Encore un vieux livre écrit par un auteur dont on ne saurait aujourd'hui plus dire s'il a été méconnu, ou finalement oublié.
Encore un vieux livre dont la couverture ne dit pas grand-chose, et où l'absence d'une quatrième n'en dit guère plus long.
André Demaison a écrit "Latitudes" en 1941.
Ce livre sent le vieux papier, et le vent parfumé des îles.
Madagascar, au 18° de latitude sud, est la première de ses destinations.
Plus précisément le petit coin d'Asie que les commerçants chinois ont installé sur l'île.
Une nuit, Lo Kaï, employé au magasin général "Tissus et Denrées" de la rue Amiral Pierre de Tatanarive, est retrouvé pendu.
Seulement avant la pendaison, il avait reçu plusieurs coups de couteau ...
Chan Long, à Tamatave, a cru, lui, pouvoir duper le Tong, la congrégation chinoise, et dilapider l'argent de ses dettes au jeu des "trente-six bêtes" ...
Cette première nouvelle, d'une soixantaine de pages, est un texte aussi noir que passionnant.
Il parle de vengeance et de crimes.
Il est écrit à l'ancienne.
Le mot y prend son temps, ne dédaignant pas la description même au coeur de l'action.
La suite de l'ouvrage est alors pleine de promesses que, "les hommes sur le wharf", un deuxième texte, trop long et trop touffu, ne tiendra pas.
Mais que, "l'homme du soleil couchant", la troisième nouvelle rattrappera.
André Demaison y reprend la maîtrise de sa plume, et redonne un nouveau souffle à son recueil.
13° de latitude nord, c'est Montmartre.
Gustave Caporin, homme sandwich lessivé par la vie, raconte son existence à l'écrivain qui l'a recueilli chez lui.
Son drame est qu'il a égaré ses ancêtres ...
Ce texte, d'une cinquantaine de pages est un pur bonheur de littérature et d'humanité.
"Thanatos" nous ramène au 18° de latitude sud, à Gabès, pour soixante-dix pages d'ennui et de langueur.
"L'homme qui avait perdu son chemin" est aussi celui qui, par 37° de latitude nord, dans le dernier texte, redonne tout son intérêt au recueil.
C'est un marin, issu d'une vieille famille de navigateurs dunkerquois.
C'est le capitaine Colboc, commandant le vapeur "Mazarin", échoué par un pilote malhabile à l'embouchure des eaux du Soudan ...
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Hakuna Matata,
Mais quelle phrase magnifique !
Hakuna Matata,
Quel chant fantastique!
Ces mots signifient
Que tu vivras ta vie,
Ouais, chante petit!
Sans aucun souci
Philosophie
Hakuna Matata!
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Quelle émotion de se mettre dans la cervelle des animaux sauvages d'Afrique !
Ouara, la petite lionne, Kho-Kho, le marabout blessé, Nontap, le petit d'homme, Poupah, l'éléphanteau, Tân, le bébé antilope non encore sevré.
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C'est un peu sa vie de fournisseur du zoo d'Anvers qu'André Demaison raconte dans ce livre. En Casamance, il recueille des animaux bébés ou blessés, pour les vendre, quand ils sont dans la force de l'âge, dans un zoo en Europe.
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Seulement là, il se met à la place des animaux, dans leur tête, avec leurs sentiments supposés. Et c'est bien triste, une lionne attachée à son Toubab en Afrique, qui finit en cage, ou un éléphanteau qui, son maître parti en Europe, n'a plus à manger car les indigènes ne s'en occupent pas. Alors, plutôt que de céder à l'Appel de la forêt, il vient quémander aux Blancs qui lui servent de l'alcool pour qu'il fasse le clown. de pitrerie en pitrerie, d'alcool en alcool, la vie de Poupah s'enfuit...
C'est émouvant de voir Koh-Koh le marabout qui, de ses puissantes ailes, chasse les abeilles furieuses contre celui qui a détruit l'essaim, abeilles qui se dirigent vers un petit d'homme avec lequel Koh-Koh joue... Alors, pour ne pas qu'il se fasse piquer, Koh-Koh protège le bébé en battant de ses puissantes ailes.
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Emouvant !
Réel ou enjolivé, ce livre, très facile à lire, me fait penser à Jack London, à Elli H.Radinger, et même à Mowgli, ou à .... mon livre "Loup" :)
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Dans le cadre de masse critique, je remercie les éditions Glénat et Babélio pour l'envoi du livre d'André Demaison "Les diables des volcans".
Maurice et Katia Krafft ont facilité le travail de leur biographie à leur ami et auteur.
Deux vies passionnantes d'un couple hanté par les volcans.
Une vie de globe-trotteurs Méphisto aux pieds et sacs à dos toujours prêts.
Les Alsaciens sont des scientifiques enflammés: Maurice est géologue et Katia chimiste doublée de chercheuse au CNRS.
Quand ils se rencontrent ce sera pour la vie: un vrai conte de fée! Deux êtres complémentaires , entreprenants, courageux et fascinés par les volcans.
Maurice est un audacieux grizzli au bonnet rouge vissé sur des cheveux moutonnés et Katia une épouse fluette délicate et déterminée. Physiquement le couple contraste d'ailleurs les photos intégrés dans le livre l'attestent.
Mais ces deux là sont fusionnels comme leur passion. Et comme la science n'attend pas et les volcans non plus, dès qu'une éruption se produit dans le monde , ils montent dans un avion.
Sur les pentes des Enfers, ils grimpent à pied pendant des heures, à dos de mules ou survolent les cratères en feu.
Leur mission première est de filmer les éruptions et de connaitre davantage les entrailles de la terre. Images et observations seront transmises ensuite au public. Tarzieff avait ouvert la voie mais ces deux là ont la fougue de la jeunesse et font de l'ombre au célèbre volcanologue.
Tant pis! Maurice a l'âme d'un conquérant au caractère autoritaire et bourru mais sans être
dépourvu d'humour. D'ailleurs Demaison en a fait les frais.
Du Stromboli au Nyiragongo, du Eldfell au fameux Krakatau, les deux experts surveillent l'activité volcanique comme des Cerbères. Coulées de lave, nuées ardentes, bombes et cendres, ils deviennent les témoins oculaires des soubresauts des Enfers. Et quand ils ne sont pas sur le terrain, conférences et films doivent être menés tambour battant pour subvenir à leurs besoins.
L'avenir pour Maurice est la création d'un musée de volcanologie malheureusement le volcan Unzen au Japon va les emporter dans ses tentacules gazeuses.
Peu de décès de gens célèbres s'impriment dans ma mémoire mais ceux de Cloclo et des Krafft ont marqué ma jeunesse.
Même s'il se lit une certaine complaisance pour ses amis Krafft, Demaison m'a enthousiasmée car je craignais de lire dans un jargon scientifique des aventures redondantes: il n'en est rien.
L'auteur a su me captiver et m'attendrir sur ce couple flamboyant qui surfaient sur les entrailles de la terre.
Une biographie qui enflamme!
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Le Bonheur ! pour celui ou celle qui aime les arbres, la forêt, même si celle-ci nous est inconnue, puisqu'il s'agit de la forêt équatoriale, c'est une mine d'or ! L'auteur André Demaison, très certainement un grand amoureux de la nature sait, à la perfection, nous faire partager sa passion. Un arbre ça vie, ça ressent, ça souffre, ça respire !.
La trame de ce roman est l'installation d'un homme et d'un couple, tous français, en pleine forêt. L'un, avec l'aide d'habitants de villages avoisinants et d'un contremaitre et qui va créer une plantation : l'idée, planter des arbustes dont les essences soignent la lèpre, son souhait vaincre cette maladie dans une grande partie du monde...
A proximité de lui, un couple, qui s'installe pour exploiter la forêt, l'abattage des "seigneurs" des forêts, ....le narrateur va être tiraillé entre devoir sauver certains arbres fétiches...et respecter l'idée de la déforestation....
Tout ceci est écrit d'une manière à tenir le lecteur en haleine, la pluie, les tornades, la maladie, la sorcellerie rien ne leur sera épargné.
Ce roman est grandiose ! comme la hauteur de ces irokos plus que centenaires !!!
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Il est rare que durant ma lecture une musique vienne m’envahir au point de m’obnubiler. Mais c’est arrivé. Ce livre à la même douceur, ce livre est tout aussi enivrant que « Time » de Hans Zimmer et au moment où j’écris ceci, comme pour conclure ce magnifique voyage, j’écoute ce chef d’œuvre.
Je pourrais m’arrêter là car d’une certaine manière je pense avoir tout dit avec ces deux phrases mais je me dois de pousser mon avis pour que vous compreniez ce qui actuellement m’habite.
Depuis toute jeune, deux choses me fascinent : les dinosaures et les volcans. Pour moi ce sont deux choses à la fois majestueuses et incroyables tant leurs présences me semblent impossible. Comment pourrions nous vivre à côté d’un volcan sans en subir ses conséquences ? J’ai grandi et je m’en souviens encore, avec la triste histoire de Pompéi, des cours sur les volcans, des extraits de ces éruptions, j’ai appris à faire la différence entre les éruptifs et les explosifs. Enfin le cours de S.V.T. qui me plaisait temps ! Beaucoup plus intéressant à mes yeux que de savoir pourquoi une plante peut se retrouver malade. Enfin ça c’était mon avis de jeune fille. Aujourd’hui, j’ai vingt-cinq ans et je ne saurais jamais assez remercier ma professeur de S.V.T. de mon collège.
Et puis est arrivé ce livre : « Les diables des volcans : Maurice et Katia Krafft » d’André Demaisons. Je suis ravie d’avoir gagné cet ouvrage durant une session Masse Critique Babelio et ne remercierais jamais assez la maison d’éditions Glénat pour ce généreux cadeau.
À peine reçu que j’ai laissé ma lecture déjà en route de côté pour me plonger dans cet ouvrage effrayamment fabuleux. André Demaison a su me faire voyager et rêver. Il a su aussi m’effrayer et m’attrister car tout n’est pas tout beau et tout rose avec les volcans, loin de là. Ce livre montre bien les deux côtés des volcans : à la fois beaux et dangereux. Les descriptions sont magnifiques et tellement complètes qu’elles en deviennent irréelles. Par moment je m’arrêtais dans ma lecture pour aller voir sur internet des mini-reportages, des extraits de ces éruptions afin de m’imprégner encore plus de ces atmosphères et m’assurer de la réalité de ces évènements ( bien que j’en doute aucunement). Et je dois avouer que celui qui m’a le plus perturbé a été celui du volcan Ruiz en Colombi avec l’histoire de Omayra Sanchez. J’ai pleuré.
Les noms de Maurice et Katia Krafft ne m’étaient pas inconnus (encore une fois merci à ma professeur de SVT et aussi à ma curiosité naturelle), cependant je n’avais jamais connu cette part aussi personnelle de leur vie. Le caractère de Maurice m’a été insupportable mais je ne pouvais m’empêcher d’en rire. Cela étant si la mule lui a tenu tête, je suis certaine que je serais la première humaine à en faire de même : en même temps il faut avouer que Maurice ne prenait pas en compte le nombre de risques énormes qu’il faisait vivre de force aux gens qui s’occupaient de faire le taxis. Les pauvres, ils étaient à plaindre. Tout comme j’ai compati pour sa femme qui avait un sacré mental pour vivre à ses côtés. Et en fait tout ceux qui l’ont côtoyé. Un sacré bonhomme très (trop ?) charismatique et avec une sacré dose de mauvaise fois. Cela étant, ça ne m’a pas empêché de l’admirer et de continuer à l’admirer.
Sa disparition avec Katia est comme fictive, on a quand même du mal à y croire. Mais ils ont fini leur vie et leur carrière d’une manière incroyable: auprès de leur passion. Un destin tragique et romantique ? C’est l’idée que j’ai de leur fin. Je sais, grâce à ce livre, que Maurice préférait ce genre de fin de vie à celle assez classique de la mort dans le lit et rien que pour ça, je les applaudis. Ils n’ont jamais eu froid aux yeux. Une qualité qui leur aura permis d’assouvir leur passion et de faire découvrir le monde mystérieux des volcans à plus d’une personne, ou un défaut qui leur aura fait perdre la vie dans une nuée pyroclastique dans la fleur de l’âge ? Seul vous-même pourrez vous faire votre propre avis. Le mien est fait. Mourir de sa passion est pour moi un sacré coup de poker envoyé à la vie et à la mort.
348 pages de voyages intenses, plus 8 pages de bibliographies et de filmographies, 1 page de remerciement et 1 de plus pour la table des matières… un total de 359 pages de lectures (si on ajoute les pages blanches évidemment) qui ne m’ont en aucun moment déplu. Le seul bémol étant sur la syntaxe par moment légèrement lourde qui m’obligeait à reprendre ma lecture un peu plus en avant pour me recentrer. Et le manque de note de bas de page m’a également légèrement contrarié car il m’a fallu m’arrêter dans ma lecture et faire mes propres recherches pour savoir de quoi l’auteur parlait. En temps normal la recherche ne me déplaît absolument pas, mais quand je lis, ça a tendance à me contrarier (légèrement évidemment).
Et entre deux, 28 pages sur lesquelles on retrouve de magnifiques photos séparant par deux fois la lecture afin d’accompagner le lecteur et lui faire réaliser la beauté et la réalité des lieux volcaniques. Des photos qui ne sont pas inclues dans le nombre de pages, je précise. Mais je les ai apprécié et limite j’en voulais plus.
J’ai grande hâte de me procurer le deuxième tome malgré ma PAL immense. Encore un grand merci à Babelio, aux éditions Glénat et surtout à l’auteur pour ce partage.
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