Bande-annonce de "L'Opale de Feu - Tome 1 : La Terre"
Le front plissé, elle tâtonna mentalement, cherchant une impression, une
étincelle de vie, qui lui rappelait son anima. Des gouttes de sueur se formè
rent sur son visage sous l’effort de concentration.
Soudain, l’image d’un long fil doré s’imposa à son esprit. Il semblait tissé
de soie et palpitait devant elle. Son esprit le remonta, comme si elle
posait une main après l’autre sur une corde. Peu à peu, le fil d’or se dé
roula jusqu’à l’âme de l’anima.
Tout à coup, un flot de sensations l’assaillit. Les sons de la rue lui
parvenaient soudain à plein volume, un concert de conversations, de
bruits de pas, de sabots, de roues sur les pavés. Des rires, des volets qui
claquent, un vol de mouettes aux cris caractéristiques...
Lorsqu’une quinzaine de soldats à l’Ouroboros apparut face à leur groupe
dans l’avenue principale, Cateline détourna la tête vers les bâtiments qui
bordaient l’artère. Elle se figea devant son propre visage placardé sur le
mur.
Forte récompense... Dangereuse... Prévenir immédiatement les autorités...
Ses yeux vairons s’agrandirent d’indignation. Elle réalisa alors la folie qu’ils
commettaient en pénétrant dans une ville de l’Empire.
Antas se tourna vers la direction qu’elle fixait. Il esquissa un sourire en
coin et se pencha sur elle si près que son souffle lui chatouilla l’oreille. Un
mélange de confusion et d’agacement la traversa lorsqu’il lui murmura d’
un ton moqueur :
— Dangereuse hein ?
Personne à part Kaslane, bien sûr.
Celle-ci représentait bien plus qu’un simple animal de compagnie, bien plus encore qu’un compagnon intelligent. C’était son anima, celle dont l’âme était liée à la sienne. Reflet l’une de l’autre, la chatte sauvage avait des yeux vairons semblables à ceux de Cateline. Leur attachement magique leur permettait de communiquer par télépathie et de partager certains attributs, comme les griffes rétractiles ou une vision nocturne améliorée.
Soudain, les soldats tirèrent leur épée. Ils la brandirent en avant et, dans un grand cri à l’unisson, lancèrent leurs montures au galop. Ils se dirigeaient droit sur le petit campement.
Ébranlées, Cateline et Varagna restèrent figées, interdites. Les inconnus attaquaient, arrachant des mottes de terre, écrasant les hautes herbes sur leur passage. Le grondement des sabots emplissait la plaine et semblait se répercuter sur les montagnes, le sol tremblait sous la charge. Les Sajaras, pris au dépourvu, ne pouvaient ignorer les intentions hostiles de ces étrangers. Après un instant de flottement, chacun attrapa son arme et se tint prêt à défendre chèrement sa vie. La fuite ne leur apporterait pas le salut : les chevaux étaient bien trop rapides et la forêt trop clairsemée pour les arrêter.
Personne à part Kaslane, bien sûr.
Celle-ci représentait bien plus qu’un simple animal de compagnie, bien plus encore qu’un compagnon intelligent. C’était son anima, celle dont l’âme était liée à la sienne. Reflet l’une de l’autre, la chatte sauvage avait des yeux vairons semblables à ceux de Cateline. Leur attachement magique leur permettait de communiquer par télépathie et de partager certains attributs, comme les griffes rétractiles ou une vision nocturne améliorée.
Son lien avec un chat sauvage n'était probablement pas étranger à son sentiment de singularité. D'aussi loin que remontent les souvenir de son peuple, jamais un félin n'avait accordé sa confiance à un humain dans une association d'âmes. Ces animaux étaient connus pour être indépendant et imprévisible. La différence a toujours rendu l'homme méfiant, et celle de Cateline n'y faisait pas exception.
L’homme aux longs cheveux blancs pivota face à Cateline, pour contrer une autre attaque avec son épée ensanglantée. Leurs regards se croisèrent et elle esquissa un mouvement de recul : ses yeux étaient aussi foncés que sa chevelure était claire. Cette noirceur semblait refléter son âme et rendait son visage terrifiant.