Je viens de rencontrer mes passeurs. Ces hommes font désormais partie de ma vie : ils vont m'aider à la quitter.
Je les ai sentis rigoureux, exigeants, prudents. Et engagés à me tendre doucement la main. Des passeurs.
Une autre médecine qui, quand elle ne peut plus soigner le corps, se décide à soigner l'âme.
Il a donc fallu m'exiler, partir en Belgique où j'ai vécu enfant, pour pouvoir être accompagnée avant de mourir dans la douceur d'une main tendue. p.112