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4.5/5 (sur 1 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Angers , le 02/10/1852
Mort(e) à : Paris XIe , le 24/05/1905
Biographie :

Né à Angers le 2 octobre 1852, Édouard Ambroise Henri Janvier de La Motte, dit Ambroise Janvier est un avocat et auteur dramatique qui a écrit plusieurs pièces de théâtre, comme la Meurine, Francine ou le respect de l'innocence ou bien les appeleurs. Ambroise Janvier est le fils du député Eugène Janvier de La Motte, et son frère, Louis Eugène Janvier de La Motte fut également député. Ambroise Janvier est décédé le 24 mai 1905 à Paris (XIe arrondissement). Ambroise Janvier est mentionné sous son nom de famille dans les souvenirs littéraires de Léon Daudet, qui salue son talent ("Je le tiens pour un grand tragique"). Catulle Mendès a préfacé le tome IV de l'intégrale du théâtre d'Ambroise Janvier, et se montre lui aussi très enthousiaste par rapport à son œuvre.

Source : bnf, wikipedia
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
MAURICE : Eh bien, ce matin, je longeais les bords du Loir, quand tout à coup deux canards sortant des roseaux s'envolent à tire d'ailes. D'instinct j'épaule, croyant être tombé sur un couple de sauvages, quand une voix effarée me crie derrière une haie : « Hé là-bas ! monsieur Maugray, vous n'allez pas tuer mes appeleurs ! »

JACQUELIN : C'était le pêcheur, le père Boisard.

MAURICE : Lui-même, il m'a expliqué que ses appeleurs, c'étaient ses canards de chasse.

JACQUELIN : Oui, sur nos bords du Loir, on dit des appeleurs, dans d'autres pays des appelants... enfin, appeleurs, appelants, peu importe !... Vous savez comment on les utilise ?...

MAURICE : On les attache l'hiver devant une hutte où le chasseur s'embusque et ils servent d'appeaux. Leurs frères sauvages qui passent se laissent tomber à côté d'eux,croyant trouver le repos et la pâture, mais bientôt mal leur en prend.

JACQUELIN : En effet... Eh bien, quel rapport ?

MAURICE : Attendez, m'y voici : après un court entretien avec le père Boisard, je quittai la rivière et remontai le coteau. Une fois sur la hauteur, en regardant le tranquille et merveilleux paysage, j'aperçus votre maison, blanche et ensoleillée à travers les arbres, votre maison dont le seul aspect éveille des idées d'abri, de bien-être et de repos, la maison du bonheur ! Je crus alors entrevoir le secret d'une des mystérieuses lois de ce monde. Oui, me dis-je, il en est sans doute chez les hommes comme chez les oiseaux : certains d'entre eux servent d'appeleurs, ceux-là, tels vous, qui furent, qui
seront toujours heureux...

JACQUELIN : Merci de la prédiction... je goûte beaucoup l'apologue...

MAURICE : Mon Dieu, oui, marqués à l'avance pour jouir d'immunités miraculeuses, ces êtres privilégiés, ces êtres d'exception sont postés providentiellement de place en place, pour appeler à la vie active les désenchantés ou les craintifs qui voudraient se dérober aux responsabilités et aux luttes. En les voyant, ces appeleurs, couler une vie si parfaitement égale et douce, tous les pauvres diables qui passent et qui peinent reprennent confiance en l'avenir... Ils partent sur de nouveaux projets, pour tomber bientôt, ainsi que les canards imbéciles, dans le piège que leur a tendu le Destin, chasseur éternel et qui ne désarme jamais !
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MARCHAND : Voilà donc : Elle s'était remise à me causer depuis quelques jours, à me faire même des amabilités, tellement que je me disais :.« Elle va peut-être quitter ses dévotions pour m'écouter! » Enfin, elle me dit le samedi soir, comme je revenais de conduire les chevaux au pré : « Si tu arrives à fiche une bonne volée au gars Loiseau, je te porterai dans mon cœur... vas-y ! »

JACQUELIN : Au gars Loiseau? Pourquoi?

MARCHAND : Parce qu'il n'avait pas salué le Saint Sacrement le jour de la procession, qu'il avait même, exprès, gardé son chapeau sur sa tête, et depuis que je l'ai battu, elle répète partout : « Vous voyez, Loiseau est puni
de son impiété ; il est au lit au moins pour quinze jours. Ça lui apprendra à insulter le Bon Dieu ; que ça serve d'exemple ! » Quant à moi, elle me rit au
nez maintenant plus que jamais, et ça me fait une telle peine que... je vous demande pardon, monsieur Jacquelin... que pour un rien j'en pleurerais encore, tenez !...
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MAURICE : Restez sur cette idée ! je ne vous en compte pas moins, mes chers amis, parmi les plus dangereux, les plus perfides des donneurs d'illusions. De votre maison tapissée de glycines, de votre jardin de fleurs, de toute cette vallée charmeresse, ne semble-t-il point partir des voix, des appels : « Ohé, passant ! Arrête-toi ! Imite ceux qui choisirent cette attrayante demeure, ceux qui croient à la bonté de la nature et reçoivent
d'elle en cet Eden la récompense de leur foi ! » Et moi-même, ce matin, contemplant votre retraite, je sentais le charme opérer, je me disais : pourquoi le sort me serait-il plus dur qu'à mes amis qui habitent
là-bas ?... pourquoi n'aurais-je pas, modelant ma vie sur la leur, un foyer, une famille ?
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LEROY : Monsieur le curé, écoutez-moi, pendant que nous sommes bien seuls, je ne suis pas un ami fidèle, mais un coquin, un traître, un misérable !

L'ABBÉ : Un misérable ? En quoi ?

LEROY : J'avais l'air, n'est-ce pas, de compatir aux souffrances des Jacquelin, je leur prodiguais mille consolations qui semblaient partir d'un bon cœur?... Ah bien, oui! Savez-vous ce que réellement je ressentais? Une joie féroce de les voir à leur tour malheureux... une de ces joies sans bonheur, mais délicieuses tout de même, qui sont le privilége des envieux!... N'est-il pas vrai, monsieur le curé... parlez-moi comme si vous receviez ma confession... n'est-il pas vrai que je suis un misérable ?
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MAURICE : Eh bien oui, je l'avoue, là, honteux comme un canard victime des appeleurs !... J'ai du reste l'impression qu'en faisant partie de leur bande, en me plaçant sous leur aile, je me trouve hors de tout danger, je me soustrais aux coups du chasseur de là-haut ! Voilà pourquoi je dédaigne les avertissements du pessimiste Leroy, voilà pourquoi je m'attache à mes chers hôtes, à leur maison protectrice ainsi qu'à des fétiches bien-aimés, et je suis certain que le malheur ne franchira jamais cette barrière, passera toujours sans s'arrêter, comme ces femmes en deuil, tenez, qui se rendent sans doute aux obsèques du pauvre Morin.
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MADAME JACQUELIN : Eh bien oui, je ne suis qu'une pauvre femme, sans idées transcendantes, sans philosophie, ne connaissant pas grandchose en dehors de son paroissien, de ses comptes de ménage, et cette histoire d'appeleurs, les procédés dont nous usons pour faire voir à ce jeune homme la vie en beau, pour... comment dire ?... l'ensorceler, tout cela n'est pas de mon domaine, tout cela commence à me sembler des pratiques réprouvées...
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