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Critiques de Amélie Durand (4)
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Grammaire pour cesser d'exister

L’enfer, c’est les autres ; le poncif est (trop) bien connu, on pourrait dire que dans cette Grammaire pour cesser d’exister, le poncif est actualisé, on pourrait se risquer à résumer la chose ainsi : l’assignation, c’est les autres. Ce sont bien ces fameux autres et qui fixent – figent ? – non pas notre être, mais notre manière d’être. Être là, soi et sa manière, parler, échanger, interagir ce carcan qui progressivement se referme sur nous.



Ahmed Slama, pour libr-critique.



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Grammaire pour cesser d'exister

Amélie Durand se fait ici pince-sans-rire et pratique l’auto-dérision pour se dégager d'un pathos que la gravité du sujet pouvait générer. L’effacement de la narratrice rappelle la condition féminine pour laquelle la parole serait limitée mais aussi la difficulté d’être présent au monde là où la syntaxe est considérée comme technique pour passer inaperçue".



L'auteure la respecte pour néanmoins occuper une place dans la société. Et les liens entre le titre et le texte sont propices à diverses associations souvent comiques là où les événements viennent troubler une réalité banale : "Quand on revient au Lavomatic, parfois le linge est devenu tout rose ou une dame a un coin de notre pull préféré qui dépasse de son sac à provisions." écrit par exemple l'auteure.



Si l’usage ordinaire du langage est l’un des passages obligés, Amélie Durand s'en défait quand il le faut pour mettre à nu des mécanismes psychologiques et mentaux tout en y échappant au maximum.



Jean-Paul Gavard-Perret
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Grammaire pour cesser d'exister



Pratiquer correctement une langue suppose d'en respecter la grammaire ; au-delà de cette dimension linguistique, occuper une place en société implique de se conformer à un certain nombre de règles. Dans ce premier livre , Amélie Durand relie explicitement ces deux pôles puisqu'elle relate une tentative de disparition sociale à travers une suite de dix-neuf brefs chapitres dont les titres correspondent à des notions grammaticales . On ne peut qu'être intrigué par les liens entre titre et texte, même si des associations viennent à l'esprit, le plus souvent drolatiques – ainsi, L'accord dans le groupe nominal expose les mésententes au sein d'un couple où la désignation du partenaire suffit à indiquer la distance : « Mon colocataire est coopératif, d'une certaine façon. Il ne comprend pas vraiment ce que je fais mais il ne cherche pas non plus à m'en empêcher. »

Bruno Fern


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Grammaire pour cesser d'exister





Voici un projet inédit : disparaître par la parole, trouver des moyens linguistiques de se soustraire de son corps en présence d’un interlocuteur. Le bref et neuvième texte des audacieuses éditions du Sabot déploie un programme drôle et réjouissant pour trouver « le moyen imperceptible de m’absenter de ma propre conversation », explique la jeune énonciatrice âgée de 30 ans. Elle rêve de pouvoir partir se promener tandis que son « colocataire » lui pose une question ou engage une conversation (la plupart des personnages comme ses parents ou son compagnon sont réduits à leur fonction principale : des colocataires). Ce qui la contraint et semble déstabiliser son existence, c’est de devoir sans cesse répondre, d’être responsable devant la présence de l’autre, de ne pas détacher son corps d’une conversation : « l’effort immesurable que je dois faire, chaque jour, pour ne pas détromper les gens de leur croyance que je suis, continûment, là où je suis, m’exténue et me met en nage ».

Alors, elle convoque Tintin et le capitaine Haddock, elle suit tout un été un autre colocataire qui, lui, a les mots pour dire ce qu’il veut : « un cornet maison et deux boules framboise s’il vous plaît ». À l’image d’un cycle court de lavomatic et à l’appui de son pouvoir de grande sœur qui, pendant l’enfance, savait dire non, elle développe ce drôle de système qui « ressemblera à la fois à un orgue à parfums, à une bombe à hydrogène, à un triple distillateur à whisky et au premier ordinateur électronique ». Instillant le soupçon sur le quotidien et tout ce qui nous entoure jusqu’à sa propre existence, Amélie Durand fait des tours de magie d’une logique implacable et inouïe comme les jeux d’enfant. On pense à une autre colocataire de poésie, Camille Readman Prud’homme, autrice du très beau Quand je ne dis rien, je pense encore (L’Oie de Cravan), qui ne serait pas indifférente à ce regret : « je reste amarrée partout où j’ai parlé comme si j’y étais encore ».



Flora Moricet, le Matricule des Anges

https://lmda.net/2023-01-mat23932-grammaire_pour_cesser_d_exister?debut_articles=@12711



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