Ils restèrent longtemps sans parler. Ils se tenaient les mains et se regardaient. Il n'aurait jamais reconnu Achyro si ses cheveux ne l'avaient pas révélée. Lui-même ne retrouvait pas le souvenir précis des traits de son visage. Quand il l'avait rencontrée, elle n'était qu'une gamine. Les yeux seuls avaient encore cette indifférence lumineuse de l'enfance.
[André DHÔTEL, "Ma chère âme", Gallimard, 1961 (réédition Phébus, coll. "libretto", 2003, chapitre III, page 111)]