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Citation de Medelie


Sous les arbres de Nohant, l'été de 1837 fut une admirable saison, tantôt illuminée par les éclairs du génie, tantôt assombrie par les orages des passions. Soleil brûlant. Tilleuls étincelants, immobiles. Or des rayons sous la feuillée. George tenait, chaque soir, le journal intime du docteur Piffoël : « La chambre d'Arabella est au rez-de-chaussée, sous la mienne. Là est le beau piano de Franz, au-dessous de la fenêtre d'où le rideau de verdure des tilleuls m'apparaît, la fenêtre d'où partent ces sons que l'univers voudrait entendre, et qui ne font ici de jaloux que les rossignols. Artiste puissant, sublime dans les grandes choses, toujours supérieur dans les petites. Triste pourtant et rongé d'une plaie secrète. Homme heureux, aimé d'une femme belle, généreuse, intelligente et chaste. Que te faut-il, misérable ingrat ? Ah ! si j'étais aimée, moi !... Quand Franz joue du piano, je suis soulagée. Toutes mes peines se poétisent, tous mes instincts s'exaltent. Il fait surtout vibrer la corde généreuse. Il attaque aussi la note colère, presque à l'unisson de mon énergie, mais il n'attaque pas la note haineuse. Moi, la haine me dévore [...]. J'aime ces phrases entrecoupées qu'il jette sur le piano, et qui restent un pied en l'air, dansant dans l'espace comme des follets boiteux. Les feuilles des tilleuls se chargent d'achever la mélodie, tout bas, avec un chuchotement mystérieux, comme si elles se confiaient l'une à l'autre le secret de la nature... »
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