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Citation de dourvach


Ce fut alors pour lui un enchantement. Il s'arrêta à chaque vitrine pendant un long quart d'heure. Il n'était pas ébloui, mais profondément intéressé par les usages de tous les objets qu'il voyait : machines ménagères, appareils de radio et de télévision, cannes à pêche. Il ne prêtait aucune attention aux mouvements de la rue, ni aux voitures. L'étrange, pour lui, c'était la variété des machines qu'il découvrait et dont il n'avait aucune idée. Il lut des affiches, des prospectus expliquant le fonctionnement et les avantages de tel mécanisme, que ce fut un couteau électrique ou une tondeuse à gazon.
Quand il arriva sur la place de la mairie, l'horloge marquait deux heures de l'après-midi. Il avait faim, mais il ne se souciait pas d'avoir faim. Il se détourna des boulangeries et des épiceries. Il alla regarder la vitrine d'un horloger. Il fut étonné par le jeu de balanciers imprévus formés de boules dorées ou de disques qui tournaient. C'était insondable comme le ciel étoilé. Il lui semblait que sa vie changeait. Il quitterait Prébail et vivrait avec ces merveilles, lui qui avait des mains et un esprit d'artisan. Pourquoi personne ne lui avait-il appris que cela existait au lieu de lui faire des contes ? Les pendules marquaient trois heures lorsque ses jambes fléchirent et qu'il s'effondra sur le trottoir.

[André DHÔTEL, "La maison du bout du monde", éditions Pierre Horay, 1970 ; réédition Horay, 2005, chapitre IV : "Rencontres", pages 75-76]
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