Douloureux. Douloureuse cette maltraitance d'une femme par un homme qui la détruit. Pourquoi ne parvient elle pas à s’extraire de cette domination qui l'abîme. Elle le sait et se refuse à l'admettre, c'est plus simple pour elle de se remettre en cause que de remettre en cause cet homme dont le despotisme est insupportable. On tremble avec Catherine et l'on se demande jusqu'où il ira dans sa perversité.
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Harcèlement moral, destruction psychologique au sein du couple, et malgré que le problème soit perçu par la victime, la difficulté de réagir et de s’en sortir est très bien rendue. Vouloir s’échapper de ce gouffre est source de questionnements sans fin, de culpabilité parfois, et de rejet total des aides extérieures potentielles.
Ce livre décrit très bien ce cheminement intérieur, ces antagonismes dont il faut se libérer pour conserver sa dignité et personnalité.
L’écriture est vivante, directe et soulève la réflexion.
A LIRE ABSOLUMENT
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Les Pavots de la vieillesse (sous-titré Sade à Charenton) , écrit par Anne Parlange et Vincent Lestréhan, est un roman historique sur les dernières années de Sade, quand ce sulfureux ci-devant était enfermé- en tant que "malade de la police"- à Charenton, "asile pour les fous".
Sade, qui fut marquis mais est maintenant comte après le décès de son père, a aimé la Révolution, qui l'a désembastillé. Lancé à corps perdu dans la Révolution celle-ci, méfiante, ne l'aimera pas vraiment en retour, Dès 1801, sous le Consulat, Bonaparte, qui méprise tout autant que feu Robespierre ce sulfureux Sade, agitateur, écrivain incontrôlable aux écrits subversifs, le fait enfermer à nouveau.
C'est en 1803 que commence ce roman. Tous les personnes décrites ont réellement vécu, hormis le narrateur, Morvan Tonnerre. Celui-ci est tout l'opposé de Sade. Morvan Tonnerre, "économe adjoint de la maison de Charenton", venu d'une pauvre île bretonne, posé, précis et consciencieux dans son travail, est ahuri par l'arrivée et la conduite de ce "pensionnaire" dont il ne connaît pas la réputation et les écrits. "Le comte de Sade se montra despotique, tyrannique même, irascible et insultant".
Morvan Tonnerre se fait donc un devoir de raconter ce qu'il voit, ce qu'il subit de ce pensionnaire "qui à lui seul exigeait plus de soins" que les deux cent autres malades.
Car Sade est passé maître dans l'art de manipuler son monde : les malades (surtout quand elles sont jeunes, jolies et vulnérables), les valets (infirmiers), le directeur, le narrateur, pour parvenir à ses fins et assouvir ses envies.
Au milieu des chapitres "écrits" par le narrateur s'intercalent des chapitres "inspirés" à la manière de Sade où les auteurs, qui connaissent très bien leur "sujet" et le style de celui-ci, décortiquent à la première personne un Sade se dédouanant, se déculpabilisant de tous les "crimes", de toutes les horreurs qu'on colporte sur son compte. "J'étais modéré et athée, deux crimes impardonnables" ... s'il n'y avait que cela. Ce Sade se justifie presque allègrement des violences (sexuelles et autres) qu'il fit subir, et continue à faire subir dans l'asile de Charenton.
Un roman historique très intelligent, très fouillé, qui réussit à rendre très vivant, très réaliste un homme, qui prête, c'est le moins que l'on puisse dire, à controverse, même plus de deux cent ans après ses écrits et sa vie.
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