AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Augustin Landier (11)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
10 idées qui coulent la France

Merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour m'avoir offert ce livre dans le cadre de l'édition de septembre 2013 de Masse Critique.

L’incipit de 10 idées qui coulent la France est un constat plutôt déprimant de la situation économique française pour enchainer par une charge contre des politiques et discours qui selon Augustin Landier et David Thesmar ne parviennent pas à saisir la quintessence des enjeux économiques actuels. Pour preuve, les auteurs entendent dénoncer dix idées fausses.

Ce livre n’est pas un traité d’économie, mais semble être un essai destiné au grand public pour ouvrir les yeux à tout un chacun. L’appareillage de notes et le raisonnement laisse a priori croire qu’il s’agit d’une démarche scientifique. Ainsi le seul réel postulat ici avancé vient renforcer ce premier constat : les politiques se doivent d’accepter, de soutenir et de faciliter la transition vers une économie de services. Pourtant et alors que les chapitres se suivent après les autres, le lecteur curieux sera rapidement surpris : d’une part agréablement par une lecture facile et accessible et d’autre part désagréablement.

Il en effet curieux de considérer qu’il n’y a pas ici de réelle antithèse. Exception faite de cette fameuse charge contre les idées admises. Encore que celle-ci s’appuie de beaucoup sur un raisonnement logique. Les auteurs passent assez étrangement un certains d’éléments sous silence. Quid des économies de services victimes de la crise ? Quelles possibilités de sortie, d’alternative ? Des dérives bancaires et financières, pourtant largement à l’origine de cette même crise il n’est pas question non plus. Du soutien de l’État non plus… Quant aux individus, cette démarche pseudo scientifique s’en soucie encore moins.

En résumé il est ici question d’une lecture agréable mais dangereuse. A ne pas mettre en toutes les mains, car un travail critique et une certaine distanciation sont de mise. D’autant que les auteurs ne font pas preuve de franchise : une déclaration de foi préalable est d’autant plus nécessaire que demeure l’impression générale que ce livre n’est qu’un éloge du capitalisme parmi d’autres.
Lien : http://kriticon.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          100
Le prix de nos valeurs

Les auteurs abordent, avec cet ouvrage, un thème dont on peut regretter que la science économique ait pu le contourner si longtemps ; à quelques exceptions près, il este vrai, (comme le livre ne le précise pas), comme la question de la valeur de la vie humaine, dont on sait certes qu’elle n’a pas de prix, mais qui a bien un coût, et les débats soulevés lors de la crise du COVID l’ont bien montré. Il y a bien longtemps que les économistes ont pris en compte le fait que les individus ne sont pas prêts à accepter de payer n’importe quel prix dans l’espoir de limiter le risque pour leur vie, et que ce "prix" qu’ils attribuent implicitement à leur propre vie, par des choix que l’on peut observer, par exemple en choisissant de voyager en voiture parce que le train est trop cher, a été pris en compte dans l’évaluation économique des projets routiers, par exemple.

Mais il est bien vrai que la question, par exemple, de savoir, si les citoyens sont prêts à transiger, pour des raisons économiques, à leurs valeurs, par exemple, à travers le prix qu’ils attribuent à leur liberté, à la confidentialité des données qui les concernent, au maintien des éléments de leur identité, à la préférence pour la production locale, etc.…, était peu abordée jusqu’ici, du moins dans des ouvrages accessibles au public général intéressé par ces questions.

Et les auteurs, partant du constat de la différence étrange entre la position, sur bien des points, de la majorité des économistes et de la majorité de la population, par exemple, sur la taxe carbone, sur l’impôt sur les successions, et bien d’autres sujets encore, concluent à la nécessité de faire plus de lumière sur le poids, dans les comportements et préférences des gens, de leurs valeurs, et du coût qu’ils leur attachent, c’est à dire de la mesure dans laquelle ils sont prêts à transiger à ces valeurs si cela leur coûte plus qu’ils ne sont prêts à y consacrer.

Ce livre est donc, par son sujet, extrêmement bienvenu.

Et il apporte des éclairages intéressants, notamment dans la première partie, où les auteurs tentent d’éclairer le lecteur sur les aspects philosophiques, sociologiques et politiques de la question, qui couvre la plus grande partie de l’ouvrage, le reste étant consacré aux enquêtes qu’ils ont menées pour mieux approcher les comportements réels face aux contraintes économiques.

Mais quel dommage que ces présentations soient si souvent aussi superficielles ! S’agit il d’une contrainte de place, qui empêche de prendre l’espace qu’il faut pour développer certains passages trop rapides, d’un temps donné aux auteurs pour rendre leur copie trop bref pour leur permettre une relecture attentive en se plaçant sous l’angle de leurs futurs lecteurs, voire d’un manque de clarté dans l’esprit même de chercheurs pressés de publier sur un sujet important qu’ils sont seulement en train de défricher ?

C’est difficile à savoir, mais le résultat est tout de même que le lecteur intéressé par un sujet aussi actuel se trouve trop souvent frustré par des analyses intéressantes, mais qui, par leur caractère superficiel le laissent sur sa faim, par des affirmations non véritablement argumentées alors qu’on les lui fait apparaître comme la réalité incontestable, voire par des phrases dont on ne parvient pas bien à saisir le sens, même après en avoir repris plusieurs fois la lecture.

Et, dans la partie qui présente les enquêtes visant à déterminer les conditions de coûts pour eux à partir desquelles les personnes enquêtées acceptent de transiger avec leurs valeurs, nous sommes de la même façon partagés entre l’intérêt qu’elles présentent, et le côté superficiel de l’analyse. Par exemple, le nombre de personnes interrogées peut paraître garantir une certaine fiabilité statistique. Mais comme on s’aperçoit vite que des contraintes méthodologiques dont la prise en compte honore du reste les auteurs en tant que scientifiques, conduisent à scinder les groupes d’enquêtés en de nombreux sous-groupes, on arrive à des échantillons dont on se demande s’ils continuent à donner une information significative. Et les auteurs ne s’attardent pas là dessus. Et l’imprécision est d’autant plus importante qu’il est, par exemple, difficile de donner un sens intuitif à une différence d’une unité sur l’échelle de 10 proposée, différence qui nous est présentée comme l’indice d’une variabilité nette, soit dans le temps, soit entre des réponses émanant de pays différents, soit pour caractériser les écarts entre enquêtés de droite et de gauche (qu’est-ce que cela signifie de précis, du reste?) ou enquêtés individualistes ou sensibles à l’aspect collectif des conséquences des politiques (même remarque, même si des précisions sont données sur ce sujet). Enfin, l’absence de référence à la variance dans les résultats empêche le lecteur d’avoir le regard qu’il convient sur la siginification réelle des moyennes indiquées.

Tout cela enlève une grande partie de l’intérêt de certaines conclusions qui auraient pourtant été de nature à retenir l’attention, comme le fait que certaines positions sont, contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer, indépendantes de l’orientation politique de ceux qui les affichent (comme par exemple, le rapport au patriotisme économique).

Mais comment attacher de la crédibilité à de tels résultats quand ils reposent sur des définitions de la césure "droite/gauche" outrancièrement simplificatrices, voire carrément inexactes, où, par exemple, être de gauche, c’est être universaliste et antiraciste, et donc, si je comprends bien, être de droite c’est au contraire être raciste ! N’observe-t-on pas plutôt certaines tendances contraires, avec le soi-disant "antiracisme" de groupes qui militent pour exclure de réunions ceux qui n’ont pas la bonne couleur de peau, ou des partis qui se disent de gauche et qui donnent dans le communautarisme, c’est à dire l’exact contraire de l’universalisme ?

Dommage, voilà un ouvrage qui promettait beaucoup, et qui délivre, non pas peu, mais beaucoup moins que ce qu’on en attendait.
Commenter  J’apprécie          90
10 idées qui coulent la France

En quelques 159 pages, Augustin Landier et David Thesmar, deux professeurs d'économie reconnus, poursuivent leurs efforts pour ré-éduquer la pensée économique française. Poursuivent, le verbe est choisi, puisque 10 idées qui coulent la France est le troisième opus, après Le Grand Méchant Marché (2007) et La société translucide (2010) de ce tandem. Avec un titre sans ambages, le cru 2013 poursuit sa tentative de déconstruction au marteau des intuitions économiques franchouillardes. La cible a bon dos : il est extrêmement large (60 millions de français et moi et moi et moi !).



La critique d'un tel essai est malaisée. Son but est de dévoiler notre vision erronée de la réalité économique et de faire tomber les raisonnements qui s'y accroche. C'est une sorte de retournement platonicien appliqué à l'économie. Le souci majeur de cette opération réside dans le fait que, pour beaucoup, l'économie est une science politique et le demeure, même si elle se pare d'arguments scientistes. S'attaquer à des préjugés et des idées reçues nécessite un travail où le combat idéologique serait moins frontal, le raisonnement entre les tenants et aboutissants serait plus mis en valeur encore.



De ce fait, si l'on modère, critique, honnit (ah!) le contenu de cet essai, les auteurs peuvent, avec facilité, crier à l'aveuglement forcené et mettre de côté le jugement exprimé. Aussi, je vais commenter la forme en premier. L'ouvrage est de bonne facture : une couverture sobre et accrocheuse, un ton direct et sans concession, un discours assertif, des idées honnêtement documentées et chiffrées. La lecture est agréable et instructive.



Cependant, 10 chapitres pour briser l'élan du rapport Gallois – en avait-il ? - ; 12,5% de l'ouvrage pour annoncer quelques pieuses propositions. Déséquilibre, non ? Cela a rappelé en mémoire ce que Winston Churchill disait : « Construire peut être le fruit d’un travail long et acharné. Détruire peut être l’œuvre d’une seule journée.  » Le couperet est acéré ; il tombe vite et net. Être frappé permet de se remettre en cause mais être moqué ou tourné en dérision s'y prête moins... Crier haro sur l'hypercentralité de l’État français et sa politique d'interventionnisme néo-keynésien s'entend mais, à sa décharge, ne s'inspire-t'il pas de qui a déjà marché dans l'histoire ?



Dommage que les auteurs ne se tournent pas plus clairement dans une activité de conseil. Après les coups de marteaux, il faut procurer l'onguent guérisseur ! La grande solution que d'embrasser l'économie des services et de la connaissance reste largement théorique. Ces deux volets nécessitent des réformes structurelles conséquentes et engagent des changements à trop long terme pour que cela soit de suite convaincant.



Au final, la qualité de cet ouvrage est d'être proposé. On ne reste pas de marbre. Et sur certains chapitres, une séduction peut s'opérer. Il faut donc le lire, à tout le moins ! Mes remerciements à Masse critique et Flammarion pour cet intense moment de réflexion.
Commenter  J’apprécie          20
Le prix de nos valeurs

Ce petit livre clair, vivant et sans parti pris sera utile à beaucoup. Appuyé sur un sondage effectué en France, en Allemagne et aux Etats-Unis, il fait prendre conscience qu'en matière de politique, nos divergences d'opinion ne correspondent pas seulement à notre couleur politique mais plus généralement à ce que nous n'avons pas la même hiérarchie des valeurs (la liberté, l'identité, la culture, l'équité, l'altruisme,...). Il nous apprend aussi que, bien souvent, notre adhésion ou non à des mesures d'ordre public n'est pas inconditionnelle mais fonction du coût que nous pensons que nous aurons à supporter. "On peut collectivement décider de payer pour préserver ou exprimer certaines valeurs".

En revanche "Le prix de nos valeurs", s'il est écrit par deux professeurs d'économie et contient quelques "aveux" bienvenus sur les sciences économiques, n'est pas, à proprement parler, un livre d'économie.

Enfin, l'idée des auteurs d'"intégrer les valeurs dans l'analyse économique" ne paraît pas sans risque, même si c'est pour mesurer des préférences et non pour les hiérarchiser. Il semble préférable de séparer la science économique, comme toute science, des considérations philosophiques et des valeurs. C'est aux politiques d'apprécier, par la connaissance qu'ils ont des aspirations de leurs concitoyens, jusqu'où suivre les préconisations de pure efficacité matérielle des économistes.

Commenter  J’apprécie          10
10 idées qui coulent la France

Dans 10 idées qui coulent la France, les co-auteurs Augustin Landier et David Thesmar, vont, comme indiqué au dos du livre, décrypter dix préjugés qui « coulent la France ». J’avouerai que malgré des explications claires et précises, il est parfois dur de comprendre exactement les arguments des auteurs, surtout quand on manque de culture politique et économique, ce qui est mon cas. Mais il en reste que c’est un livre qui fait réfléchir. Les phrases et les exemples sont bien choisis pour faire comprendre que ce que nous rabâchent à longueur de journée les politiques n’est que mensonge.

En conclusion, je ne peux pas dire que j’ai pris du plaisir à lire ce livre, mais ce ne fut pas une perte de temps, et je me rend déjà compte que la lecture de ce livre a eu une influence sur moi lors de débats endiablés sur la politique économique du pays avec mes amis !

Commenter  J’apprécie          10
Le grand méchant marché. Décryptage d'un fantasme..

"Tandis que la règle du capitalisme américain est "permettre aux nouvelles entreprises de voir le jour", il semble que celle du capitalisme français soit "permettre aux vieilles entreprises de ne pas mourir" ! Mais le capitalisme français ne peut obtenir ce résultat contre nature sans une intervention active de l'Etat. C'est ce qui doit changer." Cette phrase n'est pas de Von Hayeck, chef de file des ultra libéraux, mais de Léon Blum, le leader historique du Front Populaire. Elle est citée dans "Le grand méchant marché".
Lien : http://quoideneufsurmapile.b..
Commenter  J’apprécie          10
Le prix de nos valeurs

Ce livre m'a surpris car je ne m'attendais pas à un tel essai de la part de ses deux auteurs, davantage connus pour leur défense du libéralisme. Ce travail pose des questions dont les réponses ne sont pas simples. Les auteurs montrent leur capacité à souligner nos incohérences.
Commenter  J’apprécie          00
10 idées qui coulent la France

Bel essai d'Augustin Landier et David Thesmar avec un chapitrage bien choisi (nécessité d'une industrie, emploi industriel ...)

Le discours est clair, pédagogique et bien explicité avec des graphiques lisibles.

Néanmoins, et tant mieux pour nous, les choses ont quand même évolué depuis la rédaction de cet essai. En se rapprochant des standards européens ces dernières années, la situation de la France rend plusieurs sections de ce livre désormais obsolètes.
Commenter  J’apprécie          00
Le prix de nos valeurs

Le dernier ouvrage des deux économistes Augustin Landier et David Thesmar explore les dilemmes auxquels nous sommes confrontés suivant que nous sommes consommateurs ou citoyens.
Lien : https://www.lesechos.fr/idee..
Commenter  J’apprécie          00
10 idées qui coulent la France

Des chapitres courts et percutants sur certaines contradictions qui minent notre pays. A méditer.
Commenter  J’apprécie          00
10 idées qui coulent la France

Dans un livre incisif, le duo Landier-Thesmar s'en prend vivement au mythe de la réindustrialisation.
Lien : http://www.lesechos.fr/econo..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Augustin Landier (32)Voir plus

Quiz Voir plus

Mémoire et souvenirs dans les titres

Complétez le titre du roman d'Edmonde Charles-Roux qui a obtenu le Prix Goncourt en 1966 : Oublier ...

Florence
Palerme
Venise
Naples

10 questions
244 lecteurs ont répondu
Thèmes : mémoire , souvenirs , oubliCréer un quiz sur cet auteur

{* *}