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Citation de historia


Walter Buster, dit Wally Buster, est un sacré gaillard. Il mesure près de deux mètres. Il est fort et gras comme un ours. Grâce à sa carrure de séquoia géant, il n’y a pas beaucoup de monde qui l’embête. Ses vêtements sont tellement crasseux qu’ils sont devenus durs et lisses, aussi doux que les cuissots de « La Louve », la danseuse du saloon. Son chapeau en peau de poisson est tordu et sent la morue. Ses bottes difformes ressemblent à des navires à vapeur, et sont aussi lourdes et pointues que le bateau Islander.

Wally a une tête patibulaire. Ses yeux noirs et huileux sont trop grands pour leurs trous. Ça lui donne un air étonné. Ses cheveux sont mous, et noir et blanc comme un putois. Sa moustache taillée en équerre a la couleur de l’écureuil. Wally dit que sa mère était écossaise, et son père, une sale moufette. Ce n’est pas pour rire que Wally dit ça — il n’aime pas trop rire — ; c’est parce que son père lui a volé un jour un chariot et un cheval, et qu’il le déteste. À voir sa tête, on ne dirait pas que Wally aime les trucs de fillette ni les bijoux. N’empêche qu’il porte une médaille autour de son cou poilu. Elle est en argent, et le nom « W. Buster » est gravé dessus.

Ce qui gâche l’allure de Wally, c’est son haleine de carcasse. Un Chinois lui a fabriqué une fausse molaire en os de caribou qui se ferme avec une vis en argent. Elle lui sert de coffret où cacher ses trésors les plus chers. Quand Wally ouvre la bouche, c’est le diable qui vous chante une berceuse.

Mais ce qui est bien avec Wally, c’est qu’il ne parle pas beaucoup. Il est plutôt du genre qui frappe ou qui tire. Ça, il ne faut jamais l’oublier.
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