La faim lancinante entraînait des vertiges, de l'hébétude, des dégradations physiques qui, « par degrés, réduisent l'homme au rang de la bête », écrit Roger Gompel, qui ajoute, lucide lui aussi, que c'était « un acheminement implacable vers la mort selon une méthode pour humilier, avilir, abrutir, épuiser, jusqu'à la complète extinction de toute personnalité humaine [...] une sorte de pogrom à froid » . L'image est glaçante, mais illustre bien la lente agonie des internés ou déportés.