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Citation de babel95


La bonne revint quelques instants plus tard et la fit passer dans un grand salon, qui semblait la seule pièce de la maison destinée à recevoir des visiteurs. Deux portes-fenêtres occupaient le mur du fond. Un tissu fleuri tapissait fauteuils et coussins. Un bouquet de jonquilles était disposé dans un vase, sur une petite table ronde aux pieds en bambou. Pourtant, en dépit de son charme et de sa luminosité, la pièce paraissait curieusement austère. Charlotte comprit au bout d'un moment pourquoi elle éprouvait cette sensation : contrairement à chez elle, où le salon était décoré de photographies de Daniel et Jemima, ici, aucune trace de la présence de l'enfant de Florence Ivory. Le dessus de la cheminée, le rebord intérieur des fenêtres, la table, le haut des vitrines étaient vides. Elle n'aperçut aucun travail d'aiguille en cours de réalisation, pas de laine ou de coton à broder, pas de boîte à couture. Un coup d'oeil à la grande bibliothèque lui permit de constater que ses rayonnages supportaient nombre d'ouvrages politiques et philosophiques. Aucun roman d'amour, aucune littérature légère ou enfantine. On eût dit que les deux femmes avaient souhaité chasser de la maison toute trace de souvenir douloureux et ne désiraient pas créer un véritable foyer. C'était à la fois fort compréhensible et très triste.
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