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4/5 (sur 2 notes)

Né(e) à : Kaumas Lituanie , 1908
Mort(e) à : New York , 1999
Biographie :

Arbit Blatas, de son vrai nom Nicolai Arbitblatas, est un artiste peintre et sculpteur lituanien naturalisé américain, né à Kaunas en 1908 et mort à New York en 1999. Il était marié à la cantatrice américaine Regina Resnik
Né de parents négociants en pianos, Arbit Blatas étudie le dessin à Pottava en Ukraine. 1925 marque son arrivée à Paris. Il s'installe à Montparnasse, rue de la Gaîté où il se lie en particulier avec Lipchitz, dont il fondera la statue commémorative.
À la suite d’une exposition à la galerie Mouradian-Vallotton en 1934, le marchand Pierre Matisse lui propose d’exposer à New York. En 1935, sous l’initiative de Pinchus Krémègne, l’artiste découvre Céret, Collioure et Banyuls.
En raison des persécutions contre les Juifs, il fuit la France occupée et s'installe aux États-Unis en 1941. Il acquiert la nationalité américaine peu de temps après.
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Source : wikipedia
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Arbit Blatas
La confrérie des peintres me fait souvent penser à un chenil. Certains grognaient méchamment, d’autres étaient des chiens de chasse. D’autres encore restaient assis sur les coussins du salon, ou sur les genoux de leur maître….
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De tous les artistes qui ont peint le Paris que j'adorais, aucun ne m'évouvait plus que Maurice Utrillo. Son trait était direct, et ne limitait pourtant jamais à la simple retranscription des formes et des dimensions. Totalement fidèle d'une certaine manière, il communiquait au spectateur l'affection que seul un ingénu romantique pouvait éprouver pour ses sujets d'inspiration. Je nourrissais une sorte d'engouement pour la manière dont Utrillo rendait les marches que je grimpais et les murs que j'aimais toucher. (p. 122)
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(souvenirs Picasso)
Mais la principale préoccupation de Picasso restait les toréadors. L'un d'eux avait récemment fêté son quarantième anniversaire, et approchait de la limite pour l'exercice de sa profession. Comme nous en parlions, je vis le visage de Picasso s'allonger tandis que nous discutions de ce que Manuel, le vétéran, allait faire maintenant.
...
Malgré cette conversation, le repas fut joyeux. Arrivés au dessert, un homme qui vendait des billets de loterie passa devant notre table. Picasso l'arrêta et lui acheta un billet pour le matador vieillissant... Mais au lieu de le le tendre à Manuel, il le mit dans sa poche, feignant de ne pas entendre une question sur la raison de ce curieux comportement. Plusieurs jours après le retour en Espagne du vétéran, Picasso l'informa par lettre que son billet était gagnant et son câble arriva accompagné d'un million de francs....
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Pour le village de Céret, son retour constituait un événement formidable. On avait mis les petits plats dans les grands pour le déjeuner sur la grand-place, auquel assistait tout le corps des fonctionnaires de la commune. Apercevant un long cheveu noir qui flottait dans la soupière, tous se raidirent.
"Tiens, fit Picasso pour détendre l'atmosphère, encore un dessin de Matisse !".
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[ Chaïm Soutine ]

Dans un sens, sa réputation de maussaderie était méritée, confinant même à l'instabilité. Au fil des années, je compris que son enfance en était vraisemblablement la cause. "Je n'ai pas envie de parler de ma famille, me dit-il un jour. Je ne veux rien avoir avec eux, tout ça me fait horreur. Bien qu'il continuât à refuser, les dents serrées, de décrire ses premières années, j'appris qu'il était le dixième enfant d'un couple de juifs lituaniens de la petite ville de Smilovichi, où les conditions de vie dans le ghetto étaient si misérables et arriérées que ses habitants n'appartenaient pas réellement au monde occidental. Le père de Soutine, pitoyable tailleur et patriarche tyrannique, tenait la famille sous son joug.
Il était déterminé à faire de Soutine un cordonnier, le battant lorsqu'il achetait des crayons de couleur- ce que le garçon rebelle faisait en vendant les couteaux et les fourchettes volés à la cuisine.
Avec les crayons qu'il parvenait à dérober, il dessinait sur les murs de leur masure. Son très religieux père savait que que la représentation d'images était interdite, et considérait la passion de son fils comme sacrilège. L'adolescent était alors plus sévèrement frappé encore., et sa haine pour son foyer se prolongea bien après qu'il se soit enfui à Minsk, tout proche, à l'âge de onze ou douze ans. Tout en prenant des cours de dessin, il gagnait sa vie en retouchant des photographies. Sa haine semblait à peine atténuée lors de son arrivée à Paris en 1913, à dix-neuf ans. (p.48)
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Je n’étais pas venu conquérir Paris, ni même y « faire un tabac », mais simplement y subsister pour pouvoir apprendre. Je me disais que je ne pourrais pas échouer, puisque mon but n’était pas de réussir mais d’étudier.
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Le 24 décembre 1989 arrivait de New York par avion la belle donation Arbit Blatas au Musée Municipal de Boulogne-Billancourt. Belles étrennes que ces quarante et un portraits peints et sculptés par Blatas en hommage à ses amis artistes, parmi les plus célèbres de l'E’ole de Paris.
Ce Lituanien d’origine, citoyen de New-York, Venise et Paris, a eu la bonne idée de choisir notre ville pour nous séduire avec une œuvre figurative traditionnelle qui se rattache à ce courant expressionniste si poignant, apanage des pays d’Europe Centrale. Sa pâte dense, sa touche largement étalée, sa lumière captée par la mantière de l’huile et répercutée par les contre-jours en sont la marque.
Blatas a connu Lipchitz et Chagall qui furent nos concitoyens, Soutine, Krémège, Zadkine, Mané-Katz, Kisling, Van Dongen, mais aussi Derain, Vlaminck, Vuillard, Bonnard, Utrillo, Giacometti, Picasso et bien d’autres…
.. Arbit Blatas, malgré les vicissitudes de la vie, croit encore aux hommes, à la joie de vivre. Merci donc à ce peintre ! « à cet homme jeune et sans amertume dont le souriant optimisme » comme l’a si bien dit le critique Andry-Farcy en 1939, « est l’image la plus concrète de son art ».
(extrait préface)
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Il n’accordait jamais un regard aux jolies filles parmi la douzaine qui faisaient leur apparition. Il avait une connaissance des visages laids ou bizarres, et j’ai toujours vu Soutine ne choisir que celles qui avaient l’air le plus étrange, avec un strabisme dans les yeux ou des nez tordus, le genre de femmes qu’il aimait aussi à peindre. Ce qui allait de pair avec son physique à lui.
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Arbit Blatas
Un jour, deux intermédiaires informèrent Soutine que deux paysages de sa période Céret étaient en vente à la galerie Percier. Je le rencontrai par hasard dans la rue, au moment où il s’apprêtait à les racheter. Il me prit à part, comme pour me recruter pour une mission d’espionnage.
- Tu vois cette galerie en face ? on m’a dit qu’ils liquidaient deux de mes tableaux. Blatas, rends-moi un service…
Il me regarda de haut en bas. Même lorsqu’il était sur son « trente et un », il préférait m’envoyer dans les galeries pour discuter à sa place. Il semblait rassuré par ce qu’il appelait mon physique « substantiel », et ma taille en particulier. C’était dans ces moments-là que son embarras, ou sa honte de ses origines, transparaissait le plus.
- Ils te croiront, tu es mieux habillé que moi, poursuivit-il. Entre et dis que maintenant, je peins des belles choses, mais qu’avant, c’était du barbouillage. Je veux récupérer ces deux paysages. On ne doit plus les voir ici.
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Arbit Blatas
Il (Soutine) était suffisamment célèbre pour être présenté à Paulette Goddard lors d’un de ses séjours à Paris. Ce jour-là, il se sentait suffisamment heureux pour l’inviter à dîner. Il voulait un endroit « de plus grande classe », comme il me le précisa, que ce qu’il connaissait à Montparnasse. Il emmena Miss Goddard dans un night-club tout en haut de Montmartre. Au moment de partir, il se prit le bras dans sa doublure déchirée de la manche de son pardessus, ne pouvant se dégager sans montrer cette même doublure. Cela ressemblait à une scène de Charlie Chaplin, avec le drôle de petit bonhomme gêné en présence de l’illustre actrice, à ceci près que lorsque Soutine me narra cet incident, pas le moindre soupçon d’humour ne peut soulager sa peine. Il rougissait et transpirait. Toute sa fierté d’avoir invité l’ensorcelante Paulette Goddard s’était muée en humiliation. Sa voix ordinairement calme se brisa au souvenir de sa détresse.
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C’était une matinée brumeuse de juilet. Je transpirais et me sentais légèrement hébété –pas seulement par l’architecture de la Gare du Nord, que je ne connaissais pas, mais parce que c’était Pais, enfin. Paris ! Je ne savais pas que Modigliani n’y serait plus, puisqu’il était mort voilà trois ans. Encore moins pouvais-je imaginer que Chaïm Soutine, qui m’avait précédé ici de Lituanie d’une quinzaine d’années – et dont j’avais entendu parler même là-bas – allait devenir un ami ; ni que je serais plus intime encore avec une douzaine de peintres plus renommés que lui, que je ne connaissais pas encore en cette année 1926. Mais je savais, comme tout peintre en Europe, que Paris était notre capitale. Les galeries, le public, les professeurs, les critiques, les sujets… et pardessus tout, les grands peintres étaient là. Paris représentait « la Mecque » de chacun des aspirants peintres que j’avais rencontrés partout en Europe centrale. J’avais rêvé de ce moment depuis que je connaissais la différence entre Renoir et Rouault.
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