J'étais impatiente de découvrir ce roman graphique, dont l'intrigue me tentait énormément : Petit à petit, les hommes disparaissent de la surface de la Terre, sans que les scientifiques en comprennent la raison, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des femmes... Elles vont alors s'organiser entre elles et construire une nouvelle société.
Un pitch original qui permet d'aborder de nombreux sujets comme le féminisme ou la transidentité. Je craignais que ce dernier point soit oublié ou - pire - catastrophique, mais il me semble avoir été traité avec intelligente, bien que je ne puisse pas réellement juger, n'étant pas moi-même une personne transgenre.
Je m'attendais plutôt à une seule et même histoire, mais il s'agit plutôt d'une suite de gags. L'humour de l'autrice m'a plu et j'ai ri à de nombreuses reprises face aux situations absurdes ou aux remarques bien senties lancées par les protagonistes.
Un monde sans hommes, qu'est-ce que cela donnerait... C'est la question que nous nous posons indéniablement en lisant cet ouvrage, que j'ai pour ma part beaucoup aimé, sans pour autant que ce soit un coup de cœur. C'était une lecture rafraîchissante et amusante !
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La population masculine a disparu et après plusieurs catastrophes écologiques et économiques, il ne reste que des femmes sur Terre. Plusieurs générations se côtoient dans des petits groupes où chacune à son rôle. Se pose la question d'une reproduction 100 % féminine pour que l'espèce humaine ne disparaisse pas. Dans la communauté que nous suivons, la mairesse est constamment nue et aussi blonde en haut qu'en bas. Elle fait de son mieux pour organiser la vie de ses compagnes, mais sans tyrannie. Les femmes sont paresseuses quand elles veulent, mais aussi maladroites, contradictoires, et encore indépendantes, fortes et déterminées. Puisqu'il n'y a plus d'hommes, les amours lesbiennes sont devenues la norme, mais ce n'est pas plus simple pour autant : parce qu'aimer, quel que soit le sexe de l'autre, c'est toujours extraordinairement complexe. Et si vous pensez que la disparition du prétendu sexe fort règle toutes les questions, détrompez-vous... « Tu penses que le féminisme existe encore ? / Ben, dans un monde où y a que des femmes, non seulement ça existe, mais c'est la réalité. / Oui, mais si le féminisme, c'est l'égalité des hommes et des femmes... S'il n'y a plus d'hommes, y a plus de féminisme. / OK, juste mate les étoiles. » (p. 192)
Cette œuvre n'est pas un pamphlet misandre, même si les hommes en prennent largement pour leur grade. « Parfois mon cœur saigne et pleure. Quelle tristesse ! Je ne verrai jamais d'hommes. Personne pour m'expliquer ce que je sais déjà. » (p. 45) C'est une démonstration intelligente et drôle qu'aucun des deux sexes ne peut vivre sans l'autre. Et donc que le féminisme ne projette pas d'anéantir les porteurs de zizi ! Donc, Messieurs, détendez-vous et avancez avec nous pour construire un monde meilleur. Le monde sans homme ne serait ni meilleur ni moins angoissant : nous demandons simplement à le partager avec vous, et non à devoir vous l'arracher. Ah, et aussi, lâchez-nous les ovaires : notre corps est à nous et nous en faisons ce que nous voulons ! « Quand il est question du corps des femmes, là, tout le monde a son mot à dire. » (p. 21)
Les dessins sont simples, avec des aplats de couleurs très efficaces : ce qui compte, c'est plus la dynamique et le geste que le détail, et notre imagination comble les vides. Les scènes sont souvent désopilantes et présentent des situations et des émotions complexes sous couvert d'un humour qui se veut détaché et léger. Les œuvres développant l'absence d'hommes et des sociétés exclusivement féminines m'intéressent beaucoup, car elles se complètent et m'aident à forger mes convictions féministes. Je vous conseille Moi qui n'ai pas connu les hommes de Jacqueline Harpan et Herland de Charlotte Perkins Gilman.
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Suite à différents événements qui n'ont pas vraiment d'importance car ils ne sont que le prélude nécessaire à cette histoire, la population féminine reste la seule survivante de l'humanité. Se posent évidemment la question de la survie de l'espèce, car les réserves des banques de sperme finiront par s'épuiser, mais pas seulement: dans un monde qui a longtemps placé la femme dans un rôle inférieur, elle était celle qui n'était pas un homme, comment se définir? Est-ce que les amours saphiques sont plus simples que les amours hétérosexuelles? Et d'abord, qu'est-ce qu'être une femme? L'ensemble de petites scènes, au trait minimal avec des aplats de couleurs, réussissant à être très expressif, pour constituer finalement une histoire, une société. Sous des dehors au début un peu simpliste, l'histoire, surtout à la relecture, se révèle plus profonde, pleine de pistes de réflexion.
Un premier ouvrage qui donne vraiment envie de suivre l'auteur.
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Et si demain le monde était dépeuplé de ses hommes? Pas de ses humains non, mais vraiment des êtres de sexe masculin. C'est cette possibilité qu'explore Aminder Dhaliwal dans Woman World.
Dans cet univers de femmes, les communautés s'organisent, tentent de construire les nouvelles bases d'un monde en ruine aussi bien sur les plans politiques et économiques que démographiques et écologiques.
Avec un mélange d'humour et de sensibilité, l'auteur nous livre une bande dessinée engagée ou l'absence des hommes est une nostalgie sans être une entrave à la diversité. Diversité des femmes, de leurs cœurs, de leurs expériences et de leurs désirs. Elle est la voix d'un féminisme affirmé mais sans agressivité et tout en nuances ... l'essentiel n'est t il pas finalement d'assumer simplement qui l'on est ?
A ce titre, une citation pleine d'humour et de subtilité tirée d'une des planches :
" - Tu penses que le féminisme existe encore ?
- Ben, dans un monde ou y a que des femmes, non seulement ça existe, mais ... C'est la réalité.
- Oui mais si le féminisme c'est l'égalité des hommes et des femmes ... s'il n'y a plus d'hommes, y a plus de féminisme.
- ... ok, juste mate les étoiles. "
A bon entendeur...
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Les hommes ont progressivement disparu, l'évolution en a décidé ainsi. Comment s'en sortent les femmes ? Pas si mal !
Avec beaucoup d'humour, Aminder Dhaliwal dépeint un monde édulcoré où les femmes vivent entre elles, en paix et en toute sincérité. Elles s'interrogent sur le monde, sur cette société naissante, sur l'amour, etc. A travers chaque petite scénette, qui s'inclue dans une histoire plus globale, l'auteur évoque des thèmes importants pour le vivre ensemble, tout en jouant sur les mots. J'ai lu la version originale en anglais où plusieurs traductions sont possibles.
C'est une histoire amusante, plus profonde qu'il n'y paraît, où les hommes manquent à celles qui les ont connu mais où les femmes peuvent aussi s'affranchir des diktats en tout genre. Et pourquoi ne le pourraient-elles pas dans un monde où la gente masculine est encore là ? A méditer.
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La première bd saluée par la critique, de cette autrice canadienne. Je ne m'attendais pas à cela en débutant ma lecture, je m'attendais davantage à un récit linéaire : finalement ce sont des pages de gags, qui nous montrent la vie quotidienne de ces femmes dans cette société dépourvue d'hommes, en alternant sur les vies des différentes protagonistes. Avec un ton léger et une bonne dose d'humour, l'autrice aborde tout de même des sujets de société complexes, qui prennent une tournure plus légère et positive. Les illustrations, en noir et blanc, sont plutôt simples, le trait est fin, mais très efficace. Un récit hilarant et intelligent, qui questionne des concepts féministes avec beaucoup d'humour tout en nous poussant à nous questionner sur le monde qui nous entoure.
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La BD Woman World d’Aminder Dhaliwal publiée aux éditions La Ville Brûle nous emmène dans un futur post-apocalyptique.
La BD se constitue de nombreuses saynètes humoristiques autour d’une communauté de femmes diverses. On peut notamment retrouver Gaia, une jeune leader nudiste ; Ulaana, la doyenne de la communauté et la seule à avoir connu le monde d’avant et les hommes, accompagnée de sa petite fille Emiko, curieuse de cette ancienne vie. Autant de femmes que de vécus et de personnalités qui ont chacune leurs envies et leurs rôles dans la construction de cette nouvelle société.
Woman World est une BD légère, drôle et militante remplie de références à la culture populaire mais c’est surtout une critique de la société patriarcale telle que nous la connaissons avec en fond un message sur l’urgence climatique actuelle.
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Ce livre aborde un thème crucial : comment se porterait un monde sans patriarcat, et sans hommes tout court ? On y retrouve une grande solidarité, une diversité des personnages qui fait plaisir à voir, et d'autres questions sont posées en sous-texte : si les hommes n'existent plus, le féminisme a-t-il encore un sens ? Comment l'amour est-il réinventé quand on n'a plus d'injonctions patriarcales ? Jusqu'où peut aller la solidarité ? Comment voit-on notre société actuelle lorsqu'on a grandi dans un monde 100% féminin ?
Je ne vais pas mentir, j'ai beaucoup apprécié ce livre. Sous ces nombreuses pages d'histoires touchantes et de gags impromptus, de nombreuses questions sont soulevées par l'autrice et elle aborde divers sujets très importants. On y suit le quotidien des nouvelles sociétés féminines (et féministes ?) qui se sont reconstruites sur les ruines du patriarcat, et la diversité des protagonistes est bien réalisée : autant de morphologies différentes, des corps handis et des personnes racisées, et tout ça construit avec une solidarité réconfortante.
On se rend compte de tout ce qui pourrait changer (et s'améliorer !) sans patriarcat, normes sociales et injonctions discriminatoires. Les personnages sont tous (ou plutôt toutes) très attachants, en allant de la mamie qui parle de l'avant-disparition des hommes à sa petite fille, aux politiciennes engagées, aux groupes d'amies soudés et aux filles qui tombent amoureuses. Tout le monde vit sa vie et est libre. Ces groupes de survivantes sont aussi drôles que touchants.
Le seul point que je pourrais critiquer est le traitement de la transidentité. Certes, il est abordé de nombreuses fois et des explications sont données, mais j'avoue que je n'ai pas vraiment compris quelle était sa place et ce qu'elle signifiait dans le monde dépeint par l'autrice. Peut-être faudrait-il que je lise le livre en version originale pour mieux saisir les subtilités des propos tenus par les personnages.
À part ça, ce livre est très bien : sous ses airs loufoques et plaisantins, une multitude d'interrogations sont posées, et une critique franche de notre monde est faite. À mettre entre toutes les mains : cette bande-dessinée est une mine d'or pour commencer à se questionner et s'éduquer sur des questions essentielles de notre monde !
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Une histoire, un monde certes innovateurs et originaux mais peu de passages qui m’ont interpellée, fait sourire ou intéressée. Certes certaines pages furent un reflet intéressant de problèmes que nous rencontrons quotidiennement dans notre société patriarcale, mais bien souvent je me suis ennuyée, peu touchée par ces personnages parfois trop enfantins.
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Aminder Dhaliwal imagine un monde post-apocalyptique où les hommes n'existent plus ; les survivantes essaient donc de réorganiser la société. Le résultat est un ensemble de petits dialogues hilarants qui nous font réfléchir sur la situation actuelle (ansi que nous esclaffer à plusierurs reprises !).
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Dans un monde où les hommes ont complètement disparu, c'est une nouvelle société qui se forme.
J'ai été très surprise par la forme de cette bande-dessinée. Je m'attendais à un roman graphique qui raconte une histoire complète, qui suive l'extinction des hommes, mais surtout, la construction d'une société, avec toutes ses difficultés, toutes ses questions. En fait pas du tout: c'est un enchaînement d'historiettes de quelques cases, qui ont des liens entre elles, mais peuvent se lire séparément et ... c'est très bien ! On suit en effet la construction de cette société (avec un culte manifeste à Beyoncé, certaines choses ne se perdent pas dans l'apocalypse), mais également l'évolution des relations dans un petit groupe de femmes. C'est très bien écrit, très bien traduit aussi je pense, et surtout, très drôle ! Je ne m'attendais pas à autant d'humour, mais c'est extrêmement efface, avec lot de répliques piquantes et de pépites. J'ai vraiment beaucoup ri dans cette lecture, mais la bande-dessinée reste aussi très tendre, poussant toujours vers la tolérance et l'inclusivité, sur tous les domaines, ce qui est très agréable à lire. Il y a énormément de questions et de problématiques abordées, qui peuvent être une base pour creuser ces sujets: sexualité, genre, handicap, règles, racisme, agression sexuelle, naturisme, amour, envie d'enfants, sororité etc.
En bref, j'ai vraiment adoré cette lecture, qui m'a beaucoup surprise !
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Et si, dans un futur proche, les hommes n'étaient plus. Uniquement un monde peuplé de femmes. C'est ce que cette BD imagine.
J'ai bien aimé cette lecture mais sans plus, je n'ai pas réussi à m'attacher aux différentes protagonistes. C'était un chouette moment mais ça s'arrête là pour moi.
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Une jolie BD pour laquelle j'avais peut-être trop d'attentes. J'ai trouvé le thème intéressant et original. Certains messages sont subtilement amenés par touches d'ironie ce qui rend l'ensemble très agréable à lire et découvrir.
J'attendais certainement plus d'acidité et de profondeur. Je me laisse cependant convaincre par la simplicité du dessin, la douceur de certains propos et un esprit critique joyeux qui ne fait pas de mal de temps en temps!
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Une BD pleine d'auto-dérision sur notre société masculiniste et pleine d'espoir pour les générations futures de filles.
Est-ce que pour autant les filles seraient plus heureuses sans hommes ?
La question n'est pas répondue entièrement par la positive avec cet ouvrage. Mais on y trouve quelques pistes bienveillantes !
L'organisation en strips / gags de quelques cases / pages en fait une lecture facile d'accès. A mettre entre toutes les mains, mêmes adolescentes !
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Voici un roman graphique qui part du postulat que les hommes sont en train de disparaître du monde. Les naissances ne voient plus que des petites filles arriver.
Une communauté de femmes œuvrent ensemble pour survivre sur les ruines du patriarcat. Pas simple...
Une série de doubles pages s'enchaînent en noir et blanc essentiellement pour nous faire découvrir les préoccupations de ces femmes avant une apocalypse prévisible. Avec en prime un humour bien dejanté et parfois corrosif. Sans surprise, la traductrice est Clémentine Beauvais.
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Très chouette BD qui se lit vite ! J'aime beaucoup l'idée d'immaginer le monde sans les hommes. C'est sur que le patriarcat serait forcément aboli ! Je suis un peu restée sur ma fin malgré tout et cette BD ne m'a pas laissé un souvenir incroyable mais je vous la conseille puisqu'elle est plaisante :)
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C'est un livre féministe ? Quelquefois, j'aime ces lectures pour leur œil acerbe qui pousse à réfléchir, d'autres fois, je les trouve trop orientées pour être honnêtes. Là, c'est un peu des deux.
J'ai souri sur plusieurs planches, j'ai franchement rit 3 fois.
La critique de la société, des mœurs, et peut être même de la posture "féminine" un peu caricaturée sont intéressants. Il y a quelques bémols, déjà cette caricature, mais qui encore une fois, pousse à réfléchir, et le fait que les personnages représentent sagement un panel diversifié de la population, comme si la diversité était un objectif un peu forcé.
Je me suis posé des questions sur mon envie de le lire, j'ai stoppé au premier quart, j'ai repris le lendemain, j'ai lu le second quart en me questionnant encore sur mon envie de continuer, et l'envie est venue, et j'ai fini le livre d'une traite. J'ai fini par m'attacher à ces personnages, leurs difficultés, leur monde caricatural et un peu dystopique.
J'ai senti quelquefois l'origine canadien de l'humour qui s'y trouve, mais why not, ça donne une touche sympathique.
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