Un officier s'avance vers lui, son supérieur lui pose brièvement la main sur le bras en lui tendant un papier officiel. "Courage, courage, des mauvaises nouvelles, je le crains." Jean attrape machinalement le communiqué, papier à main sur lequel est inscrit : "Mère décédée le 10 juillet de l'an 1834." Sa vue se brouille, il quitte le bureau comme un automate et redescend, où aller ? Ses yeux sont pleins de larmes, il ne voit rien, et cette subite douleur dans la poitrine, ce coup, c'est impossible, sa mère si solide, si active, il scrute le papier, pas un mot d'explication !
Jean est heureux. Il y a tant de choses à faire ou à observer dans la nature, et d'abord les oiseaux et au printemps leurs nids ; Jean est grand et leste et cela l'amuse d'aller dénicher dans les buissons ou dans les palisses (les haies) et de découvrir la couleur et la grosseur des oeufs.
Ah ! Mais il y a une tache sombre, soit un tronc d’arbre, soit un dauphin échoué, le sable est brutalement interrompu par une forme noire. Je m’approche doucement, lentement : des mouettes s’envolent brusquement, me faisant sursauter, j’avance, ce n’est pas un dauphin ni un tronc d’arbre, c’est un homme, je distingue son corps immobile… endormi peut-être ? Oh, ah ! Je n’ai pas peur, comment avoir peur lorsqu’on est sur sa plage privée, personnelle, familière… L’homme ne bouge pas, il est vêtu de noir, c’est une tenue de plongée, j’avance encore. Ah ! Là sous la tête et sur le cou une entaille rouge d’où le sang s’est coagulé…
Je cours chez moi et j’appelle, aussitôt, non pas la gendarmerie ou la police comme je devrais le faire, mais par une réaction automatique d’auto défense je fais le numéro de Jean-Jacques, l’ami célibataire.
Une voix ensommeillée répond presque immédiatement et, me reconnaissant, m’engueule aussitôt, le ton est mécontent et ironique :
« Encore une mouette ou un cormoran et tu m’appelles à l’aide ! »
« Un cadavre, celui d’un homme. »
De déduction en déduction, j'en conclus que je dois présenter Alain à Marc, jean-Jacques aussi, bien sûr, mais je crains que Jean-Jacques ait une petite réaction de jalousie...