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Citations de Anna Grigorievna Dostoievskaia (4)


En route pour Genève, nous avons fait une halte d'une journée à Bâle. Nous voulions voir au musée local un tableau dont mon mari avait entendu parler. Ce tableau est l'œuvre de Hans Holbein, il représente un Christ ayant subi des souffrances inhumaines, qu'on a descendu de la croix et dont le corps est offert à la décomposition. Son visage boursouflé est couvert de plaies sanglantes et son apparence est horrible. Ce tableau a produit sur Fiodor une impression écrasante, et il s'est arrêté devant, comme frappé par la foudre. Quant à moi, je n'avais pas la force de le regarder :il me faisait trop mal, surtout que ma santé n'était pas très bonne. Je suis allée voir les autres salles. Quand je suis revenue quinze minutes ou vingt minutes plus tard, Fiodor était toujours planté devant le tableau, comme enchaîné. Son visage bouleversé présentait cette expression d'épouvante que j'avais observée dans les premières minutes d'une crise d'épilepsie. J'ai pris doucement mon mari par le bras, je l'ai emmené dans une autre salle et fait asseoir sur un banc, Heureusement, elle n'eut pas lieu : Fiodor se calma peu à peu et, au moment de sortir du musée, il insista pour retourner voir le tableau qui l'avait tant impressionné.
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Je suis allée à la poste, tout à fait sûre de recevoir une lettre dans laquelle il me demanderait de lui faire parvenir de l'argent pour son retour, parce qu'il avait tout perdu. Je suis une étonnante prophétesse: il est arrivé exactement ce que j'avais prédit. La lettre était, comme toujours dans ces cas-là, désespérée; il affirmait que c'était la dernière fois, que maintenant tout irait mieux, qu'il essaierait de mériter mon respect, etc., et, finalement, il me demandait de lui envoyer, sans perdre de temps, cinquante francs pour son retour. Il ajoutait que, néanmoins, il ne pourrait pas revenir avant jeudi. Je savais bien, ai-je pensé, qu'il en serait ainsi. Quelle honte!
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c’est aussi un tendre père de famille pour lequel tout ce qui se passe dans la maison a une grande signification
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Il fallait de l’argent pour vivre, pour payer les dettes ; pour cette raison, malgré la maladie, et quelquefois le lendemain d’une crise, il était nécessaire de travailler, de se hâter, sans même revoir le texte écrit, pourvu que celui-ci pût être remis le jour fixé et rapporter le plus vite possible l’argent qu’on en attendait.
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