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Citation de genou


Devant le spectacle de l'ours grincheux assis dans l'un des chariots, le garde-frontière s'interrogea cependant sur ce que les règlements douaniers pouvaient bien stipuler à ce sujet. Les directives de la Communauté européenne étaient muettes. Pour les animaux morts, l'exportation n'aurait posé aucun problème, ils étaient considérés comme de la viande, mais l'ours était vivant. Les bœufs, aussi vivants fussent-ils eux aussi, pouvaient franchir la frontière, car il s'agissait d'animaux de trait, et donc d'animaux domestiques. Mais un ours ? Ce n'était ni un animal de trait, ni un animal domestique, ni un animal de compagnie. L'adjudant le regarda d'un air perplexe. Le plantigrade, peu soucieux de son propre intérêt, grogna d'un air menaçant dans sa direction.
'Si on le tuait sur place, le règlement serait respecté', suggéra le garde-frontière. Mais Eemeli Toropainen se refusait à abattre son camarade d'hôpital pour de simples motifs bureaucratiques. On régla le problème en inscrivant le plantigrade sur le manifeste de douane en tant qu'artiste, en déplacement à titre d'ours de cirque.
On acquitta pour lui un droit de passage d'un demi-litre d'eau-de-vie aux herbes, que l'adjudant décida de boire personnellement. L'Union européenne ne lui avait pas versé de salaire de tout l'été.
L'objectif des Ukonjärviens était de poursuivre leur route dans les chariots à bœufs, mais le garde-frontière, après avoir goûté aux droits de douane, eut une idée pour faciliter le voyage. (...)
On ne savait pas à quel État appartenait le matériel ferroviaire, mais le fonctionnaire était prêt à le céder gratuitement, en échange d'un ou deux litres d'eau-de-vie.
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