AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de SZRAMOWO


Il est peut-être caractéristique de la culture purement laïque d'Orwell qu'il n'ait pu voir que dans l'Etat la possibilité du mal et l'ait refusée à l'individu - le péché originel étant un dogme bon à prêter à rire. Le socialisme d'Orwell permet, veut à tout prix, même, que l'homme soit capable de progrès moral autant qu'économique. Son pessimisme augustinien s'applique uniquement à cette projection de l'homme connue sous le nom d'Etat oligarchique. L'Etat est le diable, mais Dieu n'existe pas. L'idée que le mal réside mystérieusement hors de l'individu s'acharne à vivre dans un Occident dont le peu qu'il garde de ses croyances traditionnelles n'est plus que des guenilles. La porte est ouverte au mal - à preuve le célèbre bain de sang ou fut noyé certain village indochinois, et le carnage que fit Charles Manson en Californie, ou le viols et les meurtres qui mettent quotidiennement de l'animation dans les rues des grandes villes américaines. Cependant, il est consolant de croire que ce mal n'est pas partie intégrante de l'entité humaine, contrairement aux enseignements de saint Augustin, mais qu'il vient de l'extérieur, comme une contagion. Le diable et son cortège de démons ont le monopole du mal, et leur principale préoccupation est de prendre possession de l'âme humaine pour l'accabler sous tous les harnachements du mal, du blasphème jusqu'au cannibalisme. Peut-être peut-on les exorciser. Mais le mal ne pousse pas dans l'homme comme un ongle incarné. Les superstitieux s'en veulent un peu moins de leurs récidives, du moment qu'ils sont libres de les mettre au compte du Père de Tous les Mensonges. Et quant aux Orwelliens, Grand-Frère a bon dos.
Commenter  J’apprécie          140





Ont apprécié cette citation (12)voir plus




{* *}