13 juin 2022
« Cest une sorte de dystopie ou les rapports de genre sont inversés, dans un monde dirigé par des femmes et où les hommes font office de chair fraiche. »
On a adoré écouter Ovidie nous parler de sa série, Des Gens Bien Ordinaires, disponible sur CANAL+
La beauté et la soumission sexuelle sont les seules choses que nous ayons à monnayer contre une bonne situation ou contre un capital social, une particule ou un poste, et pourquoi pas contre des papiers, puisque les hommes sont prêts à croire, en toute bonne foi, qu'une jeune fille de la moitié de leur âge, rencontrée en Thaïlande, pourrait tomber amoureuse de leur gros bide. Leur capacité à se mentir à eux-mêmes me fascine.
Je ne dis pas que tous les hommes sont des violeurs. Je dis que tous les viols sont commis par des hommes.
Le problème est que casser une norme pour en imposer une autre n'est jamais libérateur.
La liberté sexuelle, c'est la liberté de disposer de son corps. (...) Mais c'est aussi la liberté de ne pas en avoir envie, sans passer pour une ringarde.
J'éviterai égalent de commenter le twerk que je peinais à cerner jusqu'à ce qu'une de ses adeptes ne m'explique qu'il s'agissait à l'origine d'une danse abortive censée aider les femmes à décrocher les embryons non désirés. J'adore l'anecdote, mais je reste dubitative face à la mise en scène des nanas à quatre pattes twerkant dans des jacuzzis à côté de mâles très fiers d'étaler leur pognon de parvenus et boire du champagne en prenant des poses prétendues viriles. Je doute que les rappeurs y fassent l'apologie de l'avortement.
Matte-moi ces nichons ! Ça au moins, c'est pas du silicone !
- Crache ça ! Allez, crache, Raziel ! Vilain chien !
- Eh bah au moins, ton clebs est un super complice pour faire disparaître les preuves gênantes !
- Tu trouves ça drôle ? [...] À ton avis, elle va ressortir comment, la capote ?
- Ah oui merde, c'est vrai que le latex ne se digère pas. Tu crois vraiment que...
- Je crois surtout que j'ai intérêt à le promener seule demain...
La chatte est avant tout un lieu de paix, de recueillement, de plaisir et pourquoi pas une source de vie. Et si on commençait par transmettre cette vision positive, peut-être qu'on parviendrait à développer des rapports plus apaisés avec notre corps.
Se prendre constamment en photo, se mettre en scène sur Internet et s'observer sur un écran modifie le rapport que nous entretenons avec notre propre corps. Lorsque le féminisme invitait les femmes à se dénuder, c'était pour s'affranchir du jugement social, non pour attendre son approbation. Or, à chaque photo que nous postons sur les réseaux sociaux, nous attendons des autres qu'ils la commentent et nous complimentent.
C’est comme ça que j’ai gagné ma liberté. Un peu de travail scolaire en échange d’une paix royale.