J’ai dit que l’irrémédiable monotonie de la plaine avait éveillé en moi une horreur sourde, mais je pense que cette horreur devient plus forte lorsque je parvins au sommet de l’éminence ; car, en regardant de l’autre côté, je vis un gouffre ou un canyon insondable, dont les recoins noirs étaient hors de portée de la lune encore trop basse. J’avais l’impression de me trouver au bord du monde et de contempler un chaos sans fond où régnait une éternelle. Étrangement, malgré ma terreur, je me rappelai des passages du « Paradis Perdu », en particulier Satan escaladant les horribles parois brutes du royaume des ténèbres.