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Citations de Anne Dufourmantelle (399)


« On ne peut pas construire des nuages. Et c’est pourquoi le futur que l’on rêve ne devient jamais vrai. », écrit Wittgenstein. Le rêve est un futur antérieur qui ne consiste pas à prédire mais à réorganiser ce que nous croyons muet ou sans possible, à raconter une projection dans une action perdue. (..)
Le rêve ne dit pas ce qui va arriver, il inaugure un chemin autre. Si je ne rêve pas, je n’ai pas de lieu en moi où puisse s’espérer le temps. Le temps est comme le sang du rêve.
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Se sentir vivant - entièrement vivant - est rare. La joie est la seule sensation humaine qui nous totalise.
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On ne revient jamais de voyage, d’aucun voyage. Quand on part, on ne revient pas le même, et c’est ce dépaysement, parce qu’il fait écho à nos fragmentations intérieures, qui brutalise nos accoutumances, tant il est vrai que nous percevons le monde avec des préenregistrements continuellement tamisés parce que nous pensons déjà, savons déjà, anticipons, devinons, pressentons, pour ne pas être attrapés trop brusquement par l’inouï. Ainsi va l’amour quand il est de foudre. Il offre tous les dépaysements possibles au détour de la rue d’à côté.
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Il n’y a pas de seuil à la douceur, plutôt une continuelle invitation à être contaminée par elle, qui peut se briser en un instant.
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L’émotion est absolument involontaire, elle est un pur événement intérieur, elle arrive, c’est tout, vous surprend, vous désarme, insiste et bouleverse l’ordre des pensées comme tout autre ordre d’ailleurs.
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Lorsqu’un évènement est vécu complètement et en conscience, le temps s’accomplit. Il se boucle et, à la fois, s’ouvre dans toutes les directions.
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La nuit est notre amplitude secrète. L'espace de notre folie intime, mutique. La nuit enregistre nos peurs et nous en délivre, le jour, par l'effet d'une amnésie bienfaitrice dont l'angoisse est le reste insécable. La nuit est notre vérité, elle nous intime à rejoindre un lieu plus ancien qu'on appelle parfois l'âme, et dont la langue nous est indéchiffrable.
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La douceur suffit-elle à guérir ? Elle ne se munit d’aucun pouvoir, d’aucun savoir. L’appréhension de la vulnérabilité d’autrui ne peut se passer pour un sujet de la reconnaissance de sa propre fragilité. Cette acceptation est une force, elle fait de la douceur un degré plus haut, dans la compassion, que le simple soin. Compatir, « souffrir avec », c’est éprouver avec l’autre ce qu’il éprouve, sans y céder.
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Les êtres ne se possèdent pas, ils se reconnaissent.
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La douceur a fait pacte avec la vérité ; elle est une éthique redoutable.
Elle ne peut se trahir, sauf à être falsifiée. La menace de mort même ne peut la contrer.

La douceur est politique. Elle ne plie pas, n'accorde aucun délai, aucune excuse. Elle est un verbe : on fait acte de douceur. Elle s'accorde au présent et inquiète toutes les possibilités de l'humain.

De l'animalité, elle garde l'instinct, de l'enfance l'énigme, de la prière l'apaisement, de la nature, l'imprévisibilité, de la lumière, la lumière.
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La douceur allège la peau, disparaît dans la texture même des choses, de la lumière, du toucher, de l’eau. Elle règne en nous par de minuscules brisures de temps, donne de l’espace, enlève leur poids aux ombres.
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Elle l’écoute.
Les grands rêves sont des trésors qui, s’ils ne sont pas captés, peuvent devenir toxiques. Et c’est le corps, alors, qui devra se charger de donner l’alerte. C’est ainsi que parfois accidents ou maladies se déclarent. Aussi prête-t-elle aux songes une attention extrême, décryptant les détails redoublés, les ellipses, les inversions...autour des associations du rêveur. L’envers du feu ne brûle pas. Elle est troublée par ces mots-là.
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Quelle assurance avons-nous que le temps existe ? C’est notre croyance la mieux gardée. La mort semble lui donner réalité, nos vies le confirmer, nos histoires aussi.
En Mongolie orientale, il y a six siècles, on appelait « Vent rouge » le signe que le même événement, invisiblement, coexiste sur plusieurs plans de l’espace et du temps.
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Être dépendant, c'est être mal, forcément, puisqu'on vous le dit... Être dépendant d'un corps, d'un liquide, d'un objet dès lors fétichisé, d'un rituel, d'un jeu, d'un écran, tout est suspect. Et pourtant, nous avons commencé là, dans la dépendance la plus nue. Violente. Et nos angoisses, notre peur nous font parfois retrouver ce corps de nouveau-né à la merci de la faim, de la soif, du froid, de l'attente, de la douleur et de l'inconnu. Les sensations éprouvées pendant nos premières semaines de vie sont là, intactes, et il suffit d'un vague à l'âme plus fort qu'un autre pour qu'il revienne nous hanter, et replier vers lui notre corps d'adulte. (...)
Lorsqu'un adulte malmené dans sa vie affective se laisse dériver jusqu'à être un déchet, c'est ce corps-là, du très petit enfant qui parle en lui et réclame une attention qu'aucun adulte ne peut, n'a pu, lui prodiguer.
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Une présence peut infuser en soi avec insistance.
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On veut l'intensité sans le risque. C'est impossible. L'intensité c'est le saut dans le vide, la part d'inédit, ce qui n'a pas encore été écrit et qui pourtant en nous est en attente, de précisément ça. La passion est une disposition qui nait en nous depuis l'enfance, que l'on peut faire croître ou diminuer mais totalement altérer, jamais.

Au risque de la passion
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Le temps est là où nous sommes.
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La question de l’amour est celle de l’hospitalité inconditionnelle.
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La culpabilité, ce n’est pas seulement un remords, c’est aussi de la toute-puissance imaginaire. Vous projetez au passé une responsabilité qui aurait supposé que vous ayez été averti et lucide à ce moment-là.
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" Risquer sa vie " est l'une des plus belles expressions de notre langue. Est-ce nécessairement affronter la mort - et survivre...ou bien y a-t-il, logé dans la vie même, un dispositif secret, une musique à elle seule capable de déplacer l'existence sur cette ligne de front qu'on appelle désir ?
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