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Citations de Andrea Speed (24)


— Quelque chose ne va pas ? demanda Paris, les sourcils froncés.

— Non, mentit Roan en pliant le journal et en le repoussant. Je ne devrais pas lire ça. Ça n’arrête pas de me rappeler combien le monde est triste.

— Oui, approuva Paris en pliant sa partie du journal pour la lui rendre. La vie est douée pour nous laisser tomber.

— Oh, non, je déteins sur toi ?

Paris sourit et haussa les épaules, suggestif.

— Pas encore, il va falloir qu’on se frotte l’un à l’autre pour voir.
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Les tigres étaient magnifiques.
Même les humains transformés en tigres étaient sublimes, d’une manière à laquelle Roan ne s’attendait pas. Paris était déjà un homme grand, alors son tigre était immense, et les grands tigres avaient quelque chose de majestueux. D’un côté, Roan reconnaissait que la douleur de se transformer en un tel animal devait crever le plafond, de l’autre, il ne pouvait que voir cette magnifique créature et il voulait plus que tout passer ses mains dans la fourrure orange et noire. L’animal était plutôt maigre, bien sûr – Paris était plutôt maigre –, mais quand il rugit, tous les autres félins dans les cellules se turent. Ils n’allaient pas se battre contre un tigre. Et qui se battrait contre un tigre ? Personne n’en sortirait vivant.
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— En fait, j’allais sortir déjeuner, vous avez faim ?
— Je dois dire que non, mais je suis certain qu’en fait oui. Mon appétit semble insatiable, aujourd’hui.
— Ça arrive parfois après une métamorphose. Quel est votre parfum de milkshake préféré ?
— Ooh, je ne crois pas en avoir de préféré. Ils sont tous bons.
Roan enfila une manche de sa veste tout en se réprimandant mentalement. Si Dee était là, il lui rappellerait qu’il perdait de l’énergie mentale et physique pour une cause perdue, pour un gars dont l’espérance de vie ne dépassait pas trente jours. Malgré tout, il se sentait attiré par ce mystère que représentait Paris. Il avait beaucoup de mal à dire non à une énigme.
— Alors je dois vous surprendre ?
— Vous ne faites que ça, répondit Paris. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?
Roan décida de prendre ça comme un compliment.
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L'animal tomba sur le sol et, contrairement au mythe, ce ne fut pas sur ses pattes.
Malgré tout, il se releva assez vite et, plutôt que d’être intelligent et de s’enfuir, il décida de l’attaquer à nouveau, ce qui était une bonne chose, car cela lui rendrait la tâche plus facile. Cette fois, quand la panthère sauta sur lui, il l’attrapa. Il utilisa les deux mains, la seringue n’était donc pas immédiatement utilisable. Il aurait dû mieux y réfléchir.
Roan le maintint donc à une main, ce qui le rendit plus facile d’accès pour les griffes du chat, et enfonça l’aiguille dans son cou.
L’animal s’agita et cracha, le griffa pour de bon, mais Roan attendit que la seringue soit vide pour jeter le corps de côté. Cette fois, celui-ci retomba sur ses pattes et, prouvant que personne n’aimait les aiguilles, décida qu’il était temps de fuir.
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— Je suis bien trop sexy pour être agaçant.
Roan rit, même s’il ne voulait pas l’encourager sur cette voie.
— Les mecs sexy peuvent être les plus agaçants.
— Et tu sais de quoi tu parles, n’est-ce pas ?
Paris le regarda d’un air séducteur, l’ombre d’un sourire sur les lèvres, et avant même que Roan réalise ce qui se passait, ils s’embrassaient à nouveau. Il entendit la chaise sur laquelle il était assis un peu plus tôt tomber au sol, mais il ne s’intéressait qu’à Paris qui le pressait contre le mur en passant la main dans ses cheveux. Le poids de son corps était d’un érotisme incroyable. Il passa la main dans les cheveux de Paris et répondit avec ardeur en le serrant contre lui. C’était un baiser, mais c’était aussi un combat, une manière d’affirmer sa dominance ou de céder le contrôle.
Quand il passa les mains le long du corps de Paris, il sentit ses côtes, ce qui le fit grimacer intérieurement et lui rappela que ce n’était peut-être pas une bonne idée. Malgré la difficulté, il repoussa Paris.
— On ne peut pas faire ça.
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Son cœur battait à toute allure quand il se gara devant Willow Creek, et il eut besoin d’un moment pour prendre une grande inspiration avant de descendre de la voiture pour entrer. Cela lui semblait si mal, mais d’un autre côté, c’était tout ce qu’il pouvait faire. Il détestait cette dichotomie. Il n’était pas de nature nerveuse. Il était d’avis que tout le monde pouvait mourir n’importe quand, alors pourquoi perdre du temps à être angoissé ? On n’y gagnait rien et on ne pouvait rien changer. Malgré tout, il était là, les paumes humides et le cœur battant à tout rompre, comme un gosse qui allait à son bal de promo. Il réalisa tout à coup qu’il n’était jamais allé à son bal de promo. D’un autre côté, il était trop punk rock pour ce genre de conneries cucul. Ainsi que trop infecté et trop gay, en tout cas c’était ce que disaient les autres gosses.
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Par éteignit la télé, parce qu’il n’y avait rien d’intéressant aux infos, et ils terminèrent leur petit déjeuner entre silences agréables et discussions futiles. Roan avait le sentiment qu’ils tournaient autour du pot, mais il ignorait de quel pot il s’agissait.

Et il le dit alors. Alors qu’ils mettaient leur vaisselle dans l’évier, Paris, dos à lui, annonça simplement :

— Je le ferai demain.

Il fallut une minute à Roan pour comprendre ce qu’il disait, puis une autre à espérer avoir mal compris. Mais il avait bien compris, et il était impossible de se méprendre sur ce que Paris voulait dire. Incertain de savoir quoi faire, il passa finalement le bras autour de la taille de Paris et appuya la tête contre son épaule, ravalant la boule qui s’était formée dans sa gorge.

— Pourquoi aussi tôt ?

Paris soupira et tendit la main derrière lui pour lui caresser la nuque.

— J’ai réalisé à quel point j’étais près. Mon prochain cycle viral commencera demain, et tu sais que je risque de me transformer à n’importe quel moment à partir de là. J’ai cru que j’avais plus de temps, mais je me suis trompé.

Paris lui caressa un moment la nuque et Roan trouva incroyable qu’il essaie de le réconforter comme ça.
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— Notre cher Roan ici présent est notre version infectée de Sherlock Holmes. Ou peut-être de Miss Marple ? Mais bref, il fait toujours des trucs comme ça. Les gens le bombardaient avec des donuts périmés dans la salle de repos quand il était flic.

— C’est arrivé une seule fois, le corrigea Roan avec un regard sévère. Et c’était toi.
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— Je recrute des gens pour m’assurer que Roan ne disparaisse pas du monde quand je serai parti. J’ai déjà Randi, et j’essaie de savoir qui pourrait l’emmerder suffisamment. Tu peux faire ça, non ?

— Même en dormant.

— C’est bien ce que je pensais. Les ex sont géniaux pour ça, pas vrai ? Je te demande, comme une faveur personnelle, de ne pas le laisser s’isoler quand je serai mort, parce que je sais qu’il le fera. Il commence déjà à négliger son travail à cause de moi.

Il poussa un profond soupir et s’essuya le visage des deux mains.

— Je déteste savoir que je vais le blesser à ce point.

Ouah. Il savait que Paris aimait Roan à un point qui menaçait de faire exploser Diego de jalousie – pourquoi personne ne l’aimait à ce point, lui aussi ? Il était bien plus mignon que Roan, bordel ! –, mais c’était presque trop.

— Pourquoi tu t’inquiètes autant pour lui ? C’est toi qui vas…

Mourir. Il n’arriva pas à finir la phrase, mais il n’en avait pas besoin. Personne n’était plus conscient de sa propre mortalité que Paris.

Ce dernier lui lança un sourire triste à lui fendre le cœur.

— J’aurais dû mourir il y a des années, Diego. Tout ce temps a été un cadeau. Je n’ai pas le droit de me plaindre.

Diego renifla avec dérision.
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Par sourit et se remit à rire. Il n’avait honte de rien. Mais c’était ce que Roan aimait chez lui, n’est-ce pas ? Lui n’avait aucune peur, et Par n’avait aucune honte. À eux deux, ils pouvaient mortifier le monde.
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— Je sais. Merci. J’ai juste… comment dire ça exactement ? « Maman, papa, vous vous souvenez comme j’étais un coureur de jupons au lycée ? Eh bien, je voyais aussi des gars en cachette tout ce temps. Je suis bisexuel, mais l’amour de ma vie est un homme et, oh, les gens semblent toujours avoir envie de le tuer, probablement parce que c’est un irrémédiable petit con. Et aussi, je suis infecté, et mieux encore, par la souche tigre, alors je suis un mort ambulant. Et vous, comment ça va ? »

Il laissa sa tête tomber sur la table avec un bruit sourd dramatique, manquant à peine leurs mains.

Roan lui caressa les cheveux, voulant dire quelque chose de réconfortant sans savoir quoi. Faire des blagues semblait plus simple.

— Tu pourrais commencer par « Bonjour ».
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— Je sais que je ne le dis pas souvent – enfin, de manière sérieuse –, mais je t’aime, tu sais. Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée.

Pendant un long moment, ils restèrent dans le silence alors que la pluie battait de manière régulière sur le toit et que les essuie-glaces battaient à contretemps. Paris savoura la chaleur de cet aveu. Oh, il savait que Ro l’aimait : il l’avait laissé entrer dans sa vie, et ce n’était pas une mince affaire. Roan semblait heureux à l’idée de rester un ermite, un grincheux irritable qui regardait les faiblesses de l’humanité d’un œil distant et cynique.

Après une minute à l’eau de rose – ce qui était probablement une minute de trop pour Ro –, il ajouta :

— Mais que ça ne te monte pas à la tête.

Paris éclata de rire – il avait attendu que son amant dise quelque chose du style – et Ro se joignit à lui. Ils étaient probablement le couple de pauvres cons bizarroïdes le mieux assorti que la vie pouvait offrir. Le fait qu’ils aient réussi à se trouver l’un l’autre était probablement un petit miracle.

Ils devaient en profiter autant que possible.
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— T’es vraiment un sale petit con.

— Quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait ?

Il se massa le bras.

— Qu’est-ce que tu… non, mais je rêve, tu es stupide ou quoi ? Le barman te dévorait des yeux !

— Il sort à peine de ses couches, répliqua Roan en pouffant de rire. Jamais de la vie. Ça fait partie de son travail, plus tu flirtes plus tu as des pourboires. Tu le sais bien.

Dee le regarda comme s’il avait envie de le tuer, mais il se contenta de se pencher vers lui et baisser la voix.

— Je sais reconnaître le vrai flirt du faux. Et je déteste voir comme toutes les têtes se tournent vers toi quand tu rentres dans une pièce alors que toi, tu t’en rends même pas compte. Comment tu fais pour être à la fois aussi intelligent et aussi con ?
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— C’était bien ce qui me manquait le moins dans le monde des humains.

Roan ne put s’empêcher de sourire.

— La paperasse ?

— Ouais.

— Mais c’est bien ça et le gel pour les cheveux qui nous différencient des autres mammifères.

Paris le regarda un instant avant d’éclater de rire. C’était un rire surpris, sincère, qui le faisait se pencher en avant comme s’il avait mal au ventre. Quand il se redressa, il s’essuya les yeux.

— Purée. Comment vous faites pour me faire rire alors que je me sens aussi mal ?

— C’est parce que j’ai une personnalité pétillante.

Gary, le dessinateur de portraits-robots, passait au même moment. Il dut l’entendre, parce qu’il éclata tout à coup de rire. Roan lui jeta un regard noir tandis qu’il s’éloignait.
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Paris Damon Lehane (Damon ? Vraiment ?) était bien signalé comme personne disparue au Canada, après avoir quitté l’Université de Colombie Britannique plus d’un an plus tôt (il avait donc vingt-trois ans). Il n’y avait pourtant aucune mention de son statut d’infecté, ce qui expliquait probablement pourquoi sa disparition n’avait pas fait les gros titres. Une souche tigre disparue, on en parlerait partout. Les gens étaient terrifiés par les tigres. Pour une bonne raison, bien sûr, mais sachant combien leur espérance de vie était courte, cela lui semblait exagéré.
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Il se souvenait d’un groupe de manifestants au bord de la route, agitant des panneaux. Ils étaient de toute évidence opposés à l’ouverture de ce nouveau culte pour les chats, mais avaient décidé de mettre toute leur énergie pour des pancartes anti-félins « Ils devraient être en cage », « Un bon chat est un chat mort », « Plus de chats dans nos jardins ». Roan se demandait s’il existait un site Internet d’où ils tiraient leurs slogans les plus lamentables.
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— Je ne suis qu’un associé. C’est lui le chef, je travaille en dessous de lui.

Et Paris leva les sourcils d’un air lascif, ce qui força Roan à détourner le regard et se frotter le visage à deux mains. Cet enfoiré essayait de le faire rire lui aussi.
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— Tu aimes tes foutus livres plus que moi.

Quand Roan lui adressa un regard noir, Par eut un large sourire. Roan lui donna un coup de coude, espérant ne pas rougir de savoir qu’il avait été surpris en pleine admiration de livres. Que pouvait-il dire ? Ils avaient sauvé sa vie quand il était gosse, les livres l’avaient sorti des hôpitaux, des foyers, des familles d’accueil. Ils l’avaient aidé à voir qu’il y avait autre chose que ce qu’il vivait. Il leur en serait éternellement reconnaissant.
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— Merde, le petit chiot est devenu canon, hein ? dit Paris dès qu’il fut parti. On aurait dû lui demander s’il aimait les plans à trois. Ah, mais bon, tant que tu es dans le truc, il dira oui avec une telle rapidité que tu pourrais croire que son pantalon était attaché avec du Velcro.
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— Tu me fais peur aussi, alors on est à égalité. Et avant que j’oublie, Murphy veut que tu saches que tu n’es plus sur cette affaire, et que si tu tentes de reprendre l’enquête, elle te foutra en taule si rapidement que tu en sortiras avec une brûlure épidermique due au vent.
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