La Pierre s’étendait juste devant ses yeux, bloc glacial qui perçait le sol irrégulier des bois. Elle était là depuis si longtemps qu’elle faisait désormais intrinsèquement partie de cette terre, de toute cette région, unie à elle par des liens mystiques qui transcendaient l’homme et la nature ; elle était le cœur sacré de ce paysage, persistant, malgré les âges, à recevoir son culte millénaire. Et, dans les rêves de Lye, elle était le tombeau ouvert sur le ciel du fier Bâtard, du maudit Conquérant, retenu à jamais entre deux mondes où vivants et défunts se promènent sur de mêmes sentiers terreux et jouent à cache-cache derrière les mêmes arbres centenaires.