Jesus Noël joseph Moreau (et non pas Meurceault) raconte ses 33ans (?) de vie, ou de rêve éveillé. Déréalisé depuis sa naissance, tous les événements vécus représentent un nouveau traumatisme: _ sa famille : mère en perpetuelle grossesse, grouillement des frères et soeurs l'entourant, père employé de mine anti clerical, oncle curé l'hebergeant durant les congés scolaires,
_ école primaire et découverte des mysteres de la féminité (toilettes de sa mere, la main de Magali dans la sienne), decouverte aussi du mensonge institutionnalisé,
_ religiosité de sa mère et de son oncle, vite transformée en crise mystique face a un Saint Sebastien au regard fuyant,
_ responsable d'un engagement durant 6 ans au petit séminaire , où il devient obstinement muet, à la grande rage de ses maitres, jusqu'a son expulsion de l'institution.
Engagement à la légion, où il découvre l'agencement lui convenant.
Il a encore changé de peau.
Les filles approchées, lui communiquent, chacune, une forme d'amour différent . Mais Sarah, et son odeur, reste idéalisée.
Vie onirique, en état second ou psychotique ?Jesus reste désespérant. Tel Meurceault(*) , l'étranger d'Albert Camus ? Mais l'écriture est tres differente!
L'autrice, par son style, riche et parfois complexe, contribue à maintenir cet atmosphère un peu irréelle. Il m'a fallu souvent relire la phrase, voire le chapitre pour en extraire sa "substantifique moelle".
C'est neanmoins un bel exercice littéraire que de raconter à la premiere personne cette vie désespérée, et désespérante pour nous, _ pas pour le narrateur _ et de nous la faire ressentir .
Donc prix goncourt de la 1ère oeuvre, bien méritée. Les suivantes, sont elles chargée d'un peu plus d'espoir ?
Donc 4/5 pour le style très personnel.
(*) sa morale : "les hommes manquent d'empathie, et pour vivre ensemble , l'humanité a inventé des lois et des règles , parfois non écrites, de respect, de tolérance et d'altruisme. (cf. tout comment. com)"
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Un recueil de nouvelles . Une merveille .
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Livre que j’ai emprunté au hasard à la bibliothèque municipale. Il a obtenu le prix Goncourt l’année de sa parution en 1991. La quatrième de couverture était attrayante. Il s’agit de l’histoire de Jésus, Noël, Jean né un 25 décembre qui a mangé Sarah. Suite à cette introduction, nous découvrons sa vie : petite enfance dans une famille nombreuse, séminaire, puis l’armée à Djibouti, sa vie conjugale. Tout au long de ce court récit (192 pages), nous découvrons que Jésus parle, puis reste muet ; désir des femmes (réelles ou non ?) dont Sarah, son idéal féminin. Tellement un idéal qu’il l’a mange sauf le nez.
J’ai apprécié même si parfois il faut suivre le discours de Jésus qui fait des va et vient entre le passé et le présent ; qui nous décrit son humeur, sa vie telle qu’il la voit, la voudrait.
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