Alors elle hurle. Elle hurle le prénom de sa fille, encore, mais le cri devient primal, bestial, le "a" de Jessica se perd dans les ténèbres, les feuilles bruissent et l'emportent, le diffusent, loin, très loin. Patricia hurle jusqu'à ne plus avoir de souffle, jusqu'à ce que ses poumons soient deux ballons de baudruche entièrement et pathétiquement dégonflés. Puis elle reprend une inspiration, et recommence, le rugissement se fait grave, sa voix est méconnaissable, c'est le cri d'une louve qui hurle à la lune, c'est le cri d'une lionne à qui on a arraché son bébé, c'est violent, c'est désespéré, c'est enragé...