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Citation de Charybde2


Très lentement, Goodmann fit de la lumière. Il avait sur lui des poudres et des graisses qu’il avait transportées depuis plusieurs années au fond de ses poches, les protégeant de la pluie et de la poussière et jamais ne les échangeant contre de la nourriture même dans les cas de faim extrême. Il les avait préservées du naufrage en prévision de ce moment où l’obscurité ne nous serait plus supportable, et depuis le début du voyage, des années plus tôt, il nous en parlait. Il exagérait leurs qualités et usait de vocables enthousiastes tels que « suifs photogènes », « graisses merveilleusement éclairantes », « poudres peu fumeuses » ou autres. Nous avions attendu longtemps, rassurés de savoir que cette flamme salvatrice se trouvait en réserve sur le corps de Goodmann. Avec régularité, en tout cas au moins une fois par semestre, Goodmann nous vantait les trésors qu’il possédait et nous promettait de les utiliser à bon escient, quand nous n’en pourrions plus d’aller à travers les périls, à travers les incommensurables peurs et les ténèbres. Et voilà que l’heure était venue.
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