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Citations de Anne Benoît-Janin (28)


On m'a parfois demandé pourquoi je donnais autant de place aux règles dans mon film. J'ai été prise de doute. J'ai même comptabilisé les minutes que je leur consacrais : 3 minutes 54 au total ! Faut-il que je justifie ce choix ? Faut-il que je rappelle que les règles sont un frein considérable à l'émancipation des femmes parce que ces quelques jours par mois où elles saignent font peur, parce que, quand elles sont "indisposées", elles sont considérées comme impures, parce que les règles peuvent constituer un handicap physique quand elles sont douloureuses ? Et un handicap technique quand des femmes alpinistes doivent se changer à 8000 mètres d'altitude avec une combinaison pas du tout adaptée ? (p.168-169)
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Mais on leur a appris une chose importante au cours de leur entraînement : l'élément le plus dangereux sur l'Everest n'est pas l'altitude ni la cascade de glace, mais l’orgueil. Au-delà du sommet, elles ont à l'esprit un objectif précieux : rentrer chez elles vivantes ! (p.156)
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Curieusement, pour s'adapter à l'altitude, il faut toujours régresser avant de progresser. Le corps doit s'acclimater au manque d'oxygène : opération qui consiste essentiellement à fabriquer un maximum de globules rouges. (p.100)
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Tout l'entourage de Kalpana lui a reproché de s'être mise en danger. Considérant qu'elle était née et avait été élevée dans une vallée, elle a été accusée d'avoir été trop audacieuse, et trop présomptueuse d'avoir cru pouvoir gravir les montagnes. On lui a même dit qu'elle n'avait pas un corps fait pour grimper. Prendre ce risque en étant mère d'un bébé était une faute de plus. "Je n'osais plus sortir car tout le monde se moquait de moi et riait dans mon dos. Il n'y avait personne pour m'encourager et me dire que mes choix et mes rêves étaient légitimes. Alors je suis restée tranquille. J'ai repris mon travail, mais je ne voulais même plus aller en reportage sur le terrain..."
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Pasang souhaitait développer l'éducation et l'accès aux soins pour toutes les Népalaises. C'est pour cette raison que nous avons crée la fondation, pour construire l'école et le collège Pasang Lhamu. ...Avec la première femme guide de haute montagne suisse, Nicolle Niquille, nous avons aussi construit un hôpital à Lukla. C'était le rêve de Pasang et nous avons essayé de le réaliser. Sonam souligne la générosité de Nicole : clouée dans un fauteuil roulant à la suite d'un accident en montagne, elle a choisi de financer ce projet d'hôpital avec l'argent de ses assurances.
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Shailee [ Basnet ], quand je l'interrogerai sur son ressenti en tant que femme alpiniste [dira ] que ce n'est pas le fait d'être un homme ou une femme qui fait la différence sur la montagne : "Je suis petite, je pèse moins de 50 kilos. Si j'étais un homme de cette taille et de ce poids, j'aurais sans doute les mêmes capacités physiques. (...) Moi, j'ai la force qu'il faut pour un corps comme le mien et les jambes assez longues pour gravir les montagnes et en revenir vivante. La montagne s'en fiche de savoir si vous êtes un homme ou une femme. C'est davantage l'injonction sociale "On ne peut pas aller au sommet de l'Everest parce qu'on est une femme..." qui pose problème." (p.157)
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Maya Sherpa : "Pourquoi faut-il toujours que les femmes aient à prouver ce dont elles sont capables ? Jeune, j'ai dû démontrer à ma communauté, à ma famille, à mon pays, au monde entier, que les femmes pouvaient agir comme les hommes. Plus âgée, il a fallu que je prouve que je n'étais pas plus faible qu'un homme. Et maintenant que j'ai un enfant, je dois encore donner le gage que je peux aller en montagne tout en étant une bonne mère. Est-ce que, très âgée, je devrai encore prouver que les vieilles dames peuvent faire autant que les vieux messieurs ? Sans cesse nous devons faire nos preuves ! Notre société doit changer de mentalité : les femmes ne sont pas sans force, les mères ne sont pas sans force, nous valons bien les hommes !" (p.144)
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Une autre pancarte éducative porte sur la protection d'un animal en voie de disparition, aujourd'hui tristement célèbre : le pangolin. A l'heure où j'écris, nous sommes confinés pour nous protéger du coronavirus. Et cet animal, prisé pour ses écailles supposées riches de vertus curatives, est accusé d'avoir transmis le virus à l'homme. Kalden nous avait expliqué que la carapace en grosses écailles du pangolin se vend cher car elle est utilisée pour fabriquer des gilets pare-balles. Pauvre bête ! (p.130)
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Dawa Yangzum Sherpa : "Aller au sommet n'a pas été si difficile, ça s'est même révélé facile, mais les allers-retours sur cette montagne, ça, oui, c'était très dur ! Je devais sans arrêt monter et descendre en traversant l'Ice Fall. J'ai aussi porté trois bouteilles d'oxygène depuis le camp 2 jusqu'au col Sud, ce qui était bien plus éprouvant que de faire le sommet !" (p.119)
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Kalpana Maharjan : "J'ai fixé un endroit où j'allais m'arrêter, or, quand il a fallu que j'aille un peu plus loin, ma volonté a pris le relais. Le corps a beau être fatigué, si l'esprit est prêt, il l'entraîne. Avec une fort volonté, il est possible de dépasser les capacités de son corps !" (p.102)
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Danzee Sherpa : "C'était plus dur pour nous que pou eux. On était des porteurs pauvres, eux portaient de beaux habits... Alors, l'Everest, pour nous, pfft ! - elle fait une grimace méprisante avec sa bouche -, ça ne veut rien dire. (...)
Nous, les porteurs, on est méprisés, on est vraiment le bas de l'échelle. Ceux qui ont fait des études, eux, bien sûr, ils comprennent que l'ascension de Pasang est importante. mais porter les charges des alpinistes, comme le fait ma soeur, c'est plus dur que d'escalader l'Everest. Si les porteurs ne sont pas derrière les grimpeurs, ils ne réussissent pas, c'est sûr ! (...)
Il y a des gens qui ont envie d'être célèbres, d'être connus, de réaliser des choses, et puis il y a des gens encore plus pauvres que ma soeur, pour qui le nom même de l'Everest ne signifie rien. Ils veulent du pain, pas le sommet ! Ma soeur a 54 ans et elle porte toujours. le mérite, c'est à ces gens-là qu'il revient !" (p.49-50)
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Anne Benoît-Janin
Pasang, comme beaucoup d'enfants de son village, est très peu allée à l'école. Son avenir était tout tracé, ses parents lui ayant trouvé un mari. Mais cette fille décidée, têtue même, n'avait pas l'intention de devenir mère si tôt. Vers l'âge de 16 ans, elle part à Katmandou. On imagine mal ce que devait représenter alors pour une petite fille des montagnes, la découverte d'une grande ville, en même temps que celle des voitures, de l’électricité et de l'eau courante, et ceci sans maîtriser complètement la langue nationale, le népali...Une coutume, encore très observée au Népal, veut que les mariages soient arrangés sans l'avis des promis. Pourtant, Pasang a la force morale de fuir sa famille pour vivre son amour.....Elle avait déjà fait preuve de courage et d'indépendance en dénonçant le mariage arrangé par ses parents, cette fois, elle prend son envol en se lançant dans une aventure professionnelle autonome.
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Ce pays, riche de plus de cent ethnies différentes, dotées pour la plupart d'une religion spécifique, d'une culture propre, d'une langue particulière, est une véritable mosaïque. Cependant, le trait commun de toutes ces ethnies, parmi lesquelles hindouistes et bouddhistes sont majoritaires, est la place de la femme. La belle-fille, tout particulièrement, mais aussi la femme mariée ont un statut extrêmement contraint qui les rend très vulnérables. Comme presque partout dans le monde, au Népal, la femme n'est pas l'égale de l'homme !
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Je repense à ce que Shailee [Basnet] disait à propos des femmes qu'elles avaient rencontrées à travers le monde : "Peu importe d'où nous venons, nous sommes toutes des faisceaux d'énergie contenus depuis trop longtemps. Nous sommes des femmes puissantes, des plus sophistiquées aux analphabètes les plus défavorisées. Nous les avons vues briser les plafonds de verre. En tant que femme et en tant que communauté marginalisée, notre temps est venu. Nous sommes imparables !" (p.166)
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Dawa Yangzum Sherpa : "La montagne ne regarde pas si tu es un homme ou une femme. Qui que tu sois, tu dois agir de la même façon. Pour nous les femmes, rester longtemps en montagne peut parfois être plus compliqué, mais l'alpinisme n'est pas un sport qui distingue les genres." (p.120)
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Eloïse Jha à propos de la culture népalaise :
"C'est un peuple très facile à approcher, mais qui a une face cachée extrêmement compliquée à comprendre. Les Népalais cumulent les castes, les discriminations ethniques, les conflits de territoire, et des traditions très ancrées. Tout cela en fait un pays très complexe." (p.108)
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C'est ainsi qu'il y a parfois la queue au sommet de l'Everest ! En mai 2019, une photo insensée de l'alpiniste Nirmal Purja est devenue célèbre. On y voit un incroyable bouchon sur l'arête sommitale où quelque trois cent vingt personnes piétinent en file indienne. les alpinistes attendent leur tour pour fouler le toit du monde, à cette altitude qu'on surnomme "zone de la mort". A plus de 8500 mètres, l'oxygène manque à ce point qu'il est possible de mourir en quelques heures. (p.102)
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J'ai éprouvé cet état qui s'installe au fur et à mesure qu'on s'élève et que l'oxygène se fait rare. Les capacités de jugement sont réduites (plus je grimpe en altitude, moins je gagne de parties de tarot !) et notre ressenti change. (p.94)
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En abordant le Népal, il faut bien considérer que le pays est construit de manière très complexe autour d'ethnies et de castes. Il existe des rivalités, des inégalités... Il y a ceux qui ont le pouvoir et ceux qui, miséreux, n'en perçoivent que des miettes... Même si le régime des castes a été abrogé en 1963, il continue d'être un marqueur important dans les comportements sociaux. (p.32)
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Nous avons ainsi découvert que le Népal est le pays le plus pauvre d'Asie du Sud, et que son niveau de vie est l'un des plus bas du monde. La moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (moins de 2 euros par jour) ; 40 % des plus de 16 ans (50 % des femmes) ne savent ni lire ni écrire : 80 % de la population est regroupée dans des villages isolés où est pratiquée une agriculture de subsistance ; le taux de mortalité infantile est très élevé : vingt-quatre mille enfants meurent de diarrhée chaque année. (p.19)
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