Il est bête, mais il écoute les gens d'esprit avec patience.
Il est bête, mais il écoute les gens d'esprit avec patience.
La philosophie ne répond que des individus, mais la religion répond des masses.
Un bon esprit paraît souvent heureux, comme un homme bien fait paraît souvent adroit.
L'homme passe sa vie à raisonner le passé, à se plaindre du présent, à trembler pour l'avenir.
La rapidité est sublime, et la lenteur majestueuse.
La rapidité est sublime, et la lenteur majestueuse.
La rapidité est sublime, et la lenteur majestueuse.
Il n'est rien de si absent que la présence d'esprit.
Le génie égorge ceux qu'il pille.
Les enfants, avant de connaître la signification des mots, leur trouvent à chacun une variété de physionomie qui les frappe et qui aide bien la mémoire. Cependant, à mesure que leur esprit plus formé sent mieux la valeur des mots, cette distinction de physionomie s'efface ; ils se familiarisent avec les sons et ne s'occupent guère que du sens. Tel est le commun des hommes. Mais l'homme né poète revient sur ces premières sensations dès que le talent se développe ; il fait une seconde digestion des mots ; il en recherche les premières saveurs, et c'est des effets sentis de leur diverse harmonie qu'il compose son dictionnaire poétique.
Les moyens qui rendent un homme propre à faire fortune sont les mêmes qui l'empêchent d'en jouir.
Ce qui distingue notre langue des langues anciennes et modernes, c'est l'ordre et la construction de la phrase. Cet ordre doit toujours être direct et nécessairement clair. Le français nomme d'abord le sujet du discours, ensuite le verbe qui est l'action, et enfin l'objet de cette action : voilà la logique naturelle à tous les hommes ; voilà ce qui constitue le sens commun. Or cet ordre, si favorable, si nécessaire au raisonnement, est presque toujours contraire aux sensations, qui nomment le premier l'objet qui frappe le premier. C'est pourquoi tous les peuples, abandonnant l'ordre direct, ont eu recours aux tournures plus ou moins hardies, selon que leurs sensations ou l'harmonie des mots l'exigeaient ; et l'inversion a prévalu sur la terre, parce que l'homme est plus impérieusement gouverné par les passions que par la raison. Le français, par un privilège unique, est seul resté fidèle à l'ordre direct, comme s'il était tout raison, et on a beau par les mouvements les plus variés et toutes les ressources du style, déguiser cet ordre, il faut toujours qu'il existe ; et c'est en vain que les passions nous bouleversent et nous sollicitent de suivre l'ordre des sensations : la syntaxe française est incorruptible. C'est de là que résulte cette admirable clarté, base éternelle de notre langue. Ce qui n'est pas clair n'est pas français ; ce qui n'est pas clair est encore anglais, italien, grec ou latin.
Les hommes naissent nus et vivent habillés, comme ils naissent indépendants et vivent sous les lois. Les habits gênent un peu les mouvements du corps, mais ils le protègent contre les accidents du dehors : les lois gênent les passions, mais elles défendent l'honneur, la vie et les fortunes.
L'imprimerie est l'artillerie de la pensée.
Pour le riche ignorant, les vacances sont sans repos, le repos sans charmes, et le temps, trésor de l'homme occupé, tombe comme un impôt sur le désoeuvrement. Le savant se cherche, et le riche s'évite.
... sensation et raisonnement, voilà de quoi tout l'homme se compose : l'enfant doit sentir avant de parler, mais il faut qu'il parle avant de penser. ... - si la parole est une pensée qui se manifeste, il faut que la pensée soit une parole intérieure et cachée. L'homme qui parle est donc l'homme qui pense tout haut et, si on peut juger un homme par ses paroles, on peut aussi juger une nation par son langage.
Un livre qu'on soutient est un livre qui tombe.
Il ne faut pas trop compter sur la sagacité de ses lecteurs ; il faut s'expliquer quelquefois.
Les proverbes sont le fruit de l'expérience de tous les peuples, et comme le bon sens de tous les siècles réduit en formules.