *}