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3.77/5 (sur 22 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Originaire de Haute-Loire, Anne Alexandre s’est installée depuis une vingtaine d’années à Clermont-Ferrand, au cœur du pays de la pierre Volvic. Cette auvergnate d’adoption nous dévoile sous un jour nouveau ces paysages sombres de puissance volcanique, en nous faisant partager son amour de l’Auvergne. Éprise de romans policiers et habituée des cours de justice, qu’elle côtoie depuis plusieurs années, Anne Alexandre a crée le personnage de Pauline Vogel, avocate clermontoise, afin de mettre en relief ce métier encore peu connu du grand public. Par ce personnage au caractère bien trempé, passionnée par son métier et lesbienne convaincue, Anne Alexandre nous fait découvrir les coulisses du palais, ses méandres et ses intrigues.

Source : http://www.l-editorielles.com/?post/2009/06/01/Anne-Alexandre
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Contrairement à sa femme, il se félicitait tous les jours de cette jeune fille. Elle avait cuisiné un pâté aux pommes de terre fondant et des îles flottantes en dessert. Au début, elle n’avait été embauchée que pour le ménage et un peu de repassage. C’est elle qui avait proposé de cuisiner le soir. Il prenait souvent son déjeuner à Saugues, dans le petit restaurant en face de la pharmacie. C’était plus pratique pour lui, surtout en hiver. Il s’était persuadé que faire le trajet, pourtant pas très long entre Saugues et son domicile, n’était pas prudent et lui faisait perdre du temps. Il devait bien admettre que c’était arrangeant d’être éloigné de la maison et de sa femme jusqu’en début de soirée. Il se remémorait les premières années de leur mariage, son empressement, ce besoin absolu de passer tout son temps libre avec elle et même de se créer des occasions pour simplement avoir le plaisir de la retrouver, parfois pour une heure, parfois moins. Est-ce que cette envie était morte pour toujours, cette passion éteinte, ou peut-être seulement pâlie ? Vingt-huit ans, ça fait quand même un bail, pensa-t-il, et à son âge, 54 ans déjà, tant de rêves qui ne se sont pas réalisés. Il soupira et posa sa tête sur le haut du fauteuil.
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S’être fait surprendre en fâcheuse position, dans sa voiture avec une jeune fille, par Annie Morand, n’avait en rien changé ses habitudes, tout au plus
haïssait-il férocement la première adjointe. Cette vacharde ne s’était pas contentée de le regarder depuis sa voiture, elle avait ouvert la portière de la BMW pour le traiter de tous les noms d’oiseaux pendant qu’il essayait
maladroitement de remonter son pantalon. Démarrant
brusquement,  il l’avait plantée au milieu de la route.

Avec le recul, il s’était dit qu’il aurait dû l’attraper et lui coller
son poing dans la figure, histoire de lui passer son envie de mettre son nezdans les affaires des autres.

Il lança un regard inquiet autour de lui. Charlotte n’était toujours
pas arrivée, elle ne devait pas avoir l’habitude se lever si tôt un dimanche.
Mais c’était le seul créneau horaire disponible de la journée pour une escapade
sexuelle. A cette heure-ci, sa femme se préparait pour aller à la messe avec sa
mère.
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On devient des inertes dans une contemplation solitaire. Comme tous ces gens qui pianotent sur Internet, enfermés dans leur chambre ou leur bureau. Ils peuvent vaincre des milliers de kilomètres, ils sont connectés... mais ils ne connaissent pour la plupart pas leurs voisins de palier.
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Elle avait beau plonger dans ses souvenirs, le soir surtout, depuis
qu’elle dormait dans la maison de sa grand-mère, elle avait du mal à
reconstituer la vie du village. Adolescente, elle n’avait pas, bien sûr, identifié tous les enjeux, tous les drames qui semblaient
se développer aujourd’hui de manière si paroxystique. Ses préoccupations de
jeune fille étaient bien plus innocentes, folâtrer dans les champs, tourner autour des paysans lorsqu’ils fanaient et rentraient le foin, suivre les chiens derrière les troupeaux de vaches, aider à la cueillette des myrtilles et des fraises des bois.
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Quand j’avais 20 ans et que j’ai commencé dans le métier, à Marseille, j’étais folle d’un gars qui est devenu mon protecteur. En fait, c’est lui qui m’a un peu poussée à faire le trottoir. Bref, quand j’ai compris que je ne l’intéressais que pour le fric que je lui rapportais, on est bête hein, quand on est jeune et amoureuse, quand j’y pense encore aujourd’hui, on est vraiment nouille, nous les femmes, on se laisse embobiner d’un rien. Une belle gueule, de belles paroles, de belles promesses, et on est prises dans l’engrenage, vous savez ce que c’est.
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Telle qu’il
la connaissait, elle devait ruminer quelque chose. Peut-être s’était-elle
finalement décidé à l’humilier avec cette infidélité dans sa propre famille
? Seul Vigouroux savait que c’était Catherine qui lui refusait l’accès de son
lit depuis plus de dix ans. Il la revoyait, les yeux étincelants, lui dire
qu’il pouvait aller trousser toutes les filles de la région, qu’elle s’en
moquait comme de sa première chaussette, ce qu’elle voulait, c’était qu’il la
laisse tranquille.
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Mon père m’impose Andrew, comme une vache doit aller au taureau. Je n ’ai pas eu mon mot à dire. Comme d’habitude, ma mère se tait. Se terre. Elle préfère se cacher plutôt que d’affronter mon père et quand elle prétendra ne souhaiter que mon bonheur, je lui rirai au nez. Elle n’est qu’un meuble de plus dans la maison, que l’on place entre la table basse et la cheminée avec un verre de sherry.
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Les petites serveuses, à peine majeures, étaient le seul auditoire encore sensible
à ses boniments. Du bagout, il en avait, il savait parler aux femmes, mais pour les affaires, c’était une autre histoire.

Poinçonneur n’avait pas franchement de sympathie pour cet homme. Il ne tenait pas à être mêlé à ses histoires et s’éloigna de la voiture avec un geste
vague de la main.
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Je ne m’attendais pas à la trouver si passionnée, insatiable même. J’ai presque peine à croire que c’était la première fois qu’elle se donnait à une femme. C’était comme si une porte s’était ouverte brutalement et qu’elle n’avait qu’une envie, rattraper le temps perdu. Plus les heures avançaient et plus les limites, les réticences, les tabous étaient levés.
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Tous ces
tracas pour des miettes de pouvoir ? Un siège de premier édile d’une
commune ridiculement petite ? Peu importait pour Annie, c’était devenu une
question de principe, de suprématie. Elle était entrée en politique sous la
même étiquette divers droite que Prudhomme. Cela ne rimait à rien, seulement à
se battre pour le plaisir de se battre.
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