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Critiques de Anne-Marie Bergeret-Gourbin (5)
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Eugène Boudin, lumières de l'estuaire

En célébration du 200 e anniversaire de naissance d'Eugene Boudin, Anne-Marie Bergeret-Gourbin, conservateur en chef du patrimoine et commissaire d'expositions consacrées au peintre né à Honfleur, publie un magnifique album titré : « Eugène Boudin - Lumières de l'estuaire.



Anne-Marie a dirigé les musées de Honfleur de 1976 à 2016, c'est dire son implication considérable dans le rayonnement de l'artiste ainsi que d'autres comme Claude Monet et Johan-Barthold Jongkind.



J'ai cru au premier abord que cette publication était liée au 150 e anniversaire de l'avènement de l'impressionnisme auquel Boudin est concerné, mais quand j'ai vu la signature du conservateur bien connu dans la région, mon sang n'a pas fait deux tours que je ne me procure cet outil ardent complétant assurément la connaissance du grand peintre. de larges commentaires abondent dans ce beau livre en regard des oeuvres essentiellement liées à l'estuaire de la Seine. C'est dire aussi l'intérêt d'Anne-Marie Bergeret-Gourbin de ne pas trop se disperser sur l'écumage d'autres territoires que fit Boudin pour demeurer largement attaché à sa région normande. Comme la couverture de l'album, pastel presque vignette autour de « Bateau dans l'estuaire de la Seine », c'est de lettres de feu que la mémoire d'Eugéne Boudin s'inscrit dans cette région tant aimée. Peut-être que son point d'orgue fut d'avoir été le passeur de Claude Monet à la postérité, qui mérite en soi bien une distinction particulière, comme ces vieux profs qui dans une abnégation presque aveugle ont livre tous les secrets de leur savoir brillant à leurs élèves pour aller encore plus loin dans l'aventure et forger des ailes comme ici à celui qui a résolument ouvert la voie à l'art moderne, vitrine de l'art français sur le monde.



Eugène Boudin est resté pratiquement toujours le même, attaché comme une bernique sur le rocher de sa région qui était trop belle pour ne pas lui suffire. Je dis cela parce que jusqu'à la fin de sa vie, il reste fidèle à ses thèmes, l'ambiance empesée des ports et des paysages côtiers, peut-être déjà plus en mariniste, on sent qu'il a déjà largué les amarres par temps clément ou favorable pour scruter les ciels toujours chargés et le cul des grands voiliers dont on ne sait trop s'ils partent ou s'ils arrivent avec une impression de mouvement qui semble être l'obsession de l'artiste. Il veut voir tout cela d'un seul par générosité et vraisemblance. Il fait certainement partie de la lignée de ces purs marins comme Tabarly plus près de nous qui ne veulent voir un bateau représenté coupé en quatre : ceux-là n'ont à l'esprit que l'immensité de la mer et le port ne saurait réduire leur impression de force pour aller vaincre les éléments. Cette activité hors normes où l'on voit ces petites embarcations se rapprocher des gros voiliers pour en accentuer le gigantisme, et dans ces embarcations des ombres humaines qui s'agitent dans l'estuaire. Ces scènes lui appartiennent, il en témoigne, elles ont un sens ! C'est lui qui va tourner autour selon le gré de son vent à lui, un peu de Barbizon, un peu de Jongkind, un peu de Signac, c'est patent ! On peut voir même en 1860 son pastel vignette intitulé Sur la plage et là tenter avant l'heure ce qu'on peut qualifier de facture impressionniste. L'homme n'en fait pas un fromage, il sait qu'en inculquant ça a son émule, c'est sa fierté, comme il l'encouragera à peindre sur le motif. Clairement Monet n'est pas fait encore. On se prend à rêver de ces petits coups de pouce du destin qui font parfois la vocation de l'artiste et lui donnent avantage.
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Honfleur et les peintres : 1820-1920

Il est des lieux particuliers, privilégiés, qui cumulent un fort pouvoir d'attraction sur les êtres, doublé d'une étonnante capacité à les inspirer. C'est particulièrement le cas pour l'art en général, et la peinture en particulier.



Honfleur fut - et reste - de ces lieux et Anne-Marie Bergeret qui s'y connaît (elle est conservateur du Musée Boudin à Honfleur) a su dans ce livre tenter de comprendre les raisons qui rassemblèrent au XIXe siècle et au début du XXe, tant de peintres autour du vieux bassin et dans les fermes environnantes.



Les maîtres Boudin, Monet, Jongkind ou Courbet bien sûr. Mais aussi Cals, Dubourg, Friesz, puis plus tard Vallotton ou Driès et, bien après, l'exceptionnel Nicolas de Staël. On revit leurs passages, on regarde leurs peintures (superbement reproduites) et on se prend à rêver d'avoir passé avec eux un riche week-end d'échanges et de production à la Ferme Saint-Siméon...



Alors s'il n'y a jamais eu d'Ecole d'Honfleur à proprement parler, il y a nécessairement autour de l'estuaire sud de la Seine, de ses lumières, de sa mer et de ses ciels, ce petit quelque chose fédérateur, qu'on sent imperceptiblement en flânant sur le port : la brise de l'inspiration.
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Eugène Boudin : La magie de l'air et de l'eau

Les éditions A propos font entrer leurs lecteurs dans l'univers d'un artiste, suivant un angle d'approche énoncé dans le titre de l'ouvrage. En quelques pages, très didactiques, la biographie est mise en parallèle avec les grands événements culturels et historiques contemporains de l'artiste : de courts chapitres évoquent son parcours de vie et de création tandis qu'un focus particulier met l'accent sur un tableau analysé à la fin de chaque chapitre et que des inserts expliquent certains points de détails propres à l'époque et/ou à la discipline artistique.



Cet opus sur Eugène Boudin est écrit par Anne-Marie Bergeret et Laurent Manoeuvre, deux spécialistes du peintre et commissaires de l'expo qui lui est consacrée au Musée d'art moderne André Malraux du Havre, dans le cadre du Festival Normandie Impressionnisme 2016.



Je ne vous apprendrai sans doute rien en vous rappelant que Boudin (1824-1898), né à Honfleur et mort à Deauville, fut un précurseur en matière picturale : il sort de son atelier pour peindre en pleine nature, c'est même lui qui incitera Claude Monet à le faire, sa technique annonce l'impressionnisme et à la fin de sa vie, l'abstraction et le fauvisme. De l'estuaire de la Seine aux plages normandes, où il peint les Parisiens en vacances, des marines revisitées à Venise, Eugène Boudin voyage, approfondit chaque thématique, présente modestement des oeuvres au Salon, garde au maximum son indépendance et reçoit une reconnaissance relativement tardive. Mais très, Courbet et Baudelaire ont reconnu son talent ; dès 1859, Baudelaire écrit : "Plus tard, il nous étalera dans des peintures achevées les prodigieuses magies de l'air et de l'eau. Ces études si rapidement et si fidèlement croquées d'après ce qu'il y a de plus inconstant, de plus insaisissable dans sa forme et dans sa couleur, d'après des vagues et des nuages..."



Je connaissais déjà plusieurs oeuvres d'Eugène Boudin pour avoir visité Honfleur, Le Havre et leurs musées, j'ai apprécié de (re)mettre mes connaissances en ordre grâce à cet ouvrage rigoureux et précis dont les reproductions d'oeuvres sont soignées pour son petit format. Celles-ci sont représentatives de tout le parcours d'artiste d'Eugène Boudin, peintre à la fois modeste, persévérant et novateur. L'homme a su à la fois s'appuyer sur et renouveler la tradition pour nous offrir ces magnifiques instantanés de ciel et de mer, d'eau et de vent.



Un très grand merci à l'opération Masse critique de Babelio et aux éditions A Propos pour la découverte de ce livre.
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Eugène Boudin : La magie de l'air et de l'eau

Je connaissais, comme tout un chacun, le mouvement impressionniste et ses têtes de files, telle que Monet, Manet, Degas... Mais je dois avouer que j'avais très peu entendu parler d'Eugène Boudin, qui était pourtant précursseur en beaucoup de choses, notamment dans la peinture en extérieur, ou l'art de "l'esquisse" en tant qu'oeuvre finie.



"Eugène Boudin, La magie de l'air et de l'eau" se présente sous la forme d'un livre à couverture souple, à larges rabats. C'est un petit livre explicatif très bien fait, surtout pour les néophytes tels que moi. On y trouve des frises chronologiques nous permettant de situer le peintre en son époque, beaucoup d'illustrations, et la mise en page, aérée, est très agréable à parcourir. On suit le parcours privé et professionnel du peintre de façon factuelle, avec des pages "arrêts sur image" ou des encarts "à propos" qui nous permettent d'approfondir certaines toiles ou thématiques.

En résumé, j'ai été ravie de découvrir cette collection (A propos éditions) proposée à la dernière masse critique(que je remercie vivement).

Je l'ai trouvé adaptée aux amateurs, mais par ses vertus pédagogiques je le conseilerais aussi peut-être aux adolescents et aux jeunes adultes. Je crois même que me laisserai volontiers tentée par d'autres titres...
Lien : http://mademoisellemalenia.o..
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Eugène Boudin : La magie de l'air et de l'eau

Ce très joli livre, que j’avais pu voir dans la vitrine de ma librairie de quartier, était proposé dans la sélection de l’opération Masse Critique de Babelio. J’avais tout de suite été séduite par sa couverture, qui propose une vue partielle de son tableau « Plage de Deauville à marée basse ».

En une soixantaine de pages, les auteurs présentent la vie et l’œuvre de l’artiste, alternant les repères chronologiques et les analyses des œuvres marquantes, décrivant le contexte historique, culturel et social de l’époque. Ensuite, ils choisissent d’approfondir un thème spécifique à l’artiste, ici « De l’esquisse au tableau de Salon », qui apporte un éclairage passionnant sur le travail de l’artiste puis ils terminent par une bibliographie autour du peintre et de son époque et une présentation rapide des endroits où l’on peut voir ses tableaux.

Bien qu’ayant participé à la première exposition des Impressionnistes, Boudin ne s’est jamais revendiqué de ce mouvement. Néanmoins, c’est lui qui a convaincu Claude Monet de l’importance de la peinture en extérieur, sur le motif. Peintre de l’estuaire de la Seine, de ses paysages et de ses métiers, puis adepte des scènes de plage qui deviennent un style à la mode, l’artiste s’est aussi spécialisé dans les marines, même s’il n’a jamais été officiellement consacré comme « peintre de la Marine ». Ses voyages l’ont mené en Belgique, aux Pays-Bas, en Bretagne et plus tard à Venise et en Toscane. Ses œuvres ont inspiré les artistes qui lui ont succédé, comme Matisse et les Fauves. Claude Monet a affirmé avec force qu’il devait tout à Eugène Boudin.

J’avais l’impression de connaitre la peinture d’Eugène Boudin mais ce livre m’en a appris davantage sur son œuvre et sur son désir d’indépendance, qu’il a gardé toute sa vie, résistant autant que possible aux pressions des marchands qui voulaient le contraindre à suivre le goût des acheteurs et les dictats de la mode.

Merci à Babelio et aux éditions À Propos pour l’envoi gracieux de ce livre. D’autres ouvrages dans la même collection présentent d’autres artistes, tels que Bonnard, Yves Klein, Rembrandt ou Donatello, pour n’en citer que quelques-uns, et cela pour un coût à la portée de tous. Parfait pour la première découverte d’une œuvre.

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