Citations de Arnaud Molinié (25)
L’argent mondialisé, fédérateur, réconciliateur, plus efficace que la bombe atomique comme engin de dissuasion.
Ce n’est pas l’ascenseur qui montait, mais lui qui était en apesanteur. Il s’est glissé le plus près d’elle possible, sans pouvoir détacher son regard de son profil de madone raphaélique au teint diaphane et à la peau de velours si parfaite. Il voulait se fondre en elle. Comme de la pâte à modeler s’enfonce dans une autre pâte à modeler.
Comme tous les jeunes traders auxquels l’Histoire n’a rien appris, il sent l’adrénaline monter chaque fois qu’il appuie sur le bouton « envoi » de son ordinateur. Il se pense intelligent, il est juste rapide et excellent vendeur, achetant à bas prix et vendant au plus haut ses titres.
Il n’est plus le jeune héros de la finance, juste un type déconfit à cause d’une belle brune qui ne lui a jamais adressé la parole. Un tout petit grain de sable qui le rend fou.
La révélation d’une faille repérée par le patient lui-même est toujours bonne à prendre pour échapper à l’ennui.
Le livre, même enluminé d’or, est une denrée rare. L’or est au poids, pas à la page.
Les anciens hommes du désert poussent la climatisation à fond comme la démonstration d’une richesse qu’ils ont avalée cul sec.
Le grain de sable, invisible à l’œil nu, est d’abord une sensation, à peine une petite piqûre qui n’attire guère l’attention. On ne s’en méfie pas, il ne blesse pas, il irrite la chair comme un rappel à l’ordre.
Andrew n’aime rien ni personne, sauf les choses coûteuses et rares. Mais sans s’y attacher non plus. En réalité, il n’accorde aucune valeur sentimentale à ses semblables, comme aux objets, sans parler des animaux qu’il n’apprécie que dans son assiette.
L’amour est le talon d’Achille des ambitieux. Tout le monde a besoin d’amour. Et les connards ambitieux, plus que les autres. Personne ne se souvient de sa naissance, mais tout le monde se souvient de sa deuxième vie, renaissance, seconde chance, bifurcation…
Après tout, vendre son âme au diable, c’est juste une mise de fonds.
Le désir coupe l’appétit.
Comprendre ne protège pas. Contentez-vous de jouir pour ne pas souffrir. Jouissez du vin, des saveurs, de mes mots, de mes caresses peut-être. De tout ce qui vous enchante, et m’enchantera aussi. Mais jouissez.
Je me vante, ce n’est pas moi qu’Emma avait envie de séduire, c’était la terre entière qu’elle voulait mettre à ses pieds.
On joue avec les chiffres et les hommes.
Les cultures ne s’entrechoquent pas, mais se fondent dans les transactions financières à l’échelle mondiale dont l’ancienne cité des perles est l’un des poumons.
Dubaï surgit du désert comme le génie de la lampe d’Aladin avec ses lumières vacillantes qui s’élèvent en perçant un ciel brumeux jusqu’à une explosion de formes géométriques.
Le foot est communément un milieu vénal, peuplé de grandes gueules et de fronts bas, et c’est pourtant un monde exaltant de ferveur partagée.
Je suis un écrivain raté, mais un nègre réussi. L’homme qui estompe les ombres, la voix de son maître et sa sangsue.
Les magiciens sont toujours vêtus de noir.