Je compris que si je voulais échapper à une mise à mort par l'ennui, il ne me suffisait pas de regarder par la fenêtre, non, je devais travailler activement à ce flux de paroles qui me projetaient ailleurs, dans ces steppes que je retrouverai plus tard, avec l'écriture. C'est ainsi que ma langue se mit à pousser comme une graminée dans ma bouche, un haricot magique qui me parlait des carrières de granit, de chaux brûlante et de grands champs de silence. Sans pouvoir l'exprimer encore, je compris que la parole et l'écriture étaient directement abouchées au silence.