Anaïs Schenké

Toute la première et longue partie de cette bande dessinée dite roman graphique ne m'a guère enthousiasmé. Ce n'est certainement pas de l'enthousiasme qu'il faut attendre de la lecture d'une histoire de rupture sentimentale, mais qui sait finalement?



La délaissée, c'est Coline, quittée par Aubin, un garçon qu'elle aimait, dont elle se croyait aimée, il ne la quitte même pas pour une autre, finalement c'est un indécis sans personnalité dont Coline aurait pu se dire plutôt qu'il ne méritait pas son amour.



Le problème de la vie de Coline, c'est qu'elle le lui avait donné, en totale confiance et la trahison n'en est que plus dure. Elle sombre donc dans une déprime totale durant des pages et des pages, continuant de s'accrocher aux lambeaux d'un amour perdu.



J'ai largement préféré la deuxième partie où Coline découvre que la colère délivre mieux de la douleur que l'abattement, elle devient peu à peu une autre personne, elle bouge, va dans sa famille et finit par revivre. Ouf, pour elle.



Le dessin n'est pas extraordinaire, l'orthographe dite inclusive arrangée à la sauce d'Anaïs Schenké plutôt amusante, les planches se succèdent générant une certaine lassitude.



Le désespoir de Coline ne m'a pas ému, sa reconstruction m'a soulagé, mais tous ces fragments de vie m'ont paru sombrer beaucoup trop vite dans la banalité plus que dans l'émotion.

J’ai beaucoup aimé ce témoignage sincère et émouvant car il peut rappeler ce qu’une personne peut parfois vivre dans sa vie à savoir une rupture amoureuse brutale.



Vous faites la connaissance d’une personne qui semble être votre âme sœur. Vous partagez tout avec elle dans des moments de complicité et de bonheur absolu. Cette relation est quelque chose d’unique qui a du sens pour vous. Et puis, un jour, sans qu’on puisse s’y attendre, cette personne vous tourne le dos et ne manifeste plus du tout le désir de vous revoir. C’est fini pour de bon mais vous ne le savez pas encore car vous refusez d’y croire dans un véritable déni de réalité.



Quelque fois, on peut ignorer la raison de cette trahison, ce qui vous laisse encore plus perplexe, confus et en colère avec un misérable sentiment de culpabilité. Vous exigez des réponses à des questions que vous n’aurez pas, vous appelez, vous envoyez des messages, vous harcelez… Mais, jamais de réponse : ni à vos appels téléphoniques, ni à vos lettres ou vos mails, ni à vos questions. C’est une véritable souffrance psychologique avec une douleur vive.



J’ai eu beaucoup de peine pour l’auteure qui raconte en détail son expérience malheureuse. Ceux qui disent qu’une de perdue et dix de retrouvées sont complètement à côté de la plaque. Il y a également ceux qui disent que le temps guérit de tout mais ce n’est pas forcément vrai. Parfois, même après 40 ans, on peut y repenser avec une pointe de nostalgie et de mélancolie. C’est comme une cicatrice ouverte qui a du mal à se refermer. J’ai bien aimé l’analyse juste que fait Anaïs Schenké dans ce roman graphique au coeur de son intimité car c’est une vision authentique de ce que l’on peut ressentir.



Parfois, on se met à rêver à une possible réconciliation mais les espoirs accordés ne sont souvent que des leurres afin de gagner du temps. Vous vous rendez compte que la valeur que vous accordiez à l’amour était sans doute démesurée. A noter que l’auteure a eu droit à un dialogue qui n’a pas du tout arrangé les choses bien au contraire.



Parfois, il n’y a pas de volonté de renouer un dialogue afin que les choses s’arrangent. Parfois, la réponse n’est qu’un cinglant silence comme une espèce de lâcheté dans le refus de toute communication pour s’expliquer sur les raisons d’une telle rupture violente sans le moindre respect de l’autre. Le refus de dialogue est une façon de dire, sans l’exprimer directement avec des mots, que l’autre ne vous intéresse pas ou même qu’il n’existe pas. C’est ce que j’appellerai du terrorisme relationnel.



Si cette personne ne trouve pas en l’amour la nécessité d’arranger les choses, c’est que cette personne n'accorde aucune valeur à ce sentiment, mais plutôt toute la valeur en elle-même et sa propre façon de voir les choses. C'est ce que l'on appelle l'égocentrisme.

Tout le monde n’est pas capable de voir l’amour comme quelque chose de sincère et de profond. L’auteure récolte que le visage d’un homme froid et sans cœur qui ne laisse aucune chance à l’amour. C’est une autre personne qu’elle découvre avec stupéfaction. C’est malheureusement souvent le cas. On se dit que ce n’est pas possible, qu’il y avait certainement des signes avant-coureur qu’on n’a pas vu.



Faut-il alors se chagriner pour des sentiments non réciproques ? Certainement pas. Cependant, quand on croyait à l’amour, on peut comprendre le chagrin. A noter que l’auteure n’emploiera jamais le mot trahison bien qu’il s’agisse de cela. On perd comme une partie de soi car on se construit ensemble dans une relation. C’est une part de nous qui s’en va également. On a comme un sentiment d’inachevé qui obsède et qu’il est impossible d’évacuer de force et cela dépasse l’entendement.



Une des grandes peurs que l’on puisse avoir dans sa vie est la peur de l’abandon. Or, la rupture est bien un abandon et même un rejet de l’autre ce qui se manifeste par le désir de ne plus se revoir. Quand une personne décide de se séparer, il ne demande pas son avis à l’autre partenaire. Il le fait et cela entraîne irrémédiablement des conséquences. C’est une décision purement unilatérale et souvent irrévocable. Etre rejeté est désagréable. La souffrance causée par ce rejet apparaît comme insurmontable en raison de la perte de la relation.



Comment deux êtres peuvent-ils être aussi proches à un moment donné de leurs vies et être de parfaits étrangers l’un pour l’autre à un autre moment ? L’auteure avoue avoir du mal à comprendre. Ce sont souvent les mauvaises personnes qui t’apprennent pourtant les plus grandes leçons de la vie.



J’aurais envie de consoler l’auteure en lui disant qu’il ne la méritait pas et qu’il ne possède manifestement pas les mêmes valeurs. Elle tentera bien une approche explicative liée au conditionnement entre les hommes et les femmes par rapport au sentiment amoureux. Je n’ai pas souscrit à cette analyse plutôt politique et sociologique même si cela peut expliquer en partie des choses.



Tout le monde peut être rejeté à un moment ou l’autre que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle. Rejeter quelqu’un n’est pas un signe de force, mais de faiblesse. Rejeter quelqu’un n’est pas un signe de courage, mais de lâcheté.



Il est sain d’accepter le rejet et de rebondir. On a nul besoin de cette personne pour se sentir heureux dans la vie. On devrait réaliser que le rejet n’est pas une perte du bonheur interne mais d’une simple occasion d’un bonheur temporaire. Le bonheur est un choix, pas un aboutissement.



On ne peut entretenir un amour à n’importe quel prix. L’auteure compare l’amour à une plante qu’il faut arroser pour en prendre soin.



Cela peut aider à déterminer les priorités dans la vie. La mauvaise expérience d’une trahison en amour ne devrait pas nous empêcher de faire confiance, mais à devenir plus fort et plus conscient de la réalité des choses ! Oui, il faut renoncer pour accepter.



L’auteure est allée très loin car très souvent, cela se termine en retrouvant un autre amour comme pour satisfaire à une nécessité sociale. Or, cela ne sera pas forcément le cas. Peut-on alors guérir de cette rupture en allant mieux sans forcément remplacer ?



Je mets la note maximale car l’auteure a su pousser une réflexion passionnante qui peut totalement donner une autre vision de l’amour et de la vie en couple. Certes, cela m’a interpellé sans doute pour avoir vécu une expérience similaire dans mon passé. Oui, j’ai été bouleversé par cette lecture sincère sur la rupture amoureuse qui rappelle que la vie n’est jamais un long fleuve tranquille.

Qu’on ait quitté ou qu’on l’ai été, cette autopsie d’une rupture amoureuse parlera à toutes et tous.



Fragments raconte la douleur, le vide, la négation de soi, les excuses bidon ou maladroites, les incompréhensions et… l’interminable deuil (et ses rechutes)



Une bande dessinée d’une grande poésie graphique et scénaristique, presque trop douce pour réussir à témoigner de toute cette violence, tout en restant absolument juste.



Un album à ouvrir avec précaution, les mauvais souvenirs ne sont pas toujours très loin



Avec un gros coup de cœur pour l’utilisation d’un langage épicène fort à propos !
Lien : https://www.noid.ch/fragments/

Première fois que je lis une BD totalement en noir et blanc, et j’ai vraiment beaucoup aimé. Le choix des mots est percutant et on voit que l’autrice y a passé du temps pour que le message soit clair et qu’on s’y retrouve toutEs.

Les dessins sont jolis, le noir et blanc est super bien adapté à la situation.

L’histoire, cette rupture, est si bien racontée. J’ai vraiment eu cette impression étrange d’être Colline et/ou que Colline était une de mes amies proches. Les sentiments communs partagés, ce vide intersidéral, le temps infini qui ne guérit pas l’absence, la monotonie des journées, les habitudes qui doivent changer, pour moi tout est abordé avec finesse et intelligence. Cette BD met des mots sur des maux qui sont difficiles à exprimer.

J’ai également appris des choses, je me suis remise en question et ça m’a aidé à réfléchir sur la place de la femme dans notre société, ce qu’on lui demande après une rupture, l’impact de notre enfance sur les relations humaines que l’on a par la suite.

Je vous recommande les yeux fermés ce livre qui réchauffe le cœur.

La rupture amoureuse est souvent un moment de vie d’une rare violence où l’on se retrouve face à soi même. Cette bd met en lumière ces phases de tristesse, de colère et d’amertume pour nous apprendre à renoncer. Les dessins sont superbement doux et peuvent nous aider à « rassembler les morceaux » de nos cœurs brisés pour nous apprendre à nous aimer davantage par nous même. Alors même si cette bd n’a pas su résonner en moi, je vous la conseille si vous connaissez quelqu’un qui a une blessure à soigner, ou si vous même, vous avez besoin d’espoir.

Avec en fond une playlist de chansons pop sur le thème de l'amour qui fait mal, Anaïs Schenké tente de réparer les cœurs brisés. Dans son album « Fragments », elle raconte les matins vides et douloureux où le manque de l'autre nous frappe dès le réveil. Elle dit la perte de contrôle et de confiance en soi après avoir confié son cœur à quelqu'un, le danger de s'abandonner ainsi à l'autre quand on ne s'aime pas assez. Elle expose la société qui nous pousse à chercher le conte de fées à tout prix, quitte à se retrouver lovebombée... et abandonnée. Anaïs Schenké navigue en funambule entre les morceaux de nos cœurs brisés, les ramasse et les rassemble pour en faire quelque chose de très, très joli. Un album extrêmement délicat à lire pour laisser passer la lumière à travers nos fêlures et remonter la pente pas à pas. Haut les cœurs !

Ici Anaïs Schenké nous parle de quelques chose de bien personnel. Sa rupture amoureuse.



Un pan de sa vie qui l'a marquée à tout jamais et qui l'a changée pour toujours.

Il y a de ces aventures qui nous façonne à tout jamais. Un jour on donne son cœur tout entier à quelqu'un et sans prévenir, à tout moment l'autre part avec. Ne reste que nos yeux pour pleurer et la douleur immense de l'abandon. Ce grand vide en soi.

Anaïs va nous raconter son histoire d'amour de la relation passionnelle à la désillusion en passant par toutes les phases de son deuil et donc de sa réflexion sur le "pourquoi" mais aussi "comment" se reconstruire. Le besoin immense de comprendre se qu'il s'est passé.



C'est ici un récit très intime que nous partage Anaïs. Sans filtre et très humain. En demandant de l'aide er sans en avoir honte.



J'ai aimé la simplicité des dessins bien que parfois un peu trop sombre à mon goût.



Une lecture à faire un jour ou le moral n'est pas trop bas au risque d'avoir un petit coup de down.

Sous-titré “Rassembler les cœurs brisés”, c’est le cœur de Coline qui est au centre de cette histoire. Quittée par Aubin le lendemain de ses 30 ans, sans explication et n’ayant rien vu venir, Coline se retrouve avec un trou béant à la place du cœur et ne sait plus où elle va. Elle passe au travers des phases d’un deuil classique, mais renommées ici : trébucher, sombrer, rallumer, s’effondrer, reprendre son souffle, rassembler… et finalement affleurer, joli jeu de mot pour cette fleuriste, revenir à la surface… mais différente. Une rupture et une reconstruction magnifiquement racontées.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..

Une BD, un roman graphique pas vraiment ! C’est plutôt une réflexion illustrée tout en poésie sur les étapes nécessaire à la reconstruction suite à une rupture amoureuse.

On découvre une réflexion sur l’amour, la place de la femme dans la relation dicté par notre société et notre éducation.

Des mots et des dessins pour exprimer les émotions les plus intimes.