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3.67/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paramé , le 07/09/1877
Mort(e) à : Paris , le 08/12/1939
Biographie :

Marie Auguste, 4e comte Gilbert de Voisins est un écrivain, essayiste et traducteur français.
Il descend d’une vieille famille de noblesse parlementaire. Il passe son enfance en Provence, vient à Paris en 1898 et entreprend des voyages en Europe, en Afrique du Nord, puis au Sénégal et au Dahomey.
Il publie ses premiers romans à 23 ans. Cinq ans plus tard, en 1905, paraît Sentiments au Mercure de France, son recueil d’essais littéraires. Il y loue certains de ses amis proches, qu’il admire, comme Pierre Louÿs et Paul Valéry. L’année suivante sortent Les Moments perdus de John Shag, poèmes en prose teintés d’exotisme, sans doute influencés par la consommation de l’opium et publiés sans nom d’auteur.
Le Bar de la Fourche, en 1909, lui vaut de ne pas être aujourd’hui totalement oublié.
En 1909, il accompagne Victor Segalen à Pékin, d'où ils partent à cheval pour un voyage de dix mois en Chine occidentale. Tous deux repartent en Chine en 1913, accompagnés de Jean Lartigue, pour une mission archéologique, interrompue par la Première Guerre mondiale. De cette mission archéologique, il tire un journal de Écrits en Chine, publié en 1913. Segalen en tirera, lui, Le Grand Fleuve.
Il épouse en 1915, Louise de Heredia, fille de José-Maria de Heredia, divorcée de Pierre Louÿs dont il avait été l'ami depuis 1897. Suit une production romanesque parfois qualifiée de « mièvre ». On sait peu de choses sur les dernières années de sa vie. Cette anecdote toutefois : il se rend chaque année à Venise pour rejoindre ses amis du « Club des longues moustaches », dont faisaient notamment partie les écrivains Abel Bonnard et Edmond Jaloux.
Il reçoit en 1926 le Grand prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
BRUITS DU SOIR

Ce sont d'abord des commérages
De paysannes: les manants
Répètent ce qu'en leur village
Les femmes content ; maintenant,
Quelques enfants se cherchent noise,
J'entends des cris et des jurons ;
Plus tard, en des luttes courtoises.
Les grenouilles disputeront.
Mais, quand la nuit sera bien close.
Silence... et le parfum des roses.
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Je voudrais vous entretenir de certaines façons qu'il y a de transcrire un paysage en poésie, mais, au lieu de choisir mes exemples ici et là, à travers notre histoire littéraire, je les prendrai, pour la plupart, dans le dernier livre de vers d'un poète que vous aimez tous et qui, mieux que nul autre, a su dire la singulière et pénétrante poésie des grands parcs disposés en vue d'un noble effet, des allées que ferme un horizon artificiel coupé d'une nymphe neigeuse, des ifs taillés, des colonnades blanches et des jardins bien disposés. Autant vous le nommer tout de suite, son nom est déjà sur vos lèvres, c'est d'Henri de Régnier surtout que je vous parlerai, son dernier recueil en main, et, lorsque, par les signes d'impatience que vous voudrez bien me donner. je comprendrai que ma prose vous lasse, je vous dirai quelques vers de la Cité des eaux; ces vers-là, on les écoute toujours.
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DÉCISION FERME

Et maintenant, je pars ! adieu !
J'aime mieux vivre
Près d'une lampe, avec un livre,
Que d'agoniser sous vos yeux.
Sans déranger ami ni prêtre,
(Et sans mourir), demain matin, j'aurai l'honneur
De ne plus être
Votre très humble serviteur.
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Frédéric ! dit-elle à son beau-frère qui est venu la rejoindre, regarde ces oiseaux en plein vol !
Elle tend le bras, elle montre.
Des courlis ou des frégates émigrantes...Ils nous quittent.
- Oui, tu m'as souvent parlé d'eux : ils vont aux pays de leurs amours.
Elle n'ose en dire davantage. Elle chérit ces oiseaux dont l'essor est si vigoureux qu'il les porte au dessus des nuées, si sur que jamais il ne défaille...Une aile qui ne cesse de battre, un coeur palpitant d'espoir, et cet oeil toujours vigilant...
Ah les admirables bêtes, s'écrie-t-elle, que l'on nomme les grands voiliers !
Lucie a dût prononcer le nom qui l'émeut, qui l'exalte, qui l'emporte en plein ciel.

Page 21
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Où coucherons-nous, aujourd'hui? Les renseignements que l'on nous donne sur l'étape du soir sont un peu vagues et le sentier que nous devons suivre semble bien mauvais, bien étroit, bien incertain. Le paysage, par contre, nous dédommage par son étrange beauté. Tout est vertical, dans ce pays que l'on dirait ou vert, à coups de hache, en hautes coupes paralleles. D'énormes quartiers de roc se sont éboulés dans le lit du cours d'eau, laissant à nu le flanc de la montagne, veins comme du bois par de larges stries noueuses et retordues d'un brun rouge éclatant; décor chimérique s'il en fut jamais, qui nous effare à ce point que nous descendons de cheval et restons assis au bord du sentier, les pieds ballants au-dessus du gouffre, silencieux et les yeux grands ouverts, comme deux enfants ébahis.
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Sylvius Persane avait mille raisons d'être content de lui-même. La première était qu'il faisait beau. On s'attribue volontiers les grâces que l'on estime chez autrui et l'agrément de la nature est un motif d'être avantageux. Aussi bien la tiédeur admirable de l'air, l'aménité du vent et le ciel turquoise donnaient ils,
ce jour-là, un plaisir d'autant plus vif, qu'à Paris les après-midi de février sont trop souvent glaciales. Autre raison : Sylvius Persane se sentait jeune.
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Paris, 2 juillet 1910

J'écrivais ces lignes il y a quelque treize mois; voici maintenant qui, pour le reste, servira de préavis, ou d'excuse, si l'on aime mieux.
J'ai suivi des routes chinoises, pistes irrégulières, jaunies par la poudre impalpable du loess, j'ai franchi plus d'une montagne où la neige entravait nos pas, je me suis laissé emporter par le cours aventureux de beaux fleuves dont l'eau folle nous secouait au point de laisser croire à l'approche d'un sérieux danger, mais, pour fatigantes que fussent nos étapes, elles ne composeraient pas un récit d'exploration.
Promenade pénible, tout au plus, voyage accidenté. Jamais nous ne risquâmes le moindre égorgement et le visage de la mort ne nous apparut guère qu'en des minutes où quelque petit geste d'acrobatie, tant soit peu de décision et ce sourire que les pires traverses devraient toujours faire naître, l'éloignaient aussitôt.
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Georges Saruex, mon père, était un homme induit et, par certains points, un gentilhomme. Protestant du Jura, il avait traversé la moitié du monde pour faire fortune, et n'était arrivé à se composer qu'une aisance médiocre. Sans doute savait-il trop de choses. Si j'étais resté avec lui, au lieu de me promener sur la vaste terre, je serais peut-être plus savant, mais beaucoup moins renseigné. De plus, je n'aurais pas le sou. Toutefois, soyons juste: mon père m'apprit à regarder, à raisonner et à souffrir. La nature se chargea du reste en me fournissant de bons muscles.
Et puis, que voulez-vous ! La maison était intolérable ! Prières du matin, prières du soir, discours, exhortations, cantiques chantés tout le long des dimanches. Il y en avait trop ! . . . Sans compter mille invectives qui se terminaient par des explosions de fureur.
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Dans la nuit bleue , Jean de Villaines marche vite ; il a froid; le vent lui tombe entre les jambes par secousses brusques, l'entrave, s'amuse à le vouloir tête nue et gonfle sa pèlerine retenue avec peine aux coins saisis. Villaines paraît suivi d'un gros ballon et cela est fort ridicule. Sur les flots le mistral se joue,
fouette la mer, la plisse, la soulève, bat les roches de toute sa fureur et fait jaillir des gerbes d'écume renversées aussitôt.
Villaines croise un pêcheur :
« Mauvais temps, Monsieur, mauvais temps ! Ah! Bonne Mère! j'en tire peine ! demain, la pêche sera impossible ; eh ! que voulez-vous ! »
L'homme lève les bras, hausse les épaules et part vers Marseille. Sa chanson catalane persiste quelques instants, puis se fond aux sifflets de la bise.
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Ségalen relève à coups de pied un de nos muletiers qui s'est couché par terre et pleure et gémit sur des notes aiguës, en se tenant le ventre. Un des soldats du mandarin l'a battu, affirme-t-il. Encore une scène d'opérette. Nous passons d'ailleurs sans difficulté.
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