La répétition est une légitimation. Vous répétez ce que vous avez surtout voulu fuir, ce qui vous a fait souffrir, mais pourquoi ? Pour en quelque sorte pardonner. Légitimer après coup une souffrance passée. Personne n’est coupable, ni vous ni eux, ils n’auraient pas pu faire autrement, la vie est ainsi. Comme si la fatalité signait la possibilité même de la survie. Cette loyauté nous aveugle, nous dépasse. Elle est comme un instinct sacrificiel qui ferait remonter des limbes jusqu’au présent la scène traumatique si bien enfouie. Vous croyez réparer, et là où vous mettez le plus d’énergie à ne pas répéter ce qu’ont fait vos parents, vous rentrez dans leurs traces sans vous en rendre compte, vous égalisez le sol et vous leur pardonnez en faisant comme eux.