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Citation de dourvach


On partait en bande, vers deux heures du matin, avec la voiture à bras, et on allait cueillir les guignes de certains arbres immenses sur quelque coteau de la Bonance, en pleine campagne.
‒ Des arbres à peu près abandonnés, prétendait Raymond.
Il fallait cueillir à toute vitesse dans le petit jour. On transportait ensuite les paniers jusqu'à la voiture, au fond d'un chemin. Les paniers étaient cachés sous un monceau de plâtras, pas trop lourd, qu'on trimbalait innocemment.
Sylvestre demeurait furieux :
‒ Un jour, vous rencontrerez le Christ et il vous fera rapporter les cerises au propriétaire.
‒ Si jamais on rencontre le Christ, disait le vieux cuisinier, on se jette à genoux, tous tant que nous sommes, et on lui dit : " Seigneur, les cerises sont pour Vous. on voudrait bien les raccrocher à l'arbre, mais comment faire, Seigneur ? "
‒ Et vous croyez vous en tirer comme ça ?
Thérèse se mettait à rire :
‒ On s'en tirera un jour ou l'autre.
Célestin disait :
‒ On rencontrera plutôt les flics.
Mais on ne rencontrait jamais les flics.

[André DHÔTEL, "les Premiers temps", Gallimard, 1953 ‒ réédition Phébus collection "libretto", 2004 ‒ page 121]
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