AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de dourvach


Vers onze heures, il déjeuna avec la tante. Celle-ci but seulement un bouillon, et parla des rares pensionnaires qui avaient quitté l'hôtel et de ceux qui les remplaçaient. Le personnel n'avait pas changé ; on venait seulement d'engager une bonne pour les escaliers et les chambres. Marie se chargeait toujours de cirer les souliers de grand matin. Comme Jacques se levait de table, une bourrasque ouvrit la fenêtre toute grande et des gouttes de pluie fouettèrent le plancher. Avant de la refermer, il regarda par-dessus des toits. Des sortes d'embruns se précipitaient contre les pignons, et tout le ciel était chargé d'une nuée grise uniforme.
-- On voit des mouettes, dit-il.
-- C'est la mauvaise saison qui commence, répondit la tante Irène.
Des mois entièrement sombres allaient se succéder, avec de très rares éclaircies. Il faudrait remplacer le soleil par autre chose, par quelque sentiment d'autant plus beau que le temps serait ignoble. Mais par quel sentiment, ou quelle idée avantageuse ?


[André DHÔTEL, "Nulle Part", 1943, Gallimard, 242 pages ; réédition Editions Horay, 2005, 312 pages -- chapitre IV, pages 131-132]
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}