AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Anne Bernard-Lenoir (34)


Soudain, de gigantesques fossés apparurent.
Les Badlands de l’Alberta offraient une
vision spectaculaire de falaises et de buttes
ravinées par le ruissellement des eaux. Plus
de dix mille ans auparavant, la fonte des
glaciers avait creusé une vallée profonde où
logeait maintenant la rivière Red Deer. La
forte érosion avait mis à nu des roches de la
période du crétacé, révélant la présence de
nombreux ossements de sauriens. Drumheller
se situait en bordure de la rivière, en plein
coeur de cette vallée des dinosaures…
Commenter  J’apprécie          70
Emmy regarda ses amis, qui semblaient détendus et
plongés dans leurs pensées. Elle poussa un gros soupir.
Dès le premier jour de cette aventure, elle s’était sentie en
sécurité à leurs côtés, malgré le fait qu’ils ne paraissaient
pas toujours s’intéresser à cette histoire pour les mêmes
raisons qu’elle… Elle avait l’impression que Félix était surtout
attiré par le défi intellectuel que représentait cette
énigme à résoudre, alors que son frère cherchait surtout
à se faire peur ! Cela n’avait aucune importance. Sans eux,
jamais elle n’aurait mis les pieds sur cette île maudite…
Commenter  J’apprécie          70
Après avoir forcé la porte, les deux hommes pénétrèrent à l’intérieur du poste de police. Entrer dans ce genre d’endroit sans y être attendu constituait une expérience franchement exaltante !

Pour une fois, il n’était pas question d’y rencontrer un officier hautain aux galons flamboyants, ni d’y subir un interrogatoire ou d’y purger une peine d’emprisonnement.

La raison de la présence en ces lieux des deux intrus était tout autre…

Ils firent le tour du poste, qui avait été déserté à midi. Les rayons obliques du soleil traversaient les barreaux de l’unique fenêtre et balayaient le plancher d’une lumière éclatante.

Cette baraque était bel et bien la plus vaste de toutes celles bâties dans le campement de Beaver ! Et la rumeur à son propos se confirmait : les cachots, aussi somptueux que de vieux pièges à castor, s’y comptaient par dizaines.

En se dirigeant vers la pièce principale, un des hommes – au tour de taille imposant – ramassa sur le plancher une bouteille de rhum presque pleine, qui avait été sans doute confisquée. Il en but une gorgée, s’essuya la bouche du revers de la manche et passa le flacon à son acolyte. Celui-ci avala une bonne rasade.

— C’est l’heure, Fleming, déclara-t-il.

Ils échangèrent un sourire.

Puis, le plus costaud des deux sortit du matériel de son sac en toile et commença à s’intéresser à l’objet de leur visite : le coffre-fort.
Commenter  J’apprécie          60
- Pistou, Pistou, appelle Nina.

Au bout du quai, quelqu’un a laissé un grand parapluie, un panier en plastique troué et une paire de grosses chaussures. Soudain, je vois un drôle d’objet d’un rouge lumineux au pied des marches qui mènent au quai.

- Regarde !

Nina a vu mon doigt pointé dans la direction et elle s’approche du lieu à toute vitesse. Elle se penche pour ramasser cette mystérieuse trouvaille en forme de lacet et se tourne vers moi en me montrant l’objet :

- C’est le collier de Pistou !

Nina a raison. Il s’agit bien du ruban satiné couleur framboise qui ne quitte jamais le cou de Pistou !

- Misère de misère, murmure Nina, l’air inquiet.

Je sors ma grosse loupe pour observer le collier de Pistou de plus près. Il n’est ni cassé ni coupé, mais dénoué.

- Je crois que ce collier était mal attaché et que notre chat l’a perdu au cours de sa promenade, Nina, lui dis-je en le faisant virevolter sous son nez.

- Il pue ! s’écrie Nina en grimaçant.

Intrigué, je place le ruban rose sur mes moustaches :

- Pouah ! Tu as raison ! Il sent le poisson pourri !
Commenter  J’apprécie          60
Félix et Léo ne lui répondirent pas. Ils étaient en
quête de choses insolites, et les vieux machins, comme
disait Julien, étaient loin d’être dénués d’intérêt pour eux !
Bien au contraire, il leur suffisait d’être dans des lieux où
l’histoire avait inscrit sa marque pour que leur imagination
travaille et que leur désir de fouiner s’amplifie.
Commenter  J’apprécie          60
Nina est furieuse. Je devine les gros mots qui vont sortir de sa bouche !
- Espèce de ...
- Non, Nina, retiens-toi ! lui dis-je. Partons d'ici, plutôt. Laissons cet imbécile avec ses poissons stupides et allons voir Rose avec Pistou.
Commenter  J’apprécie          50
Bobcat était reparti en expédition. Il s’était écoulé deux mois depuis les péripéties de Ti-Khuan dans la forêt. Après ces terribles incidents, mon ami ne perdit pas son travail ; apprenant les raisons de sa défection, le photographe Will McFarley ne pouvait que lui pardonner de ne pas l’avoir accompagné pendant l’ascension du massif de Whitehorn.

Quant à moi, je vivais toujours à Laggan, le camp de base des travailleurs engagés par la compagnie Canadian Pacific Railway, chargée de la construction de la première voie ferrée transcanadienne.

Depuis le mois de juin, chaque train provenant de l’est déversait dans le coin des dizaines d’hommes proposant leurs services. La besogne ne manquait pas, et certains s’y attelaient jour et nuit. Pourtant, le chantier prenait du retard, et le travail à accomplir demeurait colossal. Crottin de citrouille, l’été 1884 était exécrable ! La pluie ne cessait de tomber, gonflant les eaux de la rivière Kicking Horse, qui débordait et inondait les terrains plats. Les glissements de terrain provoquaient le déplacement d’immenses plaques de terre. Les avalanches déclenchées par les opérations de dynamitage rasaient le pan de montagnes, arrachant les arbres, qui dégringolaient des sommets comme des fagots d’allumettes géantes. Des ponts qu’on venait de construire s’affaissaient, emportés par les eaux tumultueuses des rivières. La voie ferrée n’avait toujours pas fini de franchir le col du Cheval-qui-Rue. La Grande Pente était un tronçon terrifiant long d’une dizaine de kilomètres qui descendait de la montagne. Son inclinaison était vertigineuse : quatre pour cent et demi. La première locomotive qui l’avait empruntée avait fini sa course dans la rivière, tuant trois hommes.
Commenter  J’apprécie          50
― Tu penses que La Joue Ronde a été volée, Rose ? (…) Qui aurait pu faire une chose pareille ?

― Je n’en ai aucune idée. Quelqu’un a pu prendre cette toile pour se venger du directeur, sachant qu’il serait furieux de constater sa disparition.

― Se venger de quoi, saperlipopette ? m’interroge Louis.

― Monsieur Groin a tant de défauts que je ne serais pas surprise d’apprendre que nous avons chacun une bonne raison de lui en vouloir ! À moins que quelqu’un ait voulu lui faire une blague…

― Cette personne ignore que le directeur n’a aucun sens de l’humour, rétorque Louis.

― Enfin, dis-je, je vois un dernier motif à ce vol. Le directeur est devenu un peintre renommé. Ses toiles valent très cher. Le voleur a dérobé La Joue Ronde pour la vendre sur le marché des œuvres d’art et en retirer une fortune.

Nina et Louis me dévisagent, comme si je venais de prononcer des mots grossiers. Puis ils éclatent de rire (…)

― Tant qu’à imaginer des choses pareilles, pourquoi ne pas supposer qu’un résident de La Patoche, tombé amoureux du portrait de la grosse dame qui mange une banane, l’a volé pour le suspendre dans sa chambre ?

― Le contraire me paraît plus probable, déclare Nina. Un résident, qui déteste La Joue Ronde, l’a habilement fait disparaître.
Commenter  J’apprécie          50
Le petit fauve avait quitté l’allée sans arbres et fui les lumières blanchâtres et brillantes de la ville qui dissipaient toutes les zones d’ombre. Sa silhouette élancée se déplaçait avec souplesse et puissance entre les buissons. Parfois, la tempête poussait de longs gémissements et des tourbillons glacials le forçaient à ralentir. Il s’immobilisait durant un court instant, les yeux mi-clos. Son épais pelage d’hiver le protégeait contre les plus basses températures.
Commenter  J’apprécie          50
La jeune femme repartit en direction du port. Malgré l'aplomb dont elle venait de témoigner devant cette dame fort inquiète, elle ne se sentait pas du tout rassurée. Était-elle venue trop tard pour sauver la médecin des griffes des rôdeurs de l'Anse aux Sirènes?
Commenter  J’apprécie          50
Je préfère caresser l'ours dans le sens du poil, lui répond-elle, déclenchant une nouvelle pluie de rires.
Commenter  J’apprécie          40
— Qu’est-ce que tu fabriques ici? me demanda-t-il, intrigué.

— Je cherche Ti-Khuan Wu.

— Son nom ne me dit rien, mais cela ne fait pas longtemps que je suis arrivé, lâcha-t-il. Malgré l’événement, les gens sont tous repartis travailler!

— Quel événement?

— On a retrouvé un Chinois dans la rivière ce matin.

Mon coeur s’arrêta net.

— Un jeune? bredouillai-je, bouleversé.

— Dans la vingtaine, il me semble.

J’avalai ma salive, à moitié rassuré. Crottin de citrouille! Je savais que Ti-Khuan paraissait plus âgé qu’il ne l’était, mais pouvait-on lui donner plus de vingt ans?

— Ce Chinois, il était… mort? voulus-je savoir.

— Il n’était pas en train de se baigner, pardi! Quand on l’a repêché, on a tous pensé qu’il s’était noyé. Mais, quand la police montée est venue sur les lieux pour l’examiner, elle a découvert en enlevant son foulard qu’il avait été étranglé avec une corde.

— C’est horrible, murmurai-je, affolé.

— Ouais… répondit l’homme en haussant les épaules. Faut que je te laisse, je dois aller chercher du bois.

— Où ça s’est passé? me renseignai-je avant qu’il s’éclipse.

— On l’ignore. Le corps du gars a dû être emporté par le courant. Il a été retrouvé près d’ici, sous le pont. Allez, salut!

L’homme disparut pour de bon.

Pris de panique, je restai seul avec Wednesday et Kiaokéli, qui me regardaient de leurs grands yeux attendris. La disparition de Ti-Khuan était-elle liée à la découverte du Chinois dans la rivière? Qui était cet homme qu’on avait étranglé et jeté dans le courant tumultueux de la Bow? Ti-Khuan ne pouvait pas être parti plus tôt en expédition avec MacFarley, car ses affaires attendaient dans la tente, et Kiaokéli, qui faisait partie de leur équipe et transportait leurs bagages, se trouvait à mes côtés! Je n’avais qu’une seule idée en tête: me rendre à l’hôpital temporaire de Laggan pour vérifier si mon ami n’y avait pas été admis comme blessé.
Commenter  J’apprécie          40
La tempête avait apporté quinze centimètres de neige sur les monts Selkirk, et les parois du canyon étaient d’une blancheur étonnante à la lueur de la lune.
Il jugea l’endroit parfait; il y avait juste assez de lumière pour qu’il agisse avec discernement, et juste assez de noirceur pour qu’il mène son affaire à l’abri des curieux.

À l’approche des fêtes et en raison des conditions météorologiques difficiles qui ralentissaient la progression des travaux sur le chantier de construction de la voie ferrée, les habitants du campement avaient plus de temps pour vaquer à leurs occupations, leur préférée étant de passer leurs soirées dans les saloons. Il ne risquait pas d’être dérangé. Personne ne s’aventurerait sur ce sentier glissant si tard dans la nuit.

Il vérifia la position des deux corps au fond de la calèche.

Le cheval était confiant. Il l’approcha du gouffre, au creux duquel on entendait couler les eaux de la Beaver.

Une fois qu’il fut prêt, il piqua la croupe du cheval avec la pointe de son couteau et poussa la calèche, qui glissa hors du sentier. La bête se cabra et rua, emportée par le poids de l’attelage, qui dévala la pente.
Commenter  J’apprécie          40
Comme l'équilibre et la roulade, que nous avons déjà étudiés, la roue paraît facile à exécuter, leur dis-je. La vérité, c'est qu'il est bien difficile de réussir une roue parfaite ! Car il ne s'agit pas simplement de tendre les bras en l'air et de se lancer en avant, en tournant comme un vieux moulin à vent.
Commenter  J’apprécie          30
Au fond de cette cabane sordide, Laura était transportée par une émotion peu commune. Plus rien ne lui semblait plus précieux que cette rencontre avec le lynx roux. Plus rien ne lui semblait plus intense que ce contact privilégié entre leurs deux espèces qui peinaient tant à cohabiter sur Terre… Laura se sentait maintenant unie au destin du petit fauve. Ils partageaient la même cachette et devaient se protéger des mêmes prédateurs. Ce n’était peut-être pas un hasard si le félin ne montrait aucune agressivité à son égard… Était-il encore sous l’effet des sédatifs ou savait-il qu’il n’avait rien à craindre de cette fille ébouriffée vêtue d’un gros habit de plastique qui avait surgi auprès de lui et l’observait avec douceur ?

« Que va-t-il nous arriver ? » songea Laura.

La question ramena la jeune femme à la réalité. Elle rentra aussitôt son pied botté sous la tenture et s’approcha instinctivement de la cage où se trouvait le lynx roux que les individus avaient volé à la clinique vétérinaire de Gaspé.

C’est à ce moment précis que la porte de la cabane s’ouvrit.
Commenter  J’apprécie          30
Soudain, de gigantesques fossés apparurent.
Les Badlands de l’Alberta offraient une
vision spectaculaire de falaises et de buttes
ravinées par le ruissellement des eaux. Plus
de dix mille ans auparavant, la fonte des
glaciers avait creusé une vallée profonde où
logeait maintenant la rivière Red Deer. La
forte érosion avait mis à nu des roches de la
période du crétacé, révélant la présence de
nombreux ossements de sauriens. Drumheller
se situait en bordure de la rivière, en plein
coeur de cette vallée des dinosaures…
Commenter  J’apprécie          30
Le docteur Ouate a trente-quatre ans. Il est doux et attentif ; il bégaie un peu car il est très timide. Ses cheveux sont blonds, coupés courts. Il a des lunettes carrées et porte toujours une vieille écharpe. Celle-ci m'a effrayée, au début. Prouvait-elle qu'il était incapable de soigner un simple mal de gorge ?
Commenter  J’apprécie          20
Pistou ne sent jamais le poisson pourri. C’est un animal de compagnie, la mascotte de La Patoche. Il est entretenu comme une peluche pour pouvoir être dorloté par les résidents. C’est un chat thérapeutique, un chat guérisseur, un chat formidable. Il ne peut pas sentir le poisson pourri.
Commenter  J’apprécie          20
L’arpenteur avait laissé la porte de la cabane entrouverte et s’était installé sur la galerie, face au soleil, pour laver ses chaussettes. L’individu qui l’espionnait depuis un moment attendit qu’il aille remplir son seau avec l’eau du ruisseau et que sa silhouette disparaisse au coin du baraquement pour s’introduire à l’intérieur avec l’agilité d’un jeune cougar.

Il y avait là une trentaine de lits, des armoires, des monceaux de draps et de couvertures pêle-mêle, des cordes pendues à des crochets et des instruments d’arpentage. Le fouillis était indescriptible. Chaque couche présentait une planche de bois sur laquelle on avait gravé les initiales de son occupant.
L’intrus se mit à marcher sur la pointe des pieds le long des rangées, en scrutant les écriteaux pour trouver les initiales « L.M. » ou « L.MA. ». Il devait tendre l’oreille et, au moindre bruit suspect, il se faufilerait sous un lit.

C’est en arrivant au fond de la pièce qu’il aperçut ce qu’il cherchait. Le nom était écrit au complet sur un morceau de cuir.

L’individu sortit son poignard et exécuta la tâche qui l’amenait dans ces lieux.
Commenter  J’apprécie          20
J’étais en train de penser au fait que je venais de sauver des flammes la baraque du croque-mort lorsque j’entendis un branle-bas à l’extérieur. Les pas étaient pressés, et les voix, sourdes. On tapait des bottes contre les rondins de la cabane. En l’espace de quelques secondes et sans que j’eusse le temps de réagir, Desmond entra dans la boutique, dans la pièce voisine de celle où je me trouvais et dont je n’étais séparé que par un rideau opaque. Je distinguai une voix de femme.

— Gustave… Quelle aventure ! lança-t-elle d’un ton exprimant le soulagement.

La porte de la cabane claqua, et on glissa son verrou. J’entendis des bruits de vêtements et le frottement de tabourets sur le plancher.

— Alicia…

Paniqué, je compris que Desmond était en compagnie de sa bien-aimée ! Crottin de citrouille, si je ne bougeais pas de ma place, j’allais être témoin d’un rendez-vous d’amour, comme disait Ti-Khuan !

Desmond et Alicia ne pouvaient pas m’apercevoir, mais ils n’allaient sans doute pas tarder à pénétrer dans le bureau pour se servir une tasse de thé. Je serais forcément découvert ! Que pourrais-je leur annoncer? Que j’avais été surpris par leur arrivée, alors que je n’avais aucun droit de me trouver sur les lieux ? Je pouvais parler de la bouilloire qu’ils avaient oubliée sur le feu. Dans tous les cas, je devais agir vite !

Deux solutions s’offraient à moi : je pouvais sortir de ma cachette d’un air penaud, en traversant la pièce voisine et en m’excusant — rien qu’à y penser, j’en avais la chair de poule ! — ou sortir de la cabane par l’unique fenêtre du bureau.

— Alicia, si j’avais pu imaginer qu’un jour nous pussions être ensemble ainsi… murmura Desmond, qui avait retrouvé sa verve depuis la veille.

Je décidai de sortir au plus vite par la fenêtre du bureau.

Sans faire de bruit, je grimpai sur une chaise et agrippai la poignée de l’ouverture. Tandis que je tentais d’ouvrir la fenêtre, qui paraissait coincée par la glace formée sur le cadre extérieur, Desmond et Alicia poursuivaient leur conversation.

— Tout à l’heure, en vous attendant dans votre atelier, j’ai commencé à nous préparer du thé, se souvint-elle. En voulez-vous une tasse ?

— Je crois que ce n’est pas le moment, Alicia.

— Pourquoi n’avez-vous pas voulu laisser ce cercueil dans la tente-morgue, avec la charrette que nous venons d’y déposer ?
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anne Bernard-Lenoir (31)Voir plus

Quiz Voir plus

The Book of Ivy - avez-vous bien lu ?

Comment s'appelle la soeur d'Ivy ?

Carrie
Calie
Karine
Callie

10 questions
86 lecteurs ont répondu
Thème : The book of Ivy de Amy EngelCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..